La Princesse De Clève
Commentaire de texte : La Princesse De Clève. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Handball • 28 Octobre 2014 • Commentaire de texte • 1 258 Mots (6 Pages) • 707 Vues
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La Princesse de ClèvesAuteur : Marquise de La FayetteCatégorie : Romans / NouvellesLa jeune épouse du Prince de Clèves tombe amoureuse du Duc deNemours.Licence : Domaine public1
TOME PREMIERLa magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tantd'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce princeétait galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane dePoitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingtans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas destémoignages moins éclatants.Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il enfaisait une de ses plus grandes occupations. C'étaient tous les jours desparties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou desemblables divertissements ; les couleurs et les chiffres de Mme deValentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous lesajustements que pouvait avoir Mlle de la Marck, sa petite-fille, qui étaitalors à marier.La présence de la reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle,quoiqu'elle eût passé la première jeunesse ; elle aimait la grandeur, lamagnificence et les plaisirs. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore ducd'Orléans, et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, princeque sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement laplace du roi François premier, son père.L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur àrégner ; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour laduchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie, mais elleavait une si profonde dissimulation qu'il était difficile de juger de sessentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sapersonne, afin d'en approcher aussi le roi. Ce prince aimait le commercedes femmes, même de celles dont il n'était pas amoureux : il demeuraittous les jours chez la reine à l'heure du cercle, où tout ce qu'il y avait deplus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de setrouver. Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommesadmirablement bien faits ; et il semblait que la nature eût pris plaisir àTOME PREMIER 2
placer ce qu'elle donne de plus beau dans les plus grandes princesses etdans les plus grands princes.Mme Élisabeth de France, qui fut depuis reine d'Espagne, commençait àfaire paraître un esprit surprenant et cette incomparable beauté qui lui a étési funeste. Marie Stuart, reine d'Écosse, qui venait d'épouser M. leDauphin, et qu'on appelait la reine dauphine, était une personne parfaitepour l'esprit et pour le corps ; elle avait été élevée à la cour de France, elleen avait pris toute la politesse, et elle était née avec tant de dispositionspour toutes les belles choses que, malgré sa grande jeunesse, elle les aimaitet s'y connaissait mieux que personne. La reine, sa belle-mère, et Madame,soeur du roi, aimaient aussi les vers, la comédie et la musique. Le goût quele roi François premier avait eu pour la poésie et pour les lettres régnaitencore en France ; et le roi, son fils, aimant les exercices du corps, tous lesplaisirs étaient à la cour ; mais ce qui rendait cette cour belle etmajestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'unmérite extraordinaire. Ceux que je vais nommer étaient, en des manièresdifférentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle. Le roi de
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