Littérature du XXème siècle: Juste la fin du monde
Cours : Littérature du XXème siècle: Juste la fin du monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pauline_flld • 25 Octobre 2022 • Cours • 2 749 Mots (11 Pages) • 373 Vues
CHAPITRE I
PRESENTATION DE L’OEUVRE AU PROGRAMME
→ Jean-Luc Lagarce (1957-1995)
C’est un auteur qui est rentré dans les auteurs les plus connus du XXème siècle. Et est à présent le dramaturge le plus joué à l’étranger après Molière. Il connaît un succès majoritairement posthume. Il vient d’un milieu modeste avec une éducation culturelle intense. Il commence très jeune à écrire des pièces et des poèmes. Même dans le cadre de ses études, il va travailler sur le théâtre et s’inscrit en parallèle au conservatoire et va très vite fonder sa compagnie de théâtre. Il appelle sa compagnie La roulotte en référence à Jean Vilar qui est un grand metteur en scène français.
Il s’inscrit dans un héritage, il voulait que le théâtre soit une pratique populaire qui n’exclue personne, qui est ouverte à tous. Sa carrière va connaître des soubresauts car il apprend sa séropositivité et meurt 7 ans après.
Jean-Luc Lagarce crée beaucoup de « Journal Vidéo » qui s'inscrivent dans le genre de l’autobiographie. Au contraire, juste la fin du monde n’est pas du tout un texte autobiographique.
C’est un auteur très curieux, son théâtre fait référence à de nombreux autres auteurs. De fait, il va s'intéresser à des types de théâtre très différents comme le comique. Il va beaucoup mettre en scène du théâtre de l’absurde.
Il est très connu pour sa mise en scène mythique de La cantatrice chauve (Ionesco, 1950). Le théâtre de l’absurde détruit toute forme de réalisme.
→ Juste la fin du monde
Après 12 ans d'absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles, et où l'on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude. Il n’arrivera jamais à leurs dire.
La structure de l’œuvre est originale puisque les scènes se trouvent dans 2 grandes parties et un intermède, il évite la construction en actes. Ces parties sont encadrées par un prologue et un épilogue.
Il s’agit d’une fiction et il faut prendre des pincettes pour ne pas faire trop de rapprochements avec la vie de Lagarce.
L’alternance entre les scènes où Louis se confie au public, monologue, et les dialogues normaux montrent des difficultés familiales.
Il y a beaucoup de formules d’autocorrection, épanorthose.
CHAPITRE II
REALISME ET THEATRE AU XXème SIECLE
→ A. LE THEATRE, UN ART DE L’IMITATION
La question du réalisme au théâtre va à la fois concerner le texte en lui-même mais aussi la mise en scène. Le premier grand théoricien de l’art théâtrale se situe dans l’antiquité, il s’agit d’Aristote. La poétique est un ouvrage qui théorise ce qu’est une pièce de théâtre et ici Aristote va plus particulièrement parler de la tragédie. Il explique que le théâtre est un art de la mimèsis opposé à la diégèsise qui est l’art de la narration. L’Histoire que l’on nous montre au théâtre est une histoire en temps réel grâce à un procédé d’imitation, on imite des gens en train de parler. Il n’y a pas à proprement parlé de narration. C’est ce que dit Aristote dans cette citation : « La représentation est mise en œuvre par les personnages du drame et n’a pas recours à la narration ». C’est là la grande spécificité du théâtre, on part du principe qu’il va y avoir à un moment une coprésence entre les spectateurs et les personnages. Le texte de théâtre est écrit pour être joué. C’est une donnée que l’on a depuis l’antiquité grâce à Aristote.
« Imiter est dès l’enfance une tendance naturelle de l’Homme » L’imitation serait dans la nature même de l’Homme une source d’apprentissage mais aussi de joie et de plaisir, le plaisir du jeu. C’est ce qu’observe Aristote et ce qui lui permet de dire que l’imitation perdure dans la suite de la vie de l’Homme.
Denis Diderot fait partie des grands novateurs de l’art théâtrale. Il donne des conseils aux acteurs pour donner l’illusion du réel dans une pièce « ne pensez non plus au spectateur que s’il n’existait pas. Imaginez sur le bord du théâtre, un grand mur qui vous sépare du parterre ; jouez comme si la toile ne se levait pas. » Diderot est le premier à théoriser l’idée de quatrième mur. C’est une idée qui apparaît au XVIIIème siècle et va être repris au XIXème avec le naturalisme et va soit être et repris ou remis en cause au XXème siècle. C’est une sorte de recherche du réel, d’une esthétique plus réaliste au théâtre. Il y a aussi le regard sur la langue, qui donne une pensée en même temps qu’elle est dite où l’on entend les hésitations, l’épanorthose.
Épanorthose : Figure de style, procédé oratoire consistant à se reprendre pour préciser, renforcer ou atténuer son propos
→ B. DESTINÉES DU LIEN THEATRE/ REALISME AU XXème SIECLE
C’est une époque où le naturalisme s’expend jusqu’au théâtre grâce à Zola qui l’expose dans son œuvre Le naturalisme au théâtre. Zola ici dans une envolée accuse le théâtre d’être devenu une activité uniquement commerciale qui s’est encrassé, où il n’y a plus de talent de génie… d’où la nécessité pour lui de révolutionner le théâtre. Pour lui, il y a une nécessité de recentrer l’écriture dramatique sur l’époque contemporaine, pour que la scène, comme il le fait avec le roman, rende compte d’une époque et donner vie à des milieux de vie précis. Le spectateur devrait selon lui pouvoir tirer une leçon de ce qu’il voit. Il reproche au drame romantique de ne pas représenter la réalité. Il semble impossible que le mouvement d’enquête et d’analyse du XIXème siècle exclue le théâtre. Ses romans seront adaptés au théâtre, et pour ces adaptations il sera accompagné d’un metteur en scène André Antoine. Celui-ci va prendre au mot cette volonté de créer le réel sur scène, il va essayer de recréer un véritable environnement avec de vrais éléments. Cela va être révolutionnaire
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