Français - 1ère: corpus sur la guerre
Note de Recherches : Français - 1ère: corpus sur la guerre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tarik98 • 2 Mai 2015 • 2 133 Mots (9 Pages) • 1 609 Vues
Questions (4 points)
Quelle vision de la guerre ces trois textes présentent-ils ? (1 point)
Analysez les points de vue adoptés par les narrateurs : en quoi le choix de la focalisation
sert-il la visée de l’auteur ? (3 points)
Travail d’écriture (16 points)
Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des deux sujets suivants :
Commentaire de texte
Objet d’étude : Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours
Corpus de textes :
Texte A : Stendhal, La chartreuse de Parme (1839)
Texte B : Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)
Texte C : Le Clézio, Désert (1980)
Texte A : Stendhal, La chartreuse de Parme (1839)
Au début du roman, dans le chapitre III, le jeune Fabrice del Dongo, éperdu d’admiration
pour Napoléon, se retrouve sur le champ de bataille de Waterloo et vit sa première expérience
du feu
Mais le tapage devint tellement fort en ce moment, que Fabrice ne put lui répondre.
Nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment. Toutefois la peur ne venait chez
lui qu’en seconde ligne ; il était surtout scandalisé de ce bruit qui lui faisait mal aux oreilles. L’escorte
prit le galop ; on traversait une grande pièce de terre labourée, située au-delà du canal, et ce champ
était jonché de cadavres.
- Les habits rouges ! les habits rouges ! criaient avec joie les hussards de l’escorte, et d’abord Fabrice
ne comprenait pas ; enfin il remarqua qu’en effet presque tous les cadavres étaient vêtus de rouge.
Une circonstance lui donna un frisson d’horreur ; il remarqua que beaucoup de ces malheureux habits
rouges vivaient encore, ils criaient évidemment pour demander du secours, et personne ne s’arrêtait
pour leur en donner. Notre héros, fort humain, se donnait toutes les peines du monde pour que son
cheval ne mît les pieds sur aucun habit rouge. L’escorte s’arrêta ; Fabrice, qui ne faisait pas assez
d’attention à son devoir de soldat, galopait toujours en regardant un malheureux blessé- Veux-tu bien t’arrêter, blanc-bec ! lui cria le maréchal des logis1. Fabrice s’aperçut qu’il était à vingt
pas sur la droite en avant des généraux, et précisément du côté où ils regardaient avec leurs lorgnettes.
En revenant se ranger à la queue des autres hussards restés à quelques pas en arrière, il vit le plus gros
de ces généraux qui parlait à son voisin, général aussi, d’un air d’autorité et presque de réprimande ;
il jurait. Fabrice ne put retenir sa curiosité ; et, malgré le conseil de ne point parler, à lui donné par son
amie la geôlière, il arrangea une petite phrase bien française, bien correcte, et dit à son voisin :
- Quel est-il ce général qui gourmande son voisin ?
- Pardi, c’est le maréchal !
- Quel maréchal ?
- Le maréchal Ney, bêta ! Ah çà ! où as-tu servi jusqu’ici ?
Fabrice, quoique fort susceptible, ne songea point à se fâcher de l’injure ; il contemplait, perdu dans
une admiration enfantine, ce fameux prince de la Moskova2, le brave des braves. Tout à coup on
partit au grand galop. Quelques instants après, Fabrice vit, à vingt pas en avant, une terre labourée
qui était remuée d’une façon singulière. Le fond des sillons était plein d’eau, et la terre fort humide,
qui formait la crête de ces sillons, volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de
haut. Fabrice remarqua en passant cet effet singulier ; puis sa pensée se remit à songer à la gloire du
maréchal. Il entendit un cri sec auprès de lui : c’étaient deux hussards qui tombaient atteints par des
boulets ; et, lorsqu’il les regarda, ils étaient déjà à vingt pas de l’escorte. Ce qui lui sembla horrible,
ce fut un cheval tout sanglant qui se débattait sur la terre labourée, en engageant ses pieds dans ses
propres entrailles ; il voulait suivre les autres : le sang coulait dans la boue.
Ah ! m’y voilà donc enfin au feu ! se dit-il. J’ai vu le feu ! se répétait-il avec satisfaction. Me voici un vrai
militaire. À ce moment, l’escorte allait ventre à terre, et notre héros comprit que c’étaient des boulets
qui faisaient voler la terre de toutes parts. Il avait beau regarder du côté d’où venaient les boulets, il
voyait la fumée blanche de la batterie à une distance énorme, et, au milieu du ronflement égal et
continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des décharges beaucoup plus voisines
; il n’y comprenait rien du tout.
Texte B : Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
Avec Voyage au bout de la nuit, Céline dénonce les horreurs de la guerre, de la colonisation,
de l’exploitation capitaliste. Le héros du roman, Ferdinand Bardamu, incarne un individu
très ordinaire, qui, séduit par une parade militaire, s’engage dans l’armée sur un coup de
tête. Il se retrouve confronté aux dures réalités des
...