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L'assommoir, Zola

Commentaire de texte : L'assommoir, Zola. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2012  •  Commentaire de texte  •  5 392 Mots (22 Pages)  •  2 616 Vues

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Résumé

Gervaise, la fille d'Antoine Macquart, a, à vingt-deux ans, fui Plassans avec son amant, Auguste Lantier, un ouvrier chapelier, et leurs deux enfants, Claude, le futur peintre de “L’oeuvre”, et Étienne le futur héros de “Germinal”. À Paris, ils habitent un hôtel meublé misérable dans le quartier populaire de la Goutte- d’Or. Lantier abandonne vite la jeune femme, emportant tout ce qui reste de leurs maigres économies. Jolie, courageuse, dure à la peine, elle travaille comme blanchisseuse. Elle rencontre l’ouvrier zingueur Coupeau, et la vie paraît commencer pour tous deux ce jour-là. Elle l’épouse. À force de travail, le couple atteint une certaine aisance et se dispose à louer une petite boutique. Leur bonheur et leur prospérité sont concrétisés par la naissance de leur fille, Anna, dite Nana. Elle célèbre son succès en organisant une grande fête (évoquée dans le chapitre central) à laquelle participe tout le quartier. Mais le destin la guette : Coupeau, en voulant regarder son enfant du toit où il travaille, fait une chute et se casse la jambe. Pour lui éviter l'hôpital, Gervaise le soigne chez elle, dépense les économies du ménage. Il prend son métier en aversion et, pour tromper l’ennui de sa convalescence, il se met à fréquenter “L’assommoir”, cabaret où trône l’alambic. Gervaise, cependant, grâce à son voisin, le forgeron Goujet qui l’aime d'un amour chaste, peut réaliser son rêve : acheter une blanchisserie, qui est très vite prospère grâce à son activité et à son esprit avisé. Mais Coupeau a peur désormais de monter sur les toits, ne travaille plus régulièrement, consomme au cabaret tout ce qu’il gagne, boit de plus en plus, sombre dans l’ivrognerie et la brutalité. Lantier revient et finit s'installer chez le couple. Les deux hommes vivent du travail de la jeune femme qui se laisse aller à la gourmandise et à la paresse. Sa déchéance morale s'accompagne d'une terrible déchéance physique. Un jour, Gervaise, qui a attendu Coupeau en vain, vient le chercher à “L’assommoir” où il boit sa paie avec d’autres ivrognes. Elle-même prend une anisette puis un verre du «vitriol» que secrète l’alambic, commence alors à glisser sur la pente de l’alcoolisme, adopte des habitudes de paresse et d’inconduite, néglige son travail. Le couple est entraîné progressivement vers la chute, sans la moindre compassion du voisinage : «Ils se régalaient de potins... La dégringolade de la Banban surtout les faisait ronronner la journée entière, comme des matous qu’on caresse. Quelle dèche, quel décatissage, mes amis !» (chapitre X). Ils sont obligés de céder leur boutique et d’emménager dans un taudis. Coupeau, qui perd progressivement la raison, est enfermé à Sainte-Anne dans une cellule capitonnée. Gervaise doit abandonner sa belle boutique pour aller habiter parmi les pauvres d'une grande maison ouvrière. Devant elle, Coupeau est pris d’une terrible crise de delirium tremens, et meurt dans d’atroces souffrances. Réduite à la mendicité, Gervaise succède au père Bru, qui vivait dans une niche sous l’escalier. Elle connaît la déchéance finale en se prostituant dans la rue, où elle est trouvée morte de faim et de misère .

Analyse

Intérêt de l’action

Dans la “Préface”, Zola expliqua ses intentions : «J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénoûment la honte et la mort. C’est de la morale en action, simplement.»

«La forme seule a effaré. On s’est fâché contre les mots. Mon crime est d’avoir eu la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple. Ah ! la forme, là est le grand crime ! Des dictionnaires de cette langue existent pourtant, des lettrés l’étudient et jouissent de sa verdeur, de l’imprévu et de la force de ses images. Elle est un régal pour les grammairiens fureteurs.»

«C’est une oeuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent.»

“L'assommoir” fut écrit «contre» Eugène Manuel.

Déroulement : Le roman raconte «la simple vie de Gervaise», depuis son arrivée à Paris, dans la force de la jeunesse, jusqu'à sa mort, lamentable dix-neuf années plus tard. Son existence est rythmée par une série de grandes scènes : la bataille des femmes dans le lavoir, la fête chez Gervaise, la chute de Coupeau tombant d'un toit, la visite au Louvre, la forge de Goujet, la scène de delirium tremens de Coupeau à l'hôpital, la déchéance finale de Gervaise se prostituant dans la rue.

Zola dégage nettement le rôle du destin dans la vie de cette femme du peuple détruite par la «promiscuité» (“Préface”) et par l’alcoolisme. Selon le début de l'”Ébauche”, le roman devait d’abord s’appeler “La simple vie de Gervaise Macquart”. Après un chapitre fort sombre où Gervaise, abandonnée avec ses deux enfants, attend en vain le retour de l’ouvrier tanneur Auguste Lantier, sa rencontre avec Coupeau est comme un rayon de soleil : la vie paraît commencer ce jour-là pour eux. Elle décrit son rêve : «Mon Dieu ! je ne suis pas ambitieuse, je ne demande pas grand-chose... Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir, vous savez, un lit, une table, deux chaises, pas davantage... Ah ! je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets, si c’était possible... Il y a encore un idéal, ce serait de ne pas être battue, si je me remettais jamais en ménage ; non, ça ne me plairait pas d’être battue.... Et c’est tout, vous voyez, c’est tout.» Ce rêve sympathique de la jeune femme semble à portée de leurs mains. Mais la rencontre se fait au cabaret, et l’alambic du père Colombe, «la machine à soûler» surveille déjà ses victimes : «L’alambic, sourdement, sans une flamme, sans une gaieté dans les reflets éteints de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d’alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs,

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