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Étude du dénouement de la pièce de théâtre La Cantatrice Chauve d'Eugène Ionseco

Mémoire : Étude du dénouement de la pièce de théâtre La Cantatrice Chauve d'Eugène Ionseco. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2015  •  1 145 Mots (5 Pages)  •  3 505 Vues

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Le théâtre de l’absurde, inspiré de l’horreur des événements du début du XXème siècle (totalitarismes, guerres), a pour but de s’inscrire dans les limites du langage pour transcrire un monde qui a profondément évolué. Créée en 1950, la pièce comique de Ionesco se veut être une tragédie du langage, le paradoxe y est si fort que l’auteur déclara même qu’en écrivant cette pièce il était « pris d’un véritable malaise, de vertige et de nausée ». Pièce sans fin, animée par des « fantoches » qui ont pour rôle d’exprimer la crise du langage qui désespère tant Ionesco, la pièce s’inspire des phrases absurdes utilisées par la méthode Assimil pour apprendre l’anglais : en effet, on trouve sur scène deux couples bourgeois d’outre-Manche, qui parlent de tout et de rien. Fausse logique, proverbes détournés et vide cérébral font le corps de la pièce, mais c’est son dénouement qui en est le paroxysme. Les couples Martin et Smith font ici rire aux éclats le spectateur. Comment cette scène exprime-t-elle le paradoxe de la pièce ? Il s’agit d’abord de voir le comique absurde et vide de la logorrhée que constitue ce dénouement, puis sa dimension réellement tragique vis-à-vis de l’humanité en général.

Cette dernière scène est marquée par une accumulation de paroles plus ou moins liées, dites de plus en plus vite : les personnages se répondent machinalement, tellement vite qu’ils ne pensent pas vraiment à ce qu’ils vont dire. Les trois premières répliques sont emblématiques de cette impression : de « lunettes » et de « cirage noir », on passe à l’ « argent » puis au fait de « tuer un lapin » et de « chanter dans le jardin ». La phonétique l’emporte donc sur la sémantique, d’où la répétition de certains mots par les personnages : les similarités de sons entre « kakatoès », « cacade » et « cascade », puis entre « cactus », « coccyx », « coccus », « cocardard » et « cochon » marquent un jeu sur les sons (allitération en k), mais les mots n’ont aucun rapport de sens. C’est donc d’abord ce discours vide de sens qui fait rire le spectateur, tout comme la répétition. On peut dans cette logorhée souligner des proverbes modifiés ou inventés, qui marquent de l’illogisme et leur inutilité vis-à-vis de la conversation – a-t-elle elle-même un sens ? – entre les deux couples : « J’aime mieux pondre un œuf que voler un bœuf » (M. Martin), « Les souris ont des sourcils, les sourcils n’ont pas de souris » (Mme Smith)… Ce manque de sens qui fait avant tout rire s’exprime toutefois par la suite par un semblant d’interaction : une série d’impératifs dont on ne sait vraiment à qui ils s’adressent (« touche pas », « bouge », « touche », « mouche ») jouent encore sur les sons, et induisent une suite que l’on peut toutefois qualifier de « logique » entre les mots (babouche, puis mouche, puis escarmouche, puis scaramouche, sainte-Nitouche, couche, cartouche,etc.). On a des confusions homophoniques qui amènent les non-sens de ces « proverbes ». Des banalités sont donc devenues des proverbes, grâce au présent de vérité générale.

La suite de la scène ne se manifeste alors plus que par des mots, des noms : Sully, Prudhomme et autres, les personnages lient ensuite les noms qu’ils énoncent. Un semblant d’esprit reste visible, avec la référence au poème de Sully

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