Question de corpus
Commentaire de texte : Question de corpus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar davtom • 27 Mars 2020 • Commentaire de texte • 598 Mots (3 Pages) • 452 Vues
22 septembre 2017
Question de corpus
Vous expliquerez sur quoi repose l’intérêt romanesque de ces trois portraits de femmes.
Ce corpus de trois textes tirés de romans réalistes du XIXème siècle met en scènes des personnages féminins issus de la bourgeoisie ou de la petite noblesse provinciale de cette époque. Dans Eugenie Grandet de BALZAC (1833), Une vie de MAUPASSANT (1883) et Madame Bovary de FLAUBERT (1856), la condition feminine est longuement évoquée. Cette condition se reflète dans l’etude de la psychologie des personnages, et dans la tension dramatique qu'elle engendre et qui donne un intérêt romanesque tout particulier à ces trois portraits de femmes
De prime abord, la psychologie des personnages est aussi complexe que passionnante. Ces trois femmes se retrouvent enfermées dans une sorte d’impuissance tant face à une figure paternelle que maritale, en effet Eugenie Grandet est sous le joug de son père qui la prive de liberté comme le montre le champ lexical de la soumission : « m’obéir » (l.23), « vous soumettre à [mes] ordres » (l.22-23). Cette posture d’impuissance totale face à un père qui refuse de la voir telle qu’elle est : libre et indépendante, fait naître en elle, une forte volonté d’affirmation dans le but de faire valoir ses droits face à un homme qu’elle respecte. Elle revendique alors un désir de liberté se rapprochant de celui que peuvent émettre Emma Bovary et Jeanne de Lamarre face au mariage et à leur vie qu’elles jugent insatisfaisants. Néanmoins, la façon dont réagissent les deux épouses est radicalement opposées, Emma exprime un profond désir de révolte, dût à la haine qu'elle éprouve pour son mari pourtant innocent et bienveillant mais qui la plonge dans l’ennuie d’une vie amère, « Elle s’irritait (…) du bonheur qui lui manquait » (l.3-4). Jeanne, est elle beaucoup moins active face à la situation, se laissant emporter dans une sorte de mélancolie, de désillusion, plongée dans une existence à laquelle elle a longuement songé au couvent et qui se trouve bien loin de ces idéaux de jeune fille insouciante : «Alors elle s’aperçut qu’elle n’avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire. » (l.14). L’exploration psychologique des ces trois femmes présentent donc plusieurs points communs dont celui d’être plongé dans une constante tension dramatique.
La tension dramatique est présente à différentes échelles mais se retrouve dans les trois portraits du corpus. Elle s’instaure dans le texte avec l’enfermement de Eugenie par son père : « Eugenie (…) rentra dans sa chambre à laquelle le bonhomme donna un tour de clé » (l.40-41). La jeune femme pourtant majeure se retrouve punie, résignée à lutter, elle se soumet a son père. Avec Flaubert, les choses sont différentes, Emma est prête à tout pour lutter contre l’étroitesse de sa vie domestique, l’idée de son mari lui est devenue insupportable, à tel point que : « Elle aurait voulu que Charles la battît, pour pouvoir plus justement le détester, s’en venger. » Cette pensée machiavélique traduit parfaitement la souffrance qu’elle est amener a ressentir au quotidien. Ce malheur et cette souffrance, sont aussi celui auquel est confrontée le personnage de Maupassant : Jeanne. Après un fabuleux voyage de noces, sa vie se retrouve emplit d’une insupportable monotonie, lié a un manque de perspectives nouvelles : «(…) la réalité quotidienne fermait la porte aux espoirs » (l.20-21). Elle se sent impuissante et n’a d’autre choix que de subir sa destinée, du moins pour le moment.
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