Le Texte Théâtral Peut Il Se Passer De Sa Représentation ?
Note de Recherches : Le Texte Théâtral Peut Il Se Passer De Sa Représentation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar iplay4dead • 18 Février 2015 • 1 444 Mots (6 Pages) • 1 707 Vues
Le théâtre est un genre à part dans le domaine de la littérature.
Bien qu’étant un texte, son étymologie grecque translittérée« theatron », qui signifie « lieu où l’on regarde » suppose que ce texte doit être joué par des comédiens. Aristote définit le théâtre par la mimésis, l’imitation des actions, qu’il oppose à la diégésis, le récit. En outre, le terme « spectacle » trouve son étymologie dans le latin « spectare », qui signifie « voir ». Le spectacle doit donc offrir quelque chose à voir à son public.
Cependant, si l’on s’en tient à cette définition du théâtre, on pourrait affirmer comme Diderot dans Les Entretiens sur le fils naturel : « la représentation de celle-ci vous a plu, il ne m’en faut pas davantage ». Et si l’on approfondit cet avis, on pourrait affirmer que ce genre littéraire n’aurait de valeur que dans sa représentation, et que le texte en lui-même serait dérisoire.
On peut alors se demander quelle est la valeur du texte théâtral. Le texte théâtral peut-il être le seul support du spectacle ?
Il convient donc d’étudier les deux opinions qui s’opposent sur ce sujet afin d’établir une conclusion sur la place du texte dans la représentation d’une pièce de théâtre.
Certains pensent que le texte détient toutes les informations nécessaires pour monter un spectacle.
On pense bien sûr aux didascalies, qui proposent des informations de mises en scène. Elles ont plusieurs fonctions informatives, dont la position des acteurs sur la scène.
On peut penser à Lorenzaccio d’Alfred de Musset, quand à l’acte II scène 6, l’auteur nous informe que le Duc est à demi nu, que Tebaldeo fait son portrait et que Giomo joue de la guitare.
Cependant, les didascalies peuvent aussi indiquer des déplacements, comme dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais, à l’Acte III scène 19, quand la Comtesse « court prendre Bartholo à bras le corps ».
Lors de dialogues rapides ou de messes basses, les didascalies peuvent permettre de préciser à qui s’adresse le personnage qui prend la parole, ou bien si celui-ci parle seul. On retrouve cette utilisation de la didascalie dans Dom Juan de Molière, alors que le libertin susurre des mensonges à l’oreille de Mathurine et de Charlotte à l’acte II scène 4 : «bas, à Mathurine » ; « bas, à Charlotte ».
De plus, les didascalies peuvent signaler la nécessité d’un déplacement, comme dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais, lorsque, à l’acte III scène 11, Bartholo « va au devant de lui », sous-entendu Don Bazile.
Mais les didascalies peuvent décrire des regards, des attitudes et des tons de voix, tels « regardant la jalousie », « impatienté » et « vivement ».
Toutes ces annotations sont des didascalies internes, mais il faut aussi prendre en compte les didascalies externes.
Il s’agit de didascalies plus générales, qui décrivent l’ensemble de la pièce en détaillant la position des acteurs, leurs occupations, les accessoires qu’ils tiennent, leurs gestes, leurs vêtements et surtout, le lieu où va se dérouler la scène.
Ainsi, dans Lorenzaccio de Musset, on sait que la scène se déroule dans un jardin au clair de lune et que le Duc et Lorenzo sont vêtus de manteaux, accompagné de Giomo qui tient une lanterne.
De plus, les didascalies peuvent décrire des jeux de lumières, des nuances d’éclairage dans les pièces plus modernes.
Ainsi, dans Lorenzaccio de Musset, on a des indications de lumière selon qu’il fait nuit ou jour. (C’est d’ailleurs pour ces raisons de mise en scène difficile que la pièce ne put être jouée qu’au 20e siècle par Sarah Bernard, après une réécriture de la pièce.)
Cependant, les informations scéniques ne se sont pas répertoriées uniquement dans les didascalies. Il arrive que le texte en lui-même recueille des données de mise en scène.
Ainsi, dans Le misanthrope de Molière, quand Célimène demande « des sièges pour tous », il faut envisager la présence d’accessoires, de valets pour les apporter et des déplacements que cela implique.
Le texte théâtral détient donc des informations scéniques suffisantes afin de monter un spectacle. Or, il existe un autre avis qui s’y oppose. Selon certains, le texte théâtral n’est pas suffisant en lui-même pour monter un spectacle.
En effet, d’autres pensent que le texte théâtral souffre de certains points faibles qui le rendent insuffisant en lui-même pour monter un spectacle.
Les didascalies
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