Visions De L'homme Et Du Monde
Documents Gratuits : Visions De L'homme Et Du Monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar allan18 • 26 Novembre 2014 • 865 Mots (4 Pages) • 845 Vues
Ce n'est pas par hasard que nous trouvons dans le terme "personnage" le mot d'origine étrusque, "personna" qui désigne le masque de théâtre: le personnage est un masque d'acteur qui reflète une idée (idein, voir en grec) et une vision du monde.
Le personnage et celui qui se représente en fonction de l'idée qu'il a de lui même, idée comme fruit d'un choix de certains traits de caractères, d'une préférence qui amène à présenter une figure en laissant dans l'ombre d'autres traits parce que considérés comme intimes ou qu'ils sont du domaine de l'inavoué.
Le personnage est donc toujours en relation avec lui même selon une vision, il délibère, monologue ou soliloque, et en relation avec un monde= tout ce qui pour lui prend le sens, principalement à travers la langue: la nature, la société, la morale, la religion... Tenir un rôle c'est présenter un profil grâce auquel on souhaite que les autres nous reconnaissent: il s'agit de produire un effet mais aussi de cacher la violence des instincts. C'est la politesse, les bienséances.
Dans le roman le personnage présente une complexité que nous devrons essayer de cerner sans pour cela détruire la beauté de l'œuvre. A quoi tient cette complexité qui semble défier l'analyse? A une dualité.
1- D'une part, le personnage, c'est un être humain, raisonnable et sensiblement affecté qui se voit et voit le monde d'une vision qui lui est propre. Du caractère qu'il porte et des occasions du monde qui l'entoure, de leur jeu, il déroule sa destinée: de sa capacité à garder un cap, en dépit des occasions ou des embûches tendues par le monde et ses rencontres (coup de foudre).
L'existence du personnage, par une sorte de miracle qui fait du roman un roman de la vie , déborde toujours son caractère, au point d'échapper aux engagements les plus fermes, de défier la fidélité au nom de la sincérité d'un instant, de sa plénitude ressentie singulièrement dans le coup de foudre. Alors le portrait ébauché de La Princesse de Clèves (Madame de Lafayette), premier roman fondateur sur lequel nous proposerons des esquisses, le portrait devient une histoire dans l'instant où elle danse avec monsieur de Nemours, le sentiment l'arrachant à la monotonie du mariage, de la répétition du même. Il semble alors que l'occasion puisse tout sur les résolutions les plus sages et que le salut ne saurait être que dans la fuite et dans cette lâcheté qui refuse d'affronter le danger.
Ainsi l'existence d'un personnage dépend bien de son portrait, de son caractère, mais aussi du choc avec le monde, du hasard et de la nécessité, de la vie qui, pour ainsi dire, dément toujours la vision qu'on s'était formée de soi même par l'intrusion d'une passion.
2- Mais comment nier, que dans le roman, le portrait et l'existence du personnage dépende aussi du texte du narrateur.
Là encore interfèrent une conception de l'homme et une vision du monde dans une relation qui interdit toute abstraction de l'un ou de l'autre. Il va s'agir, pour nous, d'analyser sans détruire la vie de l'œuvre. Comment le narrateur se figure-t-il
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