Tragédie du roi Christophe, Aimé Césaire
Commentaire de texte : Tragédie du roi Christophe, Aimé Césaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yoahn95 • 7 Juillet 2017 • Commentaire de texte • 765 Mots (4 Pages) • 9 175 Vues
Ecrivain émérite de la littérature africaine, Aimé Césaire est l’auteur de l’œuvre théâtrale La Tragédie du Roi Christophe du quelle est extrait notre texte d’étude. Ce texte est situé à la page 59 de l’œuvre publié en 1970 à paris. Il met en scène un personnage historique qui a existé en Haïti d’où provient son aspiration pour cette pièce. Ce texte est la réplique de Christophe aux propos de son épouse qui évoque la rigueur de son époux envers ses subordonnés. Ici, Christophe se défend de placer son peuple sous domination absolue.
Dans notre analyse nous scinderons le texte en deux mouvements.
Dans le premier mouvement du texte qui part de la ligne 1 à 17 notamment de « Je demande trop aux hommes ! ... les nègres », Christophe démontre l’inégalité entre blancs et noirs. En effet, depuis la découverte du continent noir par les blancs, les relations entre ces deux races ont toujours été des rapports entre dominants et dominés. Ainsi, de par son intelligence et sa puissance, le blanc a toujours opprimé le nègre en vue de l’exploiter et faire de lui une marionnette qui ne peut être en mouvement qu’avec l’aide de son maitre.
Tout comme les propos esclavagistes qui considère les nègres comme des bêtes de somme, Christophe condamne également la vision des philanthropes qui affirment l’égalité entre noirs et blancs. Cela, il l’illustre très bien à travers ces phrases de la ligne 07 à 09 « Tous les hommes ont mêmes droits j’y souscris. Mais du commun lot, il en est qui ont plus de devoir que d’autres. Là est l’inégalité. » A travers ces phrases on comprend que pour Christophe les noirs ne sont ni des sous hommes ni égaux aux blancs mais ils ont plus de devoir. Raison pour laquelle il se résout à les faire travailler d’avantage.
De plus, Christophe met à nu la mauvaise foi des philanthropes qui feignent de ne pas voir la réalité. Cette mauvaise foi, Christophe la traduit en ses propos de la ligne 10 à 16 « A qui fera-t-on croire que tous les hommes, je dis tous sans privilège, sans particulière exonération, ont connu la déportation, la traite, l’esclavage, le collectif ravalement à la bête, le total outrage, la vaste insulte, que tous, ils ont reçu, plaqué sur le corps, au visage, l’omni-niant crachat ! ». Ici, l’inversion du sujet qui devrait aboutir à une interrogation fini par l’exclamation montre l’évidence connue de tous. Aussi, ce passage entaché de virgules montre que Christophe engraine le long chapelet d’humiliation subit par le nègre dans son histoire. En outre, la présence de virgules et de points d’exclamation traduisent l’émotion et l’indignation de Christophe.
Au regard de ce qui précède, il importe de reconnaitre qu’il n’existe aucune égalité entre blancs et noirs. Ce fait prouve le caractère de Christophe envers ses subordonnés dans le but d’atteindre leur autonomie.
Dans le second mouvement du texte qui part de la ligne 17 à 25, particulièrement de « Alors au fond de la fosse… le pied flanche ! », Christophe pose les conditions de l’indépendance et de la dignité du nègre.
De prime à bord l’expression de la ligne 17 à 18 « Alors au fond de la fosse » signifie pour Christophe que les nègres sont en marge de la société. C’est ce qui justifie la détermination de Christophe à rétablir la dignité de son peuple. Aussi, à travers « c’est là que nous crions ; de là que nous aspirons à l’air, à la lumière, au soleil », l’on constate que le nègre étant donné ses souffrances aspire à l’indépendance. Si bien que pour Christophe, la liberté passe d’abord par le travail acharné de son peuple. En d’autres termes, seul un travail sans relâche peut aboutir à une certaine évolution. C’est pourquoi il dit qu’ « il faut en demander aux nègres plus qu’aux autres ». Non seulement il faudra une certaine rigueur dans l’effort mais encore le nègre doit aller au-delà de la norme de travail et se soumettre aux exigences du roi Christophe en vue d’acquérir l’indépendance. Toutefois, le nègre n’a pas droit à l’erreur, il ne doit pas faillir à ses obligations.
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