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Critique de la pièce de théâtre La Tempête de William Shakespeare

Fiche de lecture : Critique de la pièce de théâtre La Tempête de William Shakespeare. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  1 656 Mots (7 Pages)  •  1 540 Vues

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« Nous sommes tous faits de l’étoffe de nos rêves » -William Shakespeare.

Dernière oeuvre dramatique du grand William Shakespeare, « la Tempête », écrite entre 1611 et 1612, s'articule autour du thème du pouvoir et de la liberté. Représentée au Théâtre du Cratère à Alès le mardi 13 Janvier 2015, en voici l’intrigue et les acteurs: Prospero (Alain Pralon), duc de Milan, est victime d’une conspiration orchestrée par son frère Antonio (Jean-Marie Lardy). Il se retrouve avec sa fille Miranda (Sarah Biasini) prisonnier sur une île déserte où il vit entouré de deux « esclaves » : Ariel (Maxime d’Aboville), l’esprit des airs, et Caliban (Dominique Pinon), descendant maléfique d’une sorcière. Une nuit, Prospero le magicien déclenche une tempête qui fait échouer le vaisseau de ses ennemis : Alonso (Joël Demarty), roi de Naples, et son fils Ferdinand (Adrien Melin), Sébastien (Jacques Fontanel), Antonio, l’usurpateur du duché milanais, et deux serviteurs, Trinculo (Denis Berner) et Stephano (Joël Demarty encore). Se déroule alors sous nos yeux une course contre le temps : vingt-quatre heures pour tout résoudre et retrouver sa place légitime.

Après avoir assisté à cette représentation de Christophe Lidon, du groupe Théâtre d’Orléans, il nous serait intéressant de nous demander comment la mise en scène parvient-elle à créer une ambiance tout à fait particulière à partir de cette pièce baroque du XVIIème siècle? 
Nous commencerons par étudier la forte présence de fantastique de celle-ci, pour ensuite analyser l’aspect tout à fait moderne, voire futuriste, et nous finirons par parler du jeu des acteurs, mais aussi du public, qui semble très intéressant par rapport à la pièce jouée.

Nous avons pu constater dès le début du spectacle une forte dominante fantastique, qu’elle soit visuelle ou orale: « Bienvenue moussaillons, à bord de la salle du Cratère à Alès! La durée du voyage et de une heure et quarante minutes! », a annoncé une voix sortie de nulle part, introduisant l’entrée dynamique d’un groupe de marins, se faufilant dans le parterre pour nous faire partager leur panique. Aucun doute, la pièce a bel et bien commencé.

Bien que la pièce originale soit elle-même fantastique, le metteur en scène a choisit de mettre cet aspect là en avant, tout d’abord au niveau du décor. Tout au long de la pièce, nous, spectateurs, avons en face de nous un grand cercle blanc, avec un fond/rebord dentelé. Dit ainsi, cela peut sembler très minimaliste. Mais tout l’intérêt de ce décor est sa couleur, servant de fond aux animations projetées, qui, elles, semblent sorties tout droit d’un film fantastique: des corps qui coulent au fond de l’eau les cheveux ondulants, des yeux au regard libre et sauvage (à la manière de « il était une fois dans l’ouest »), des ronces et épines lugubres… Nous avons même eu droit à une invocation divine en image. Ces images, totalement en rupture avec le décor de base, apportent de la vie, ainsi qu’un côté magique à la pièce, et suffisent à nous transporter.

Cette présence fantastique se fait aussi ressentir au niveau des costumes, eux aussi dignes d’un film du même genre. Grands manteaux baroques, longue robe noire style Gucci pour Sarah Biasini… Des tissus dignes d’un conte de fée. Même la peau/fourrure portée par le personnage de Prospero semble provenir du roi des ours polaires. De plus, le fait que les vêtements de certains personnages soient abîmés et salis après le naufrage accentue cet aspect cinématographique.

Enfin, nous pouvons remercier les lumières et les effets scéniques mis en scène pour ce spectacle magique. Les cercles et spectres de lumière apparaissant à plusieurs reprises apportent un brin de clarté à cette mise en scène parfois mystérieuse et lugubre, créant ainsi des contrastes intéressants (comme par exemple, le cercle lumineux apparaissant à quelques reprises au milieu du plateau), mais aussi servant à accentuer certains sentiments fort, notamment la colère de Prospero représentée par des éclairs de lumière. De plus, la machinerie, notamment remarquable avec les scènes de vol d’Ariel, ont encore amené un petit plus à cette mise en pièce dynamique, apportant cette touche de magie et de « spectaculaire » qui doit certainement beaucoup toucher le jeune public.

Ainsi, le parti pris du metteur en scène Christophe Lidon est très accentué sur l’aspect fantastique de la pièce travaillée, la rendant attractive et spectaculaire.

Bien sûr, il ne s’est pas arrêté là. La pièce étant déjà originellement fantastique, il n’allait pas se contenter d’accentuer ce trait sans ajouter sa touche personnelle… Nous sommes au XXI ème siècle, le monde a bien changé depuis Shakespeare. Un texte comme celui de la Tempête, en ancien français, pourrait facilement ennuyer le public. Il fallait donc remédier à cela, et c’est ce qu’a voulu faire Christophe Lidon. Et le résultat est là: Avez vous déjà vu un marin du XVIIème siècle, conduisant rois et ducs, habillé d’une marinière et d’une casquette noire? Ou alors un esprit de l’air, tout à fait amusant et vif, porter un costume futuriste?

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