Le récit de voyage a-t-il pour unique fonction de proposer une évasion au lecteur ?

Le récit de voyage a-t-il pour unique fonction de proposer une évasion au lecteur ?

L’écrivain américains Anthony Bourdain nous dit "Voyager n'est pas toujours joli, pas toujours confortable. Parfois, il te fait mal, il te brise même le cœur. Mais ça va... Le voyage te change, il doit te changer. Il laisse des traces sur ta mémoire, sur ta conscience, dans ton cœur, et sur ton corps." Mais le récit de voyage doit avant tout proposer une évasion ?

Une évasion c’est une action de se soustraire à l’emprise de quelque chose, à la monotonie, à la fatigue de la vie quotidienne. Donc, on peut se demander à quoi d’autres peut servir le récit de voyage ? Nous allons voir, dans une première partie que le récit de voyage est une évasion pour le lecteur et dans une deuxième partie, d’autres utilités qu’il peut avoir.

Tout d’abord, le but premier d’un récit de voyage et de permettre de découvrir par la lecture d’autres paysages, d’autres univers complètement différent et de découvrir comment vivent les gens là-bas, leur religion, leur tradition. Mais le véritable but de l’auteur d’un récit de voyage est de sortir le lecteur de son quotidien souvent dur et monotone, de le faire voyager avec l’auteur comme si le lecteur y était, de le faire rêver d’un autre monde et d’essayer d’emmener le lecteur avec lui. On peut pour exemple, Voyage en Orient de Nerval (1851). En effet, dans ce récit de voyage, Nerval traverse et décrit plusieurs pays dans lequel il passe pour se rendre en Orient, par exemple l’Autriche, la Grèce, le Liban, l’Egypte et Constantinople. Il nous conte donc ses aventures à travers ses pays. Dans sa façon de voyager, il n’hésite pas à parler avec des gens de classes inférieures, il ne fait pas la différence entre les classes sociales. Il n’hésite pas à se mêler au peuple pour découvrir la société, il est curieux. Il n’a peur ni du climat, ni des maladies.

Le récit de voyage peut proposer différentes évasion. Il y a bien sur l’évasion géographique, mais aussi l’évasion temporel et enfin l’évasion culturel et sociale. L’évasion géographique nous fait découvrir d’autres paysages différents de notre quotidien. Par exemple, dans le roman Aziyadé de Pierre Loti en 1879. Il nous fait la description des paysages de la Turquie qui sont à ses yeux le plus beau pays au monde. L’évasion temporel et importante aussi car elle nous permet de nous situer dans le temps, voir comment les choses ont évolué et à prendre conscience des erreurs du passé pour ne plus les commettre dans le futur. Le meilleur exemple pour l’illustrer n’est autre que La machine à explorer le temps de H. G. Wells en 1895. Dans ce roman de science-fiction, un voyageur dans le temps dit avoir été en l’an 802 701 et la terre est habité par deux espèce venant de l’homme : les Eloïs descendant des classes fortunés et habitant sur la terre comme si elle était devenue le paradis et les Morlocks descendant des classes dites « inférieures », habitant les souterrains de la terre car il ne peuvent supporter la lumière. Enfin, l’évasion culturel et sociale. Elle consiste à ce que l’auteur montre au lecteur comment les gens vivent, dans quel régime politique, quels sont leurs traditions, et leurs religions etc …. Pour exemple, nous pouvons prendre Voyage à Tombouctou de René Caillié en 1830. Celui-ci constitue un tableau sans équivalent des sociétés arabes et africaines encore dans toute leur souveraineté, des échanges de civilisations à travers le Sahara, du Maghreb à l'Afrique noire, au début du XIX siècle, avant la pénétration coloniale européenne.

Mais cette évasion peut aussi être intérieure, c’est-à-dire une évasion pour trouver ou retrouver son esprit car le voyage, qu’il soit perçu par l’auteur ou le lecteur, est associé à une quête du bonheur. Le lecteur trouve à travers le voyage et l’exploration

...