Commentaires de poésie
Commentaire de texte : Commentaires de poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sancheznunez • 30 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 797 Mots (4 Pages) • 612 Vues
Sonnet en vers héroiques
Cependant que tu vois le superbe rivage
De la riviere Tusque, et le mont Palatin,
Et que l'air des Latins te fait parler latin,
Changeant à l'étranger ton naturel langage,
Une fille d'Anjou me détient en servage,
A laquelle baisant maintenant le tetin,
Et maintenant les yeux endormis au matin,
Je vy (comme lon dit) trop plus heureus que sage.
Tu diras à Maigni, lisant ces vers ici,
Et, quoi ? Ronsard est donc encore amoureux?
Mon Bellay, je le suis, et le veus estre aussi,
Et ne veux confesser qu'Amour soit malheureux,
Ou si c'est un malheur, baste, je delibère
De vivre malheureus en si belle misere.
Ce beau poème « Carpe Diem » montre que les voyages évoquent à Ronsard l'amour. Ronsard y montre ses tendances épicurienne et sa volonté de profiter de l'instant présent en associant amour et voyage. Il y a un côté epistolaire car Ronsard s'adresse à un de ses amis, lui racontant qu'il est amoureux et qu'il aime la simplicité de la vie. La forme traditionnelle du sonnet est parfaitement respectée.
Poème 119
Je te hai peuple, & m'en sert de tesmoin,
Le Loir, Gastine, & les rives de Braie,
Et la Neuffaune, & l'humide saulaie,
Qui de Sabut borne l'extreme coin.
Quand je me pers entre deux mons bien loin,
M'arraisonnant seul à l'heure j'essaie
De soulager la douleur de ma plaie,
Qu'Amour encharne au plus vif de mon soin.
Là pas à pas, Dame, je rememore
Ton front, ta bouche & les graces encore
De tes beaux yeux trop fidelles archers:
Puis figurant ta belle idole feinte
Dedans quelque eau, je sanglote une pleinte,
Qui fait gemir le plus dur des rochers.
Mais parfois les voyages sont souvenirs de souffrance. Dans ce poème Ronsard en vient à haïr des peuples entiers et dans le deuxième quatrain il essaie de soulager sa douleur en se perdant « entre deux monts ». Dans les deux dernier tercets il se remémore sa bien aimée et ne peut que constater son désespoir. On note des le départ des figures énumératives pour donner des détails sur des «contrées parcourues. Dans le dernier tercet apparaît le thème du reflet de l'esprit amoureux tourmenté terminant le sonnet par une expressions superlative.
Poème 189
D’un océan qui nôtre jour limite
Jusques à l’autre, on ne voit point de fleur,
Qui de beauté, de grace & de valeur,
Puisse combatre au teint de Marguerite.
Si riche gemme en Orient élite
Comme est son lustre affiné de bon heur,
N’emperla point de la Conche l’honneur
Ou s’apparut Venus encor petite.
Le pourpre éclos du sang Adonien,
Le triste Ai Ai du Telamonien,
Ni des Indois la gemmeuse largesse,
Ni touts les biens d’un rivage estranger,
A
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