Souffrance De Mme Walter
Note de Recherches : Souffrance De Mme Walter. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marimet • 30 Novembre 2013 • 1 020 Mots (5 Pages) • 2 863 Vues
Dans cette scène courte et rythmée par les dialogues des deux protagonistes, les sentiments et expressions de Madame Walter et de Bel Ami sont bien différents. Dans un premier temps, nous montrerons comment la femme souffre tout au long de cet épisode, victime de la cruauté de son amant. Puis nous décrirons le cynisme désabusé de l’amant lassé, qui exprime avec froideur et sans retenue sa lassitude de la femme qu’il a pourtant aimée, l’épouse de son patron.
Souffrance de Madame Walter, victime de la cruauté de Bel Ami
La scène qui se joue dans le logis de rendez-vous de Bel Ami est empreinte de la souffrance de la Patronne, souffrance qui va crescendo et qui est autant sentimentale que psychologique pour finir par être physique.
Tout d’abord, la souffrance de l’amante vient de la déception marquée entre ses attentes et la réalité à laquelle elle fait face. Ayant invité Bel Ami à la rejoindre dans leur cachette, leur arrivée se fait de manière concomitante : « Et il entra… Elle arriva presqu’aussitôt ». Cette symbiose temporelle est la seule qui soit perceptible dans ce passage. Madame Walter, à l’initiative de cette rencontre, continue à prendre les devants : elle est la première à prendre la parole, la première dans le mouvement en s’approchant de lui pour l’embrasser, la première dans l’attente en espérant un geste, un sourire. Or, la joie de la première phrase « Quelle chance ! » vient se heurter au rejet que lui oppose Bel-Ami : aucune de ses gestes ne lui amène ce qu’elle attend, une marque de tendresse. Souffrance donc de celle qui est à l’origine de ce rendez-vous galant, en attendait affection et plaisir et est éconduite sans ménagement.
Souffrance encore dans le contraste saisissant entre la réalité présente de la relation adultère et le souvenir d’un passé heureux. Madame Walter se remémore le temps où elle était « sage et heureuse » et souhaite n’avoir jamais quitté cette époque. L’histoire ne peut être réécrite et l’héroïne, à cet instant, vit donc dans la nostalgie d’un passé perdu. Le lecteur, cependant, est amené à douter de la véracité de ce passé heureux, tant en raison de la comparaison avec « une chienne souvent battue » dont on peut imaginer qu’elle a été battue toute sa vie que de la réplique de la Patronne se décrivant comme une jeune fille qui n’avait jamais aimé.
La culpabilité est une autre source de souffrance pour l’amante. Même si elle furtivement évoquée « Je n’avais jamais aimé, jamais failli », la culpabilité due à l’adultère, pour une mère de deux enfants, est si importante que c’est le dernier argument avancé par Madame Walter. D’ailleurs, elle répète à l’envie (« Tu me l’as déjà répété vingt fois ») qu’avant de connaître le subordonné de son mari, elle n’avait pas trompé son époux.
Les trois types de souffrance que nous venons de décrire aboutissent à l’expression physique de la souffrance : « portant ses deux mains à sa poitrine, elle commença à suffoquer… ». Tout le corps de Madame Walter exprime cette douleur qui la submerge.
L’auteur de cette souffrance est clairement identifié : « comme je souffre par toi », « que tu me fais mal ». Mais lui n’est en rien atteint par le chagrin qu’il provoque : il est présent, face à
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