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L'aveu De Phedre

Mémoire : L'aveu De Phedre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2015  •  362 Mots (2 Pages)  •  833 Vues

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HIPPOLYTE Madame, pardonnez. J’avoue, en rougissant, Que j’accusais à tort un discours innocent. Ma honte ne peut plus soutenir votre vue, Et je vais... PHEDRE Ah ! cruel, tu m’as trop entendue ! Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur. Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur. J’aime. Ne pense pas qu’au moment que je t’aime, Innocente à mes yeux, je m’approuve moi −même, Ni que du fol amour qui trouble ma raison, Ma lâche complaisance ait nourri le poison. Objet infortuné des vengeances célestes, Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes. Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ; Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le coeur d’une faible mortelle. Toi−même en ton esprit rappelle le passé. C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé : J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine, Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine. De quoi m’ont profité mes inutiles soins ? Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins. Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes. Il suffit de tes yeux pour t’en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder. Que dis−je ? Cet aveu que je te viens de faire, Cet aveu si honteux, le crois−tu volontaire ? Tremblante pour un fils que je n’osais trahir, Je te venais prier de ne le point haïr. Faibles projets d’un coeur trop plein de ce qu’il aime ! Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi −même ! Venge−toi, punis−moi d’un odieux amour ; Digne fils du héros qui t’a donné le jour, Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite. La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! Crois−moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper. Voilà mon coeur : c’est là que ta main doit frapper. Impatient déjà d’expier son offense, Au−devant de ton bras je le sens qui s’avance. Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups, Si ta haine m’envie un supplice si doux, Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée, Au défaut de ton bras prête−moi ton épée. Donne

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