Sémiologie Electric Dreams
Dissertation : Sémiologie Electric Dreams. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lohan Vlaminck • 24 Avril 2018 • Dissertation • 2 524 Mots (11 Pages) • 982 Vues
Electric Dreams - 1984 - Steve Barron
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Introduction
Dans le cadre du cours “Sémio-pragmatique du document”, il s’agira dans le cas présent de décrypter une affiche cinématographique. L’affiche obtenue est celle d’Electric Dreams, film américano-britannique diffusé en 1984, réalisé par Steve Barron et produit par Richard Branson, de la Virgin Unite.
Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, le cinéma est depuis longtemps une industrie, au même titre que l'automobile ou l'agroalimentaire. Dans les années soixante-dix, le cinéma américain traverse une crise. Affaibli par la guerre du Vietnam (1955-1975), les Etats-Unis sont entrés en récession : son idéal, son sens du mythe, de la grandeur et de l'héroïsme, qui constituait l'essence du cinéma hollywoodien, vont s’affaiblir.
En conséquence, le changement va se faire sentir pendant ces années quatre-vingt. Les studios sont rachetés par des multinationales. Avec ce changement de main, le cinéma passe sous le joug des industriels. La production approfondie ses objectifs de rentabilité et se standardise. Le cinéma américain ne veut plus prendre de risques et va investir dans des recettes colossales. On tend à reproduire ce qui se vend le mieux.
Electric Dreams se veut d’un registre beaucoup plus modeste. Même si ses recettes sont loin d’égaler celles des films du box-office, il n’en reste pas moins un bel exemple des préoccupations de l’époque (fascination pour la robotique et la dimension futuriste mais également de la méfiance envers ces nouvelles technologies) sur fond de science-fiction et de la comédie romantique.
L’analyse se présentera en quatre grandes parties :
Premièrement, nous évoquerons la présentation de l’oeuvre cinématographique ; dans une seconde partie nous exposerons la description analytique de l’affiche ; puis nous traiterons l’analyse sémiotique de l’oeuvre ; enfin, nous étudierons l’affiche en perspective.
1 - Présentation de l’oeuvre cinématographique
Le film Electric Dreams s’inscrit complètement dans le contexte cinématographique de son époque : les années 80, l’ère du son et de la lumière. Il s’intègre totalement aux standards de cette génération tournée vers les nouvelles technologies : la folie informatique et la fascination pour l’univers futuriste, où le virtuel ambitionne de surpasser l’humain.
Les consommateurs sont inondés de publicités et clips tape-à-l’oeil, c’est une période d’extravagance revendiquée. Les ordinateurs, devenus accessibles, envahissent les foyers et le cinéma.
Steve Barron se fait connaître en tant que réalisateur dans les années 1980. Des films comme Les Tortues Ninjas (1990), Les aventures de Pinocchio (1996) ainsi que des clips vidéos tels que Billie Jean de Michael Jackson ou du groupe A-Ha et ses titres Take on me et Butterfly, butterfly.
La société de production Virgin propose à Steve Barron la réalisation du long-métrage Electric Dreams, également nommé La Belle et l’ordinateur. Le succès escompté n’est pas à la hauteur des attentes : le film ne récolte que deux millions de dollars de recette, comparé au blockbuster de la même année : Ghostbuster, ayant engrangé 291 millions de dollars.
C’est ainsi le point de départ d’une comédie romantique dont les péripéties sont dues à la présence d’Edgar, un ordinateur ultra-perfectionné doté d’une intelligence artificielle. Il cherche à percer les mystères des relations amoureuses et tombe sous le charme de Madeline, une jolie femme déjà convoitée par une personne de son entourage.
L’argument de l’Intelligence Artificielle rebelle ne date cependant pas d’hier : 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick, l’était déjà bien.
L’identité visuelle d’Electric Dreams était, même à son époque, à la fois sa qualité et son défaut: un film inspiré des spots publicitaires, à l’image des scènes de fin, qui mettent en avant la fantaisie d’une époque insouciante et rêveuse.
Steve Barron, le réalisateur, multiplie les effets visuels :
- un côté expérimental/high-tech avec l'ordinateur qui génère des formes renvoyant à une esthétique très monde virtuel ;
- des angles audacieux, ponctués de nombreuses coupures clip.
2 - Description analytique de l’affiche
Tout d’abord, concernant la structure de l’affiche : on constate une composition simultanée de deux types d’images et de modes de lecture parallèle :
L’image principale comporte un portrait en silhouette noire sur fond bleu (bleu électrique, en lien avec le titre et la thématique). On constate une dépersonnalisation du personnage humain face à sa machine, une représentation d’un conflit (main crispée, éclair, position de face à face - frontale avec l’ordinateur volontairement représenté comme une silhouette humanisée).
L’image secondaire quant à elle est plus petite (on est dans le portrait), plus “intime” et volontairement romancée (traits avantageux, cheveux au vent, mise en valeur du visage des acteurs en opposition à l’image principale où les visages n’apparaissent pas. Le filtre orange donne une image de “roman Harlequin”. Le plan est discursif, c’est à dire qu’il instaure un rapport “je” / “tu” entre les personnages, postés de face et le spectateur.
C’est en quelque sorte un ajout pour spécifier au spectateur que le film traite de science fiction mais qu’il y a en parallèle une histoire d’amour pour adoucir le scénario.
C’est réellement la structuration de l’affiche qui va donner une idée de l’importance des différents rôles. Dans le cas présent, on a dissocié visuellement les deux plans en incorporant un effet de superposition du contenu du mode narratif sur celui du mode portrait.
En ce qui concerne les éléments textuels :
Le titre, de grosse taille, casse l’image et dépasse sur les deux bords, dans une police qui s’approche de l’éclair mais dans le code couleur de l’image romancée (couleur chaude sur fond froid). Les deux termes sont en opposition : “Electric” reflète le côté machine, irréel, violent et également le côté excitant d’une relation ; le terme “Dream” est associé communément à la douceur, c’est le côté irréel, beau, merveilleux.
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