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Corpus: Éléments mystérieux dans quatre poèmes

Fiche de lecture : Corpus: Éléments mystérieux dans quatre poèmes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  949 Mots (4 Pages)  •  762 Vues

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Les quatre textes du corpus sont des poèmes. « La Ballade des pendus » est rédigé par François Villon au XVe siècle. « Je n'ai plus que les os » est écrit au XVIe siècle (Renaissance) par Pierre de Ronsard, chef de file de la Pléiade. « Les Métamorphoses du vampire » de Charles Baudelaire et « Effet de nuit » de Paul Verlaine sont composés au XIXe. Les deux poètes appartiennent au Symbolisme, bien que Baudelaire soit au confluent d'autres mouvements (e.g. Romantisme et Parnasse). Chaque poème est traversé par des images mortuaires. Nous allons donc nous demander quel rôle jouent les éléments macabres dans ces quatre textes.

Dans les poèmes de Villon et de Ronsard, les éléments macabres suscitent la compassion du lecteur en insistant sur la faiblesse de l'homme face à la mort. En effet, dans le poème de Villon, le pronom « nous » désigne les pendus, qui par une prosopopée s'adressent à la fois aux hommes et à Jésus, apostrophé au vers 31. Le poète sollicite l'empathie du lecteur en évoquant la décomposition du corps des pendus et en qualifiant leur chair de « dévorée et pourrie » au vers 6. Villon insiste sur la grande souffrance des pendus, notamment en évoquant « [leur] mal » au vers 9 et « [leurs] yeux cavés » au vers 23. L'emploi de compléments de temps insistants sur la durée du supplice, tels que « jamais nul temps » au vers 25 ou « sans cesser » au vers 27, accentue la pitié du lecteur. Le macabre permet d'insuffler au poème une portée morale. Le supplice vécu par les pendus est un préliminaire à l'Enfer, évoqué au vers 32. Il est possible que Villon ait écrit ce poème dans sa cellule, alors qu'il devait être pendu. Conscient de ses forfaits, il cherche alors la rédemption : l'imploration de Villon aux hommes de prier Dieu revient quatre fois dans le texte, comme un leitmotiv lancinant.

Ronsard exalte lui aussi la compassion du lecteur dans son poème par l'intégration d’éléments macabres. Il pressent sa mort arriver, mais à l'instar de Villon, le poète s'adresse directement au lecteur, « Je » dès le premier vers. Il évoque la décomposition de son corps, en se comparant à un squelette au premier vers. Au vers 2 « décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé », l’occurrence du préfixe privatif « dé » traduit la dépossession de soi du poète. Ronsard rappelle la fatalité de la mort, en évoquant son « trait […] sans pardon » au vers 3. Il renvoie implicitement l'homme à sa propre condition au dernier vers « Je m'en vais le premier vous préparer la place » en se représentant comme un éclaireur sur l'Achéron, conscient que ses « amis », qu'il évoque au vers 13, et par métonymie l'humanité entière, sont voués à ce destin tragique.

Charles Baudelaire évince toute empathie pour ne laisser au lecteur qu'un sentiment d'effroi. En effet, le poème est construit sur une structure antithétique. La première strophe évoque la volupté d'une femme, par de nombreux termes érotiques, tels que « bouche de fraise » au vers 1, « seins » au vers 3 ou « lèvre humide » au vers 5. La femme revêt cependant un caractère bestial, lorsqu'elle prend la parole pour évoquer le supplice qu'elle inflige aux hommes : « j'étouffe un homme » au vers 12, le verbe « étouffer

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