L'autobiographie

"L'autobiographie est un récit rétrospectif qu'une personne fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur la vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité". Voilà la définition que donne Philippe Lejeune dans son livre Le Pacte autobiographique. Dans ce livre, il explique notamment qu'un pacte se lierait entre l'auteur et lecteur dans les premières lignes de l'œuvre. L'auteur s'engage à dire la vérité sur lui et le lecteur à le juger loyalement. Le soucis de vérité est donc une part très importante de l'écriture autobiographique puisque qu'elle repose sur ce principe d'authenticité. Cependant, dans l'autobiographie l'auteur est le narrateur mais aussi le personnage, cette relation rend cette écriture très difficile puisque si le narrateur-personnage est un écrivain, alors son style fait parti de lui. Il fait donc, parfois, recourt à des artifices littéraires pour donner l'intensité qu'il juge nécessaire à son récit. Dans cette optique, nous pouvons nous demander si le souci de vérité dans l'écriture autobiographique interdit mise en scène, détour, masques littéraires. Pour répondre à cette question, nous allons voir dans un premier temps que oui, le souci de vérité est l'ambition du genre autobiographique puis, dans une seconde partie, que cependant, ce souci de vérité n'interdit pas l'ornement littéraire.

L'écriture autobiographique a pour principe de raconter la vie de son auteur en faisant preuve de sincérité. L'authenticité du récit est la base de ce genre.

Comme nous l'avons expliqué ci-dessus, dans les premières lignes de l'œuvre se lie entre l'auteur et le lecteur un lien très particulier : le pacte autobiographique, où l'écrivain s'engage à dire la vérité sur lui-même. Par définition, il doit faire recourt aux artifices littéraires le moins possible pour rester juste. Dans son préambule des Confessions, Rousseau nous fait part de son intention dès la deuxième ligne : "Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi". Il expose clairement son dessein qui est de dire la vérité sur lui, de se peindre de la façon la plus naturelle possible et d'être sincère. Pour sa part Marguerite Yourcenar, dans son livre Souvenirs Pieux premier volet des trois livres constituant son autobiographie, fait également preuve de ce souci de vérité et apparente l'écriture autobiographique au travail de l'historien. Elle cherche la véridicité des faits et dans cette démarche elle va jusqu'à aller explorer les archives pour trouver des éléments précis et certifiés exacts. Dans Enfance de Nathalie Sarraute, ce principe de vérité est également respecté. Sarraute décide de garantir la vérité par un dédoublement d'elle-même. Une voix narratrice raconte et une seconde voix conscience nuance, contredit ou dénonce l'ornement littéraire dans le but d'établir un récit juste de l'enfance de son auteur. Tous ces auteurs, respectent donc ce pacte autobiographique qui consiste à être honnête, sincère avec le lecteur.

De plus, l'autobiographie est un récit de réflexion. L'auteur, narrateur, personnage se raconte lui-même et doit donc prendre du recul. Pour faire preuve d'objectivité, l'auteur prend de la distance avec son récit par l'analyse. Dans les Essais de Montaigne, qui lui font figure d'autobiographie, toute sa démarche est basée sur la réflexion de soi pour mieux se connaître. Il fait donc preuve d'analyse et dit même explicitement au lecteur que ce livre n'est pas pour lui et qu'il n'est pas intéressant car il est vrai. Nathalie Sarraute et Marguerite Yourcenar ont choisi de se dédoubler pour mettre à distance leur récit afin d'en faire une analyse exacte. Dans cette démarche, Yourcenar fait une séparation grammaticale entre elle adulte qui est sujet "je" et elle bébé qui est complément "moi". Elle parle d'elle bébé comme "cet enfant". Elle s'interroge aussi

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