Simone De Beauvoir Dans '' Le Deuxième Sexe '' Diagnostique Le Problème De L'oppression Des Femmes

Le Deuxième Sexe, publié en 1949, est une analyse de la condition féminine dont l’auteur Simone de Beauvoir définit le problème de l’oppression des femmes dans la société. La présente étude a pour l’objectif de faire partager les donnés du problème ainsi que d’engager une réflexion sur des solutions proposées à résoudre cette problématique. Dans un premier temps notre travail poursuivra la recherche visant à dégager une compréhension de certaines origines et motivations du Deuxième Sexe, et ensuite nous procéderons à une observation d’arguments fondés sur des références solides. Enfin, nous achèverons notre enquête par une philosophie propre à Simone de Beauvoir, qui laissa ses empreintes sur tous les aspects de son travail.

Le Deuxième Sexe naquit dans le climat de l’intensification de la guerre froide ce qui entraîne lors de sa publication une augmentation de l’hostilité. Cet œuvre vaut à son auteur une place au centre des attaques et des accusations de la part des sexistes de gauche et de droite. Selon eux, Simone de Beauvoir représente une personne pervertie, dépourvue des valeurs morales. La bourgeoisie catholique est offusquée par la franchise du langage que Beauvoir utilise. Les communistes la regardent comme un traître de la révolution socialiste puisque d’après eux, celle-ci eut déjà donné une solution aux problèmes de la femme. De plus, certains la blâment d’avoir bafoué le mâle. En outre, ce livre est publié seulement cinq ans après l’obtention du droit de vote par les femmes françaises. Sa parution se fait dans le contexte où les femmes des usines sont rejetées par le capitalisme occidental de sorte qu’elle cède leurs emplois aux hommes retournés de la guerre. Les femmes sont encore trop influencées par la pensée patriarcale qui les empêche de s’opposer à cet assujettissement que révèle Simone de Beauvoir dans son livre.

Cet ouvrage féministe, un des plus importants du siècle précédent, a donc pour le but de défendre le point de vue personnel. Cependant, même si les idées sont exprimées de façon claire et précise, l’auteure n’intervient pas de manière explicite. Elle ne tente pas d’influencer le lecteur. En lui présentant des arguments, Simone de Beauvoir laisse le lecteur seul prendre sa décision.

Beauvoir ne cherche pas à critiquer les hommes ou la société mais elle s’efforce à définir un problème sociologique – la femme et sa place dans la société. Le texte est composé de deux parties : ‘’Les faits et les mythes’’ et ‘’L’expérience vécue’’. La première partie, qui est une analyse de l’oppression des femmes, critique le phallocentrisme sur lequel se base toute la biologie, la psychanalyse et le matérialisme historique. La deuxième partie donne une image de l’éducation des filles, soulignant des tactiques qui les poussent à obéir aux définitions de la féminité. Cette partie montre aussi trois formes essentielles qui permettent aux femmes d’exprimer leur ambition : le narcissisme, l’amour romantique et le mysticisme. Le dernier chapitre ‘’La femme indépendante’’ donne un pressentiment d’une éventuelle libération.

On discerne deux aspects à ce texte : analyse descriptive de la condition féminine et l’explication philosophique des faits analysés. Cette explication est fondée sur les théories de la philosophie existentialiste. Simone de Beauvoir montre que la femme n’est définie que comme l’Autre de l’homme et c’est bien cette place des femmes qui permet aux hommes de se constituer comme Sujet.

‘’ l’altérité est une catégorie fondamentale de la pensée humaine. Aucune collectivité ne se définit jamais comme Une sans immédiatement poser l'Autre en face de soi ‘’ 1

Pour assumer la responsabilité de ses actes il faut que l’être humain se reconnaisse comme sujet. Par ailleurs, l’être prend conscience de soi en se confrontant et en s’opposant à un autre individu.

‘’le sujet ne se pose qu'en s'opposant’’ 2

Or, c’est exactement la femme qui est chargée de cette fonction en faveur de l’homme.

‘’En presque aucun pays son statut légal n'est identique à celui de l'homme et souvent il la désavantage considérablement.’’ 3

Pour démontrer qu’il est à la fois semblable à lui et différent de lui, pour se reconnaître comme souverain indépendant et fort, l’homme s’oppose à la femme. C’est elle précisément qui lui permet de subsister, en admettant sa domination, son contrôle et sa volonté. L’homme se positionne comme sujet, la femme comme objet. Lui, il est actif, elle est passive. Ainsi, la femme devient complice de sa propre oppression. L’inégalité entre les sexes est interprétée par la simultanéité de deux dispositions essentielles de la condition humaine : disposition de faire de l’autre un objet pour s’affirmer comme sujet, et disposition de vouloir se transformer en objet pour échapper la responsabilité et l’angoisse d’exister

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