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Scène d'exposition du Mariage de Figaro

Commentaire de texte : Scène d'exposition du Mariage de Figaro. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  26 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  2 375 Mots (10 Pages)  •  1 278 Vues

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Le Mariage de Figaro

I, 1

scène d'exposition

Introduction :

- auteur dans le siècle

- la pièce

2nd volet d'une trilogie. 2e pièce espagnole.

La comédie est restée 5 ans au portefeuille et a été soumise 4 ans à différentes censures.

Représentée pour la première fois en 1784.

Après le BS, le Prince de Conti lance à B le défi de montrer la famille de Figaro.

- situation de la scène : exposition

- pb

- plan

I- Une scène d'exposition informative

Dans le théâtre classique, l'exposition a pour but de fournir au spectateur 4 infos : elle doit indiquer le sujet de la pièce, préciser le lieu et le moment de l'action, et nommer les principaux personnages en esquissant leur caractère.

        1) le sujet de la pièce :

Les personnages n'ont pas encore parlé que déjà le spectateur sait qu'il est question d'un mariage à la coiffe que porte Suzanne : "Suzanne attache à sa tête […] le petit bouquet de fleurs d'orange, appelé chapeau de la mariée". Ce signe est confirmé à la 2e réplique de Figaro : "Oh! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une belle fille, est doux, le matin des noces […]". Tout ceci est conforme au titre de la pièce.

        2) le moment de l'action : 

C'est "le matin des noces", et probablement de bonne heure puisque la Comtesse veut être la première à parler à Suzanne ce jour-là, car cela est supposé porter bonheur aux épouses délaissées.

L'époque de l'action est le 18e s : le texte le souligne quand il fait reprendre à Suzanne un mot d'esprit célèbre de Choderlos de Laclos : "Que les gens d'esprit sont bêtes!" (Liaisons dangereuses, 1782, lettre XXXVIII) : aphorisme divertissant à destination du public> divertissant, recherche un effet ludique (Préface).

Beaumarchais garde l'unité de temps du théâtre classique, selon laquelle la pièce doit se dérouler en 24h. Le titre n'est-il pas : "la folle journée"? Ceci crée une tension dramatique : les problèmes doivent être résolus très rapidement.

        3) le lieu de l'action : 

B fixe d'abord un lieu général unique (l'étendue d'une ville) et y admet plusieurs lieux particuliers différents :

- 1 lieu général, non matérialisé, approximatif : "à 3 lieues de Séville" (dans la campagne espagnole). Continuité avec la comédie précédente, le BS (Séville). La continuité plaît au public. À cause de la censure, il a fallu éloigner la scène de Paris et de la Bastille (on est à 5 ans de la Révol). 1 Espagne de fantaisie (cf costumes)⇨ représentation autorisée.

"Château d'Aguas Frescas" (=Fraîche-Fontaine, i. e. où l'on vit d'amour et d'eau fraîche) : demeure du Comte

- 1 lieu particulier : la chambre de Suzanne (chaque acte exige un lieu différent) > 1 comédie.

1 lieu singulier, non stéréotypé : "une chambre à demi démeublée, un grand fauteuil de malade"

importance de la représentation ("le théâtre représente"). Souci de la mise en scène.

        4) des personnages de comédie

- couple de domestiques sur scène : Figaro, 1 ancien pers. (BS) et Suzanne 1 nouveau personnage

Héros sont des domestiques qui se livrent à des occupations prosaïques (mesurer une chambre, essayer un chapeau).

Figaro porte les mêmes vêtements que dans le BS, aussi le spectateur le reconnaît-il. Afin qu'une incertitude ne s'installe pas, il est nommé dès la 2e réplique. Quant à sa fonction, il la dit lui-même : "Monseigneur veut-il quelque chose : il n'a qu'à tinter […] ; crac, en 3 sauts me voilà rendu" (= arrivé). F est donc valet de chambre mais il ne porte pas la livrée ; on devine là l'amorce d'une contestation d'ordre social.

Son caractère est simplement esquissé. Il paraît très épris de Suzanne. Ses gestes le prouvent : il lui prend les mains, l'embrasse, "court après elle" pour qu'elle lui rende son baiser. Ses propos vont dans le même sens, il l'apostrophe en termes caressants : "ma charmante" (cet adj substantivé a probablement ici son sens étymologique très fort : "qui charme comme par une influence magique"), "ma petite Suzanne" (l'adj antéposé a une valeur affective), "friponne" (mot employé au sens familier d'"espiègle", "malicieuse").

L'amour le rend lyrique : "oh! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une belle fille est doux, le matin des noces, à l'œil amoureux d'un époux! Son émotion sincère se traduit par des exclamations.

Quand il comprend qu'il y a un problème, F. est très troublé : "qu'entendez-vous par ces paroles?" "Eh, qu'est-ce qu'il y a? Bon Dieu!" Ses phrases sont interrogatives et exclamatives ; le passage au vouvoiement implique une brusque distance vis-à-vis de Suzanne, mais cela ne dure pas vu la franchise de cette dernière.

L'expression de l'émotivité ne dure pas, il est maître de lui. Ses phrases deviennent déclaratives : "J'avais fait assez pour l'espérer", "On le dit", "On a tort"…

Son goût de l'intrigue se fait jour ; sa vengenace sera subtile : il faudra "attraper ce grand trompeur". Nous voilà près de La Fontaine :

"[…] c'est double plaisir de tromper le trompeur". ("Le Coq et le Renard")

Le premier plaisir est de déjouer un piège, le second d'en tendre un autre où tombera l'adversaire. "Empocher son or" est matériellement agréable à F qui aime l'argent.

Cependant, F est d'aussi bonne humeur que possible après ce qu'il vient d'apprendre. Il se frotte la tête (petite mantomime : jeu, spectacle de mime, art de s'exprimer par la danse, le geste, la muqiue, sans recourir à la parole). Il craint de sentir germer les cornes qu'on attribue aux maris trompés. C'est une plaisanterie que l'on retrouve chez Molière, par exemple, dans L'École des Femmes.

F apparaît donc dans cette scène conforme à l'image que les spectateurs pouvaient avoir gardé du BS, vif, plaisantin, intrigant, intéressé. Il est aussi proche du valet Scapin. Ce qui le singularise, c'est qu'il est très épris et qu'il a conscience de son habileté et de son intelligence.

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