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Réaliste, satirique et symbolique

Analyse sectorielle : Réaliste, satirique et symbolique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Septembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  1 290 Mots (6 Pages)  •  890 Vues

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hine dort.

Les longues plaintes du père désignent l’objet de son mal : « Ne pas les avoir, voilà l’agonie ». Eugène effectue alors une démarche vers chacune d’elles, vainement. Anastasie seule viendra, mais trop tard, son père aura sombré dans l’inconscience.

Goriot meurt sans avoir revu celles à qui il a tout sacrifié.

Le narrateur a montré aussi la sollicitude d’Eugène auprès de l’agonisant, son dévouement, sa fidélité envers ce vieil homme, qu’il soigne et veille avec constance, tout imprégné encore des valeurs affectives de sa famille.

Cette dernière page du roman raconte la brève cérémonie funèbre du malheureux Père Goriot. Les thèmes essentiels de l’œuvre, abandon du père et ambition exacerbée de Rastignac sont là.

En quoi cette scène nous livre-t-elle, au travers d’un personnage, la vision du monde de Balzac ?

Nous verrons dans un premier temps que la scène est traitée de manière réaliste, satirique et symbolique, qu’elle constitue ensuite la fin d’une éducation sentimentale et sociale et enfin qu’elle révèle le regard de son auteur.

1/ La volonté réaliste, satirique et symbolique

Balzac suit scrupuleusement le déroulement de l'enterrement ; il relate minutieusement la levée du corps, le convoi, l'office funèbre, l'inhumation . Il use d'un vocabulaire réaliste, choisit les termes conventionnels comme "bière", "char", et ne nous épargne pas le bruit sourd des pelletées de terre" sur le bois du cercueil.

Mais dans cet extrait d'autres situations ou attitudes conventionnelles prennent une tonalité parodique et même odieuse, révélant la misère et l'abandon dont le père Goriot est victime. Christophe est un personnage nécessaire qui représente la réalité conventionnelle de tout enterrement : il «se croyait obligé d’être là » et l’éloge funèbre qu’il prononce « - Oui, monsieur Eugène, dit Christophe, c'était un brave et honnête homme, qui n'a jamais dit une parole plus haut que l'autre, qui ne nuisait à personne et n'a jamais fait de mal. » est stéréotypé et l’on peut se poser la question de sa sincérité. Cela donne l’impression d’une sinistre parodie de condoléance qui met en relief l’absence de la famille.

La contrainte de l’argent a été dominante tout au long du roman ; elle est rappelée ici dans un registre lexical très insistant, et elle s’exerce jusqu’au bord de la tombe : à l’église, Goriot obtient « tout ce qu’on peut avoir pour soixante-dix francs », car « la religion n’est pas assez riche pour payer gratis ». Au cimetière, le clergé mesure son temps sur « l’argent de l’étudiant ». Dans la fosse même, « l’un des fossoyeurs lui demanda un pourboire ». Alors « Eugène fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe ». L’argent toujours : jusqu’au bout de la vie, et dans la mort même, sans argent on n’a rien

Certaines précisions réalistes, mais aussi symboliques, accentuent encore l'atmosphère sordide de cet enterrement. Toutes les interventions du clergé sont parcimonieusement chronométrées : « Le service dura vingt minutes… Nous pouvons aller vite… il est cinq heures et demie… A six heures, le Père Goriot… ». . Toute une série de verbes au passé simple établit la succession nue et banale des évènements : « Les deux prêtres… vinrent et donnèrent,… les gens du clergé chantèrent,… deux voitures armoriées mais vides se présentèrent et suivirent… . : « A six heures, le corps du Père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant. » Il faut noter, dans cette ample période, la disproportion entre la partie très brève consacrée au défunt, oublié sitôt après le

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