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Ondine, Giraudoux

Commentaire de texte : Ondine, Giraudoux. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  404 Mots (2 Pages)  •  1 053 Vues

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§ de commentaire : Ondine de Giraudoux

Ondine est une héroïne singulière. Ce personnage a la jeunesse des ingénues de théâtre, les apostrophes condescendantes du père, Auguste, et du Chevalier Hans soulignent cette innocence : « petite effrontée », « petite fille », « mon enfant ». Cependant la jeune fille a un caractère bien trempé : c’est elle qui domine l’échange, elle ouvre et clôture la scène, elle occupe tout l’espace verbal, ainsi le pronom de la première personne abonde : « je dis » (2x), « je suis bien heureuse », « j’en frissonne », « mon cœur n’en bat plus » : Ondine exprime sans détour et avec une certaine impudeur ses sentiments. Manifestement la jeune fille fait bien peu de cas des convenances : alors que ses parents usent d’une formule déférente pour s’adresser à leur hôte : « Seigneur », elle tutoie le Chevalier : « Comment t’appelles-tu ? » ; d’ailleurs elle accable celui-ci de compliments soulignant sa joliesse : « comme vous êtes beau ! », « comme il est beau ! » puis le somme de l’enlever au moyen d’injonctions incongrues dans la bouche d’une jeune fille, presque encore une enfant : « Prends-moi !...Emporte-moi ! ». Giraudoux a effectivement créé un personnage exalté : les exclamations émaillent ses interventions : « J’en frissonne ! », « Qu’il est beau ! » ; l’hyperbole « Mon cœur n’en bat plus ! » dessine une sensibilité exacerbée ; d’ailleurs Auguste et Eugénie peinent à contenir ce tempérament bouillonnant : les impératifs répétés disent leur impuissance : « Vas-tu te taire ! », « Tais-toi. », « Va dans ta chambre. ». Enfin, la jeune fille semble plus proche de la nature que du monde conventionnel des hommes, ainsi elle dialogue avec la truite qu’elle tutoie « O ma truite chérie, toi qui nageais vers l’eau froide ! » : le possessif et l’invocation disent son attachement pour cet animal marin. Ondine est effectivement une divinité des eaux , celle-ci puise d’ailleurs ses métaphores dans le monde aquatique : « cette oreille, c’est un coquillage ! », voilà qui contribue à souligner l’étrangeté de ce personnage, à la lisière de deux univers : la société des hommes et le règne animal, le monde réel et celui des légendes. On le voit, Ondine, personnage exalté et fantasque, peu soucieux de l’ordre et des conventions, suscite d’emblée la curiosité du lecteur-spectateur.

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