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On Ne Badine Pas Avec L'amour Commentaire Act 5 Sc 8

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Par   •  25 Janvier 2015  •  579 Mots (3 Pages)  •  1 705 Vues

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M’avez-vous abandonnée, à mon Dieu ? Vous le savez, lorsque je suis venue, j’avais juré de vous être fidèle, quand j’ai refusé de devenir

l’épouse d’un autre que vous, j’ai cru parler sincèrement devant vous et ma conscience ; vous le savez, mon père, ne voulez-vous donc plus de moi ?

Oh ! pourquoi faites-vous mentir la vérité elle-même ? Pourquoi suis-je si faible ? Ah ! malheureuse, je ne puis plus prier !

Entre Perdican.

PERDICAN

Orgueil, le plus fatal des conseillers humains, qu’es-tu venu faire entre cette fille et moi ? La voilà pâle et effrayée,

qui presse sur les dalles insensibles son coeur et son visage. Elle aurait pu m’aimer, et nous étions nés l’un pour l’autre ;

qu’es-tu venu faire sur nos lèvres, orgueil, lorsque nos mains allaient se joindre ?

CAMILLE

Qui m’a suivie ? Qui parle sous cette voûte ? Est-ce toi, Perdican ?

PERDICAN

Insensés que nous sommes ! nous nous aimons. Quel songe avons-nous fait, Camille ? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont

passé comme un vent funeste entre nous deux ? Lequel de nous a voulu tromper l’autre ? Hélas ! cette vie est elle-même un si pénible rêve : pourquoi encore y mêler les nôtres ? ô mon Dieu ! le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’ici-bas ! Tu nous l’avais donné, pêcheur céleste, tu l’avais tiré pour nous des profondeurs de l’abîme, cet inestimable joyau ; et nous, comme des enfants gâtés que nous sommes, nous en avons fait un jouet. Le vert sentier qui nous amenait l’un vers l’autre avait une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille horizon ! Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers informes sur cette route céleste, qui nous aurait conduits à toi dans un baiser ! Il a bien fallu que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes. O insensés ! nous nous aimons.

Il la prend dans ses bras.

CAMILLE

Oui, nous nous aimons, Perdican ; laisse-moi le sentir sur ton coeur. Ce Dieu qui nous regarde ne s’en offensera pas ;

il veut bien que je t’aime ; il y a quinze ans qu’il le sait.

PERDICAN

Chère créature, tu es à moi !

Il l’embrasse ; on entend un grand cri derrière l’autel.

CAMILLE

C’est la voix de ma sœur de lait.

PERDICAN

Comment est-elle ici ? Je l’avais laissée dans l’escalier, lorsque tu m’as fait rappeler. Il faut donc qu’elle m’ait suivi sans que

je m’en sois aperçu.

CAMILLE

Entrons dans cette galerie ; c’est là qu’on

...

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