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Dissertation: Arlequin Poli Par L'amour

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Par   •  1 Mai 2014  •  5 200 Mots (21 Pages)  •  1 371 Vues

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Dissertation : Arlequin Poli par l’amour.

Marivaux a laissé une œuvre colossale, composée de romans, de feuilletons, mais surtout de nombreuses pièces de théâtre. Avec le marivaudage, l’auteur a révolutionné l’approche de la comédie au théâtre, avec la puissance et la force du langage qui est ici travaillé et où aucun mot n’est laissé au hasard. Son nom a même donné naissance au verbe « marivauder », qui signifie échanger des propos galants et d’une grande délicatesse, afin de séduire quelqu’un. Comme le dramaturge a beaucoup exploité les ressorts du mensonge, des jeux de masques entre les personnages avec une telle subtilité, Voltaire écrira qu’ « il pèse des œufs de mouche dans une balance en toile d’araignée. » Arlequin Poli par l’amour est la troisième pièce de Marivaux. Elle est née de sa rencontre avec les comédiens italiens en l’année 1720. C’est donc ce qui a favorisé l’écriture de la pièce dans un registre de la commedia dell’arte ; à savoir un jeu très codifié et un langage corporel. Cette pièce en un acte, raconte l’histoire d’Arlequin, un jeune homme à qui la nature a donné un si beau visage, qu’elle s’est trouvée épuisée lorsqu’il a fallu lui donner de l’esprit. Sans faire quoi que soit, Arlequin a séduit une fée, qui espère être aimée de lui en retour, malgré son mariage programmé avec le sorcier Merlin. Elle décide de le retenir prisonnier pour l’éduquer et faire naître en lui des sentiments pour elle. Seulement, le beau jeune homme rencontre la bergère Silvia et tombe ainsi amoureux d’elle. Cet amour réciproque, fera naître en lui peu à peu une sensibilité, une finesse et une courtoisie ; ce qui provoque la colère de la fée, qui tentera de les séparer par tous les moyens, jusqu’à ce que le sort se retourne sur elle. Nous avons assisté à la représentation de cette pièce mise en scène par Thomas Jolly, le jeudi 19 décembre 2013 au théâtre de Charleville-Mézières. Il a créé ce spectacle avec la compagnie La Piccola Familia, installée à Rouen et dont il est le directeur.

On sait que Marivaux autorisait par convention, toutes sortes de fantaisie quant à la représentation de ce spectacle qui possède un aspect merveilleux. C’est donc sur ce «registre » que la compagnie a joué, afin d’installer dans leur proposition un univers de conte fée. Cependant, ce n’est pas un univers typique, proche des dessins animés de Walt Disney ou encore bouffon auquel sont parfois cantonnées les œuvres de Marivaux, qu’a tenté de nous proposer ce collectif. Il a au contraire, cherché à «  mettre de côté le « convenu », « ce qu’on a vu » de Marivaux, « ce qu’on croit savoir de son univers » comme l’affirme Monsieur Jolly. Ainsi donc, comment par sa mise en scène Thomas Jolly renouvelle-t-il l’univers de Marivaux en nous présentant son propre univers de la féerie ?

Confer schémas de la scénographie.

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Effectivement, le décor participe grandement à l’installation d’une atmosphère et d’un univers. Dans ce spectacle, l’agencement de l’espace scénique évolue et présente donc, tour à tour, différents espaces dramatiques. Or, ici le plateau est dépourvu de décors. C’est donc à l’aide de la lumière et de plusieurs procédés que le collectif a meublé l’espace.

Lors des trois premières scènes nous nous trouvons dans la maison de la fée. En scène première, seules des petites ampoules sont suspendues au-dessus de l’espace scénique, permettant d’illuminer le plateau qui est plongé dans le noir. C’est donc une atmosphère sombre et inquiétante qui s’installe ici. Mais cela a une fonction pertinente, puisque cette scène d’exposition nous présente le personnage de la fée et ses intentions qui ne correspondent pas à l’image positive que nous avons généralement de ces êtres magiques. Par cette obscurité et ce peu de lumière, Thomas Jolly nous plonge dans une ambiance noire, qui contribue à nous montrer l’aspect maléfique de cette femme magique et ne nous laisse présager rien de bon quant au sort d’Arlequin. Mais, dès la scène II ce dernier apparaît et ainsi la scène s’éclaire, comme pour justifier la clarté de l’âme de ce petit être simple d’esprit. On remarque alors un étrange élément de décor situé à jardin : une sorte de machine avec une poignée. La fée baisse cette poignée et surgit alors sur scène un piano autour duquel s’attroupent des chanteurs. On assiste ici à un moment chanté, sous un jeu de lumière intéressant qui meuble le plateau en le colorant de différentes couleurs chaudes : rouge, jaune, orange. Cela donne un petit aspect de comédies musicales et permet de montrer le double jeu du personnage de la fée, qui cache son maléfice devant Arlequin qu’elle tente d’épater. Nous passons donc d’un univers sombre vers quelque chose de plus festif. Cependant, on change encore une fois de décor pour la scène IV. Et ce, une nouvelle fois à l’aide de la machine à jardin. C’est un comédien lui-même qui l’active et aussitôt le plateau se trouve plongé dans une verdure, permise encore une fois par les jeux de lumière. Cet engin participe bel et bien à ancrer le spectacle dans un univers féérique. En effet, le fait de lever ou d’abaisser le levier permet d’envoyer un signal aux techniciens qui s’occupent de la lumière, pour qu’ils procèdent aux changements nécessaires. Mais, en tant que spectateur, nous sommes pris dans l’illusion, et le fait que l’activation de la machine puisse faire apparaître un nouveau décor, nous épate. Cela nous permet d’assister directement

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