Sonnet 91 Des Regrest, Dissertation
Mémoires Gratuits : Sonnet 91 Des Regrest, Dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Juillet 2012 • 1 621 Mots (7 Pages) • 2 486 Vues
Sonnet 91 des Regrets.
C’est lors de son exil en Italie, à Rome, que Joachim Du Bellay écrit le recueil des Regrets. Il y écrit également deux autres : Les Antiquités et le Songe.
Principal auteur de la Renaissance avec Ronsard, Du Bellay rivalise d’ingéniosité pour écrire ces sonnets. Les thèmes et motifs de ceux-ci sont très variés : le portrait, l’histoire, l’incantation magique, le temps…
Le sonnet étudié ici fait parti du premiers de ces thèmes : le portrait.
Nous étudierons comment dans ce sonnet, Du Bellay parvient à inverser le portrait de la beauté idéale selon Pétrarque.
La première strophe de ce poème est un quatrain. Il est écrit en alexandrin. Ce poème est un pastiche de Berni. Il s’agit d’un portrait d’une femme. Le portrait de cette femme est décrit de haut en bas. Cette première strophe décrit ses cheveux et le haut de son visage. Les « beaux cheveux d’argent » de Du Bellay renverse la vision de la beauté idéale de Pétrarque pour qui, celle-ci doit avoir les cheveux blonds. « Mignonnement retors » s’oppose aux coiffures élégantes et soignées des dames dont on fait habituellement le portrait. Leurs cheveux sont toujours lissés et artistiquement arrangés. Le « front crêpe et serein » s’oppose au front lisse et ferme de la beauté idéale de Pétrarque. « La face dorée » s’oppose à la face blanche des dames de qualité. En effet, à la Renaissance et même bien avant, on reconnaît les nobles à leur peau blanche. Ce sont les gens du peuple qui ont la peau brûlée par la soleil. On se sert aussi de poudre afin de rendre sa peau plus blanche encore. « Les yeux de cristal » sont des yeux délavés. Ils s’opposent aux yeux bleus de la beauté idéale. Le point d’exclamation renforce encore cette opposition. Au lieu d’appuyer la beauté ironique des « yeux de cristal », il montre qu’il s’agit d’ironie ici. Tout comme le point d’exclamation après « front crêpe et serein » au lieu d’appuyer sur la beauté de ce front en montre la laideur par le jeu de l’ironie. « Ô grand bouche honorée, qui d’un large repli retrousse tes deux bords » est également une antithèse. Dans le portrait de la beauté idéale par Pétrarque, la bouche d’une femme doit être petite. L’enjambement de ce vers agrandi encore la bouche de la femme dont le portrait est présenté ici. L’utilisation du verbe « retroussées » fait penser à un chien qui retrousse ses babines sur ses canines. Cette image agrandit encore cette bouche. Le point d’exclamation, quant à lui, appuie sur l’ironie de cette description.
Les rimes de ce quatrain sont embrassées. La rime « dorée » et « honorée » accentue encore l’ironie quant à la beauté de la face dorée alors que l’on considère une peau laiteuse comme la véritable beauté.
La rime « retors » et « bords » rend la laideur de cette femme encore plus repoussante car cette image que ce sont les bords de sa bouche qui sont retors.
La description du haut du visage et des cheveux de la femme de ce portrait en montre la laideur et non la beauté. Ce n’est non pas l’éloge de la beauté que fait Du Bellay mais celui de la laideur.
Le second quatrain de ce sonnet continue le portrait de en bas. Il est également écrit en alexandrins. Cette seconde strophe décrit le bas du visage de la femme ainsi que le haut de son corps. « Ô belles dents d’ébènes » est une antithèse car de belles dents sont blanches. Celles-ci sont noires d’impuretés, pourries ou complètement cariées. Le point d’exclamation accentue encore cette « beauté ». « ô précieux trésors qui faites d’un seul ris toute âme enamourée ! ». ce vers placé à la césure et rejeté au vers suivant, accentue encore l’ironie de la beauté de ces belles dents d’ébène. Au lieu de faire « d’un seul ris toute âme enamourée », elle les fait fuir par sa laideur. Ce vers est totalement ironique. Le pont d’exclamation à la fin du vers accentue encore l’ironie. La « gorge damasquine » est une antithèse par rapport à la vision de la beauté idéale vue par Pétrarque. La gorge d’une femme se doit d’être blanche tout comme son visage, symbole de noblesse. « Les cent plis figurée » sont également une antithèse car la gorge doit avoir une peau lisse et ferme. Ici, la gorge damasquine est due aux impuretés dans les plis de la gorge. L’ironie est encore accentuée par le point d’exclamation.
« Les beaux grands tétins » ne sont pas une antithèse par eux-mêmes car l’on préfère une femme ayant une belle
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