Lecture Analytique " A Une Passante " De Baudelaire
Rapports de Stage : Lecture Analytique " A Une Passante " De Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar david33 • 29 Avril 2015 • 1 081 Mots (5 Pages) • 4 118 Vues
« A une passante »
Charles Baudelaire in Les fleurs du Mal (1857)
Introduction
A une passante est un sonnet qui appartient aux tableaux parisiens, il est donc lié à l'inspiration de la vie. L'univers urbain offre à Baudelaire des sujets de description, de narration, de réflexion. Mais le poète ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. Il y participe à la recherche de rencontres décisives en quête de symboles qui font de ces spectacles et de ces rencontres les reflets d'un monde complexe, celui de la condition humaine, celui de sa propre vie. En ce sens, chaque rencontre est importante.
Le sonnet est construit sur un thème romanesque, celui de la rencontre. Mais il est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne. On trouve l'éblouissement de l'attirance féminine, la recherche d'une nouvelle espérance pleinement heureuse et l'échec d'une relation qui laisse le poète désemparé.
Lecture du poème
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Baudelaire - Les Fleurs du mal, 1857
Annonce des axes
Commentaire littéraire :
I. La rencontre
Cette rencontre se réalise dans un contexte sonore. Le contexte va être souligné par son aspect déplaisant. C'est tout le vacarme de la rue moderne qui est exprimé d'abord:
- par la personnification de la rue
- par la distance entre le sujet "la rue" et le verbe "hurlait", comblé par la présence de l'adjectif "assourdissante"
- par deux hiatus (succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes, ici "rue assourdissante" et "moi hurlait") qui sont, eux aussi évocateurs de vacarme. Il est important dès le premier vers de faire saisir que si la rencontre, la communication entre le poète et la passante ne passe que par le regard, c'est que la communication verbale est impossible.
La présence exceptionnelle de la passante est d'abord marquée par l'insistance que met le poète à souligner son allure par le rythme ample de la phrase qui s'étend sur quatre vers et qui contient son portrait en mouvement. Le vers 2 est ponctué de façon à délimiter des groupes de longueur croissante et précède la régularité des vers 3 et 4. Dans le vers 4, les quatre groupes
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