Le programme de terminale littéraire de 2012-2013
Étude de cas : Le programme de terminale littéraire de 2012-2013. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Doudou34000 • 7 Mars 2013 • Étude de cas • 1 304 Mots (6 Pages) • 990 Vues
La nouvelle mouture du programme de Terminale littéraire est inaugurée en 2012-2013. Deux heures d’enseignement au lieu de quatre ; deux œuvres au lieu de quatre (qui changeront par moitié tous les ans) ; avec cela une durée d’épreuve et un coefficient au bac inchangé (4). Cherchez l’erreur ! Nos honorables collègues profs de langue y gagnent deux heures d’enseignement de « littérature étrangère » en langue seconde, c’est-à-dire en petits effectifs, avec un coefficient 1 et une épreuve orale vite fait, bien fait ! Comme d’habitude, on surcharge la barque des profs de français, déjà la plus plombée de toutes les matières. On colle à des élèves qui ont souffert en première avec six heures d’enseignement pour un coefficient de 3 + 2, deux heures pour un coeff 4 ! Bref, assez râlé [1], je m’y colle cette année, avec enthousiasme, puisque nous avons déjà en stock un article sur Zazie dans le métro de Raymond Queneau (que je bêcherai à l’occasion). Quant à Alfred de Musset, c’est un vieux pote, mais j’avais négligé de lire ses pièces systématiquement, et en ai vu fort peu sur scène. Ce sera si j’ai le courage l’occasion de tout relire, poésie et proses. Commençons par Lorenzaccio, avant de nous attaquer aux quatre pièces de jeunesse antérieures, puis aux pièces postérieures. Et en prime, un article sur Alfred de Musset, ainsi que mon cours en deux parties sur Le Théâtre romantique. Que demande le peuple !
Qu’est-ce que Lorenzaccio sinon l’histoire — révérence gardée — d’une « tarlouze », avec ce diminutif méprisant « -accio », d’un « mignon », qui se venge avec son épée phallique sur celui qui l’a humilié en le traitant de « castrataccio » ? S’il était en 1833 trop tôt (ou trop tard, si on lit Édouard II, de Christopher Marlowe) pour être explicite sur une scène de théâtre au sujet de l’homosexualité, c’est l’un des intérêts d’un objet d’étude axé sur « lire-écrire-publier » de fouiller la vase de la censure et de l’autocensure qui entoure ce chef d’œuvre d’un jeune auteur de 23 ans altersexuel avant la lettre. Entre Zazie et Lorenzaccio, cette année les « hormosessuels » sont au programme ! On verra cependant grâce à nos autres articles combien cette œuvre de jeunesse est une exception dans l’œuvre mussétienne. La pièce de vieillesse Carmosine, commencée un an après Lorenzaccio, mais jouée quinze ans après, sonne clairement comme un repentir d’un auteur qui a très vite choisi le parti de l’Ordre.
Plan
La version de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre
L’Apologie de Lorenzino de Médicis
Les sources de Lorenzaccio
Lorenzino, la pièce d’Alexandre Dumas (1842)
Lorenzaccio : un personnage homosexuel crypté
Acte Premier
Acte II
Acte II
Acte III
Acte IV
Acte V
La version de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre
Nous devons la première mention en français de l’histoire de Lorenzino de Médicis à Marguerite de Navarre (1492-1549), dans la douzième nouvelle de son Heptaméron, écrite à la fin de sa vie, juste avant la mort de Lorenzo (assassiné en 1548). Cette version n’est pas du tout mentionnée dans le volume de la Pléiade, et il ne semble pas que Musset l’ait connue, en tout cas elle n’est pas à considérer comme une source ; peut-être a-t-elle inspiré en partie George Sand. C’est la chronique d’une affaire de mœurs, d’une vengeance personnelle, dont les motivations politiques ne sont pas trop développées par la sœur de François Ier, même si la nouvelle commence
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