L'écriture engagé
Cours : L'écriture engagé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 28 Janvier 2013 • Cours • 271 Mots (2 Pages) • 985 Vues
« L’écrivain 'engagé' sait que la parole est action : il sait que dévoiler c’est changer et qu’on ne peut dévoiler qu’en projetant de changer. » (Sartre)
Se pose en effet la question du contenu de ces textes. Faut-il représenter des personnages modèles auxquels s’identifier ? Ou choisir satire et critique en dépeignant des situations révoltant le lecteur, par exemple contre la guerre dans À l’Ouest rien de nouveau de Remarque ou la société d’information dans 1984 d’Orwell ? Quel sera le ton d’un texte engagé : la puissance carnavalesque du rire, le masque de l’ironie, la vigueur du pamphlet, la discrétion de l’écriture blanche de la nouvelle, le chant de la poésie ? Comment convaincre le lecteur, échapper à la censure et contester un pouvoir ? Où trouver la forme adéquate ? L’essai, de la tribune au manifeste, se donne pour l’émanation immédiate de la pensée de l’écrivain. Le roman à thèse offre un espace fictionnel à ses idées. Il fut cependant rapidement condamné pour son monolithisme, comme si finalement on ne pouvait que penser l’engagement et non l’écrire.
Depuis l’Antiquité et la convocation de la polis, c’est peut-être le théâtre qui constitue le genre privilégié de l’engagement. Ainsi Sartre ou Camus se firent-ils dramaturges, et Brecht en fit le genre insurgé par excellence, écrivant «tout comme la transformation de la nature, la transformation de la société est un acte de libération, et ce sont les joies de la libération que devrait transmettre le théâtre d’une ère scientifique». Des metteurs en scène comme Mnouchkine ou Sobel s’en souviendront, perpétuant par le spectacle vivant cette tradition, songeant au beau pour changer le monde.
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