Étude du dénouement De La tragédie Médée De Corneille
Recherche de Documents : Étude du dénouement De La tragédie Médée De Corneille. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mdrr • 18 Janvier 2014 • 408 Mots (2 Pages) • 1 530 Vues
Après avoir redonné ses lettres de noblesse à la comédie, Corneille s'engage dans la tragédie avec la création de Médée. Cette tragédie est représentée pour la première fois en 1635 par la troupe du Marais, rivale de celle du théâtre de l'hôtel de Bourgogne. Lors de sa représentation, au théâtre du Marais, le succès de la pièce de théâtre est mitigé. D'ailleurs, la représentation de Médée fait suite à la démission de Corneille du groupe des « cinq auteurs ». Le dramaturge ne possède donc plus la protection de Richelieu qui, rancunier, accueille cette première tragédie cornélienne d'un mauvais œil. Médée est publiée quatre ans après sa première représentation, en 1639.
L'héroïne de la pièce est la magicienne Médée, qui, répudiée par Jason après lui avoir donné deux enfants, accomplit sa vengeance en brûlant la nouvelle épouse de Jason, Créuse, et en égorgeant ses propres enfants. Le dernier acte se termine sur la fuite de Médée sur un char tiré par deux dragons et sur le suicide de Jason.
Corneille insère aussi des péripéties qui complexifient les événements menant aux crimes finaux et permettent de justifier la vengeance de Médée et donc d'atténuer ainsi sa culpabilité. Son crime devient plus supportable, moins horrifiant que celui de Sénèque. Tout d'abord, la première péripétie rajoutée par Corneille est le fait que ce soit Créon qui enlève ses enfants à Médée afin de les mettre sous la garde de sa fille Créuse. Ensuite, Créuse exige la robe de Médée, seul bien qu'elle possède depuis sa fuite de Colchide. Ce n'est pas Médée qui la lui donne délibérément. Corneille fait donc moins agir Médée ; ce sont les autres personnages qui font avancer l'intrigue. Ces actes justifient donc en partie la vengeance de Médée. Ainsi, à la différence de Sénèque, Médée n'est plus haïe dans sa totalité, le lecteur est partagé. Une autre invention majeure concerne la mort de Jason. En effet, ce dernier se suicide sur scène. Chez Sénèque, tout comme dans le mythe, Jason ne meurt pas suite à ces événements. Cette invention augmente le pathétique de la tragédie.
À la différence de Sénèque, Corneille ne montre pas sur scène l'infanticide. Celui-ci est commis hors-scène, tandis que les deux meurtres (ceux de Créon et Créuse) sont effectués sur scène, aux yeux de tous. L'infanticide est moralement plus condamnable que le meurtre parce que le coupable tue sa descendance, une partie de lui-même. Corneille a donc préféré faire preuve de bienséance sur ce point.
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