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Marbeuf, " Et La Mer Et L'amour "

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Par   •  7 Octobre 2014  •  3 238 Mots (13 Pages)  •  3 054 Vues

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INTRODUCTION

Pierre de Marbeuf publie son Recueil des vers en 1628. Son œuvre se situe donc au XVIIème siècle, où le mouvement précieux et baroque se développe. Dans ce recueil il met en œuvre les thèmes de la nature, de la fragilité de la vie et de l’amour. Il sera aussi maître des eaux et forêts, ce qui peut expliquer la présence récurrente de la nature dans son œuvre. De plus, nous pouvons noter que ce jeune auteur, qui ne se fera connaitre que bien après sa mort, fréquentait les salons précieux de Mlle de Scudéry. A la cour, les auteurs écrivaient des poèmes ayant pour thème principal l’amour, mais cependant, ils cherchaient à impressionner avec des effets de style, mettant en avant des jeux de mots avec une grande virtuosité et surtout une recherche de l’esthétique.

Pierre de Marbeuf, un de ces auteurs à la fois précieux et baroque, publie un poème dans son recueil, dont le titre est tiré de son premier vers : « Et la mer et l’amour… ». Ce poème un sonnet régulier en vers, où nous avons qu’un seul locuteur. C’est un monologue du poète qui, dans un registre lyrique, semble définir l’amour comme source de souffrance.

Ce poème est explicatif jusqu’aux 2èmes tercets, illustré par les présents de vérité générale et les connecteurs logiques. Néanmoins, nous pouvons percevoir un discours injonctif aux vers 5 et 6 commençant par « celui qui », qui démontre un conseil aux lecteurs, mit en valeur par le présent du subjonctif. Finalement, les deux dernier vers du dernier tercet est probablement argumentatif : en effet, le locuteur (le poète) apparait et dévoile son jugement sur la femme à qui le poème est adressé.

Du fait que le thème soit sur l’amour, et donc, la peinture du sentiment de l’auteur, le registre est alors lyrique.

LECTURE

Le poème est un sonnet en alexandrin (6/6), Tous les vers ont leur césure à l’hémistiche. Le texte est très formaté : il n’y a aucune liberté. C’est un exercice de style qui est typique de la Préciosité.

Le motif de l’amour et de la mer, lié par l’homophonie, est omniprésent.

Tout d’abord, le sonnet présente l’amertume que partagent l’amour et la mer. Ensuite, le poète met en garde l’Homme face aux dangers de l’amour. Dans le 1er tercet, Marbeuf évoque le thème de la passion et de l’amour, opposé par leurs images qui sont le feu et l’eau. Finalement, le poète construit son dernier tercet ainsi : le premier vers fait office de synthèse des vers précédents, et les deux derniers vers font partie de la chute du poème, où Marbeuf passe du général au particulier, en s’adressant directement à la femme qui l’a blessé.

Comment, par le style baroque et précieux, Marbeuf créé-t-il un poème du sentiment tout en jouant, et surtout, sur la forme et l’esthétique ?

DEVELOPPEMENT

I – AMERTUME DE L’AMOUR ET DE L’AMER, 1ER QUATRAIN.

Introduction partielle : Pierre de Marbeuf entame son poème sur une association entre la mer et l’amour. En effet, il va les rapprocher dans le premier quatrain grâce à un élément qu’ils ont en commun : l’amertume. De plus, il va jouer dans cette strophe sur les sonorités, mais aussi sur les doubles sens des mots qu’il emploi. Ce raffinement du langage et les jeux de mots évoque évidemment la préciosité du poème. En outre, l’image de la mer et de l’amour prouve l’instabilité de l’homme face à la nature, et symbolise le mouvement baroque.

Vers 1 : « Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage »

 Marbeuf débute son vers par le thème qu’il va développer dans tout le quatrain : que la mer et l’amour ont de l’amertume. Le poète coordonne les deux termes avec la conjonction de coordination « et ». Avec ce type de conjonction, la mer et l’amour serait de même nature. Effectivement, la conjonction de coordination rassemble des termes de même nature. De plus, les « et » qui débutent les deux premier vers forme une polysyndète. Cette dernière consiste à placer des conjonctions de coordination, parfois inutile, pour ralentir le rythme : « Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage ».

 Le vers est en alexandrin, décomposé en tétramètre « Et la mer / et l’amour / ont l’amer / pour partage ». Ce rythme ternaire illustre probablement le mouvement régulier de la mer, renforcé par la polysyndète.

 « L’amer » dénote la souffrance que l’on peut trouver en l’amour et sur la mer. De plus, ce terme est mis en valeur avec une homophonie parfaite avec « la mer ». Nous pouvons noter aussi, que le premier hémistiche du vers 1, est presque repris complètement au premier hémistiche du vers 4 « Et la mer et l’amour » / « Car la mer et l’amour » : [elam∑relamur] // [karlam∑relamur]. Cela rapproche particulièrement les termes, et cela commence le jeu sur les sons que le poète va produire tout au long du sonnet.

 Les termes de la mer et de l’amour sont collés dans le premier hémistiche du vers 1, et notons qu’au vers 2, ils sont séparés cette fois-ci par l’hémistiche.

 Pour finir sur le vers 1, nous avons le mot « partage » qui signifie « amour », est à la rime avec « orage » se trouvant au vers 4. Cette rime met en évidence que l’amour se termine souvent mal.

 Le terme « amour » est placé à la césure dans ce vers, et porte donc l’accent. Il est mis en valeur. De plus, on le retrouve à la césure au vers 1, 3,4, 9 et 10. C’est alors le mot fort du poème.

Vers 2 : « Et la mer est amer, et l’amour est amer »

 Au vers 2, nous avons donc ces termes séparés, dans cet ordre-ci : Mer- Amour. Et, au vers 3, nous remarquons qu’ils ont changé de place : amour-mer. Le chiasme met en valeur les termes et attire l’attention du lecteur, de par leur nombre : mer=6, amour=6 mais aussi par leur croisement qui perturbe le lecteur. De plus, la complémentarité de ces deux éléments est renforcée par la présence de ce chiasme du vers 2-3 et 3-4. La similitude des termes se fait au sens propre et au sens figuré. L’amertume de la mer et de l’amour. L’amour et la mer sont des éléments qui font appel aux mêmes notions de danger.

 Les deux hémistiches de ce vers se ressemble, car ils disent tout deux la même chose. « et la mer est amère/ et l’amour est amer ».Cette binarité intensifie une fois de plus le lien de la mer et de l’amour.

Vers 3 : « L’on

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