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Citizen kane

Commentaire d'oeuvre : Citizen kane. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 703 Mots (7 Pages)  •  1 565 Vues

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Mise en scène

Citizen Kane

Citizen Kane est le premier long métrage que réalise Orson Welles en 1941. Ce film contraste avec ce qui sort à la même époque par sa construction cinématographique avant tout. L’histoire est en effet racontée en flashbacks, principalement pour donner une explication à la scène majeure qu’est le prologue. Cette scène qui peut en quelque sorte résumer le film et son intrigue.

Le film commence par un noir comme à l’accoutumée. Ce noir lance également la musique qui va durer tout le long du prologue, musique qui peut être qualifiée d’angoissante et ne laissant présager rien de bon. Un fondu enchainé nous entraine vers le deuxième plan. Ce plan montre un panneau « no trespassing » (soit « interdiction d’entrer ») accroché sur un grillage, panneau qui est mis en valeur notamment par la durée de ce plan avant le mouvement. La caméra ne va pas respecter cette interdiction puisqu’un travelling vertical plutôt lent vers le haut le long du grillage arrive ensuite, ce qui renforce cette idée d’effraction dans la propriété privée de Kane. Le plan suivant d’un grillage est toujours dans ce mouvement de travelling vertical, suivi avec un fondu enchainé d’un second plan du portail et plus précisément des décorations en fer forgé. Cette succession de plans complétée par le travelling vertical donne l’idée que le spectateur escalade le grillage pour lancer l’histoire, qui commence véritablement à l’intérieur du chateau. Ces premiers plans sont filmés sans aucune profondeur de champ, vraisemblablement pour que le spectateur puisse se focaliser sur la tâche qu’il a à accomplir à ce moment précis, soit franchir cette barrière entre lui et le reste du récit. De plus, la longueur de cette séquence sur les grillages donne l’impression d’une barrière sans fin pour le spectateur pour qu’il arrive enfin jusqu’au lieu principal de l’action, soit la chambre de Kane. Enfin, l’enchainement des plans avec ce travelling vertical vers le haut montre le raccord dans le mouvement qu’a choisit Orson Welles ici pour illustrer son idée principale d’obstacle à franchir.

Une fois ces grillages passés en revue, une série de plans fixes joints par des fondus enchainés va nous rapprocher au fur et à mesure du chateau, ce qui va également nous permettre de visiter les jardins de cette grande propriété. Le premier plan de cette série sert en quelque sorte de récompense pour la caméra et même pour le spectateur puisqu’il peut voir le « K » sur le portail, signe que nous nous trouvons bien chez Kane et pour la première fois on peut voir le chateau au loin à travers la brume. Les plans s’enchaînent et nous font découvrir un parc vide et abandonné ce qui se voit dès le plan suivant, avec les singes en liberté et la cage du tigre qui semble être sur le point de s’effondrer. Le plan d’après le montre également avec un procédé intéressant, celui du reflet dans l’eau qui nous permet de voir le chateau en haut à droite de l’image, comme dans les deux plans précédents. Ce plan montre aussi une partie déserte du chateau, avec une bouée solitaire qui flotte et un ponton qui risque de tomber en miettes à tout moment. Le plan fixe du pont transmet d’une part l’idée d’un lieu qui commence à dater et donc assez austère et d’autre part une atmosphère lugubre. Ambiance sinistre qui continue au fur et à mesure de ce périple avec notamment cette partie d’un terrain de golf dominé par ce chateau toujours visible malgré la brume. Le plan suivant illustre avant tout la négligence qu’il y a eu au niveau du maintien de la propreté, avec des arbres et des feuillages qui semblent sortir de la pierre et cette même pierre qui s’émiette. Cette série de plans souligne, encore une fois, l’idée d’un parcours sans fin pour arriver au chateau.

Ainsi, le prochain plan montre ce que le spectateur attend depuis le début : le chateau de Kane. Ce chateau, bien que massif vu de loin, ne semble plus aussi impressionnant vu de près, la seule chose vraiment marquante est la fenêtre allumée à l’étage, ce qui met tout de suite la puce à l’oreille. C’est vraisemblablement là la volonté d’Orson Welles de ne faire ressortir que ce qui est important, soit cette fenêtre, qui va nous permettre d’arriver sur les lieux de l’action avec le plan qui suit. Cette fenêtre joue par ailleurs un autre rôle important, cette fois au niveau de la mise en scène. En effet, en observant le chateau sur toute la série de plans fixes, on a déjà pu remarquer qu’il se trouvait plus ou moins à la même place, soit en haut à droite du cadre. La fenêtre allumée, elle aussi, se situe au même emplacement tout le long de ses plans, que le chateau soit montré de très loin ou que ce soit dans le reflet de l’eau ou encore dans le dernier plan où le chateau est vu plus ou moins dans son entièreté.

Ce plan fixe

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