Commentaire sur le Poème Ophélie d'Arthur Rimbaud
Dissertation : Commentaire sur le Poème Ophélie d'Arthur Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Genaro • 13 Février 2013 • 626 Mots (3 Pages) • 1 181 Vues
Commentaire littéraire
I. Un personnage spirituel
A. L'intégration à la nature
La comparaison « comme un grand lys » vers 2 semble déjà vouloir fondre Ophélie dans un décor naturel. Personnification de chaque élément de la nature : « les nénuphars froissés soupirent » vers 13 ; « plaintes des arbres et soupirs des nuits » vers 24, etc… La nature est elle mise en valeur au vers 23 par l'emploi de la majuscule pour le N : c’est comme une personne, une divinité à laquelle s’adresse le poète, ce qui rejoint la religion de Rimbaud. Ophélie n’est pas étrangère à tout cela. En effet, ces éléments personnifiés ne sont là que pour elle, ils semblent prendre vie pour assister et participer à la scène qui se déroule autour de cette apparition : « Ses grands voiles bercés mollement par les eaux » vers 10 ; « les saules frissonnants pleurent sur son épaule » vers 11 : la nature semble éprise de ce personnage qu’elle va dorloter, prendre en son sein.
B. Une âme errante
Tout d’abord, élément de curiosité : « Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles/ La blanche Ophélia flotte… » vers 1-2, qui fait se demander au lecteur si Ophélie est véritablement une personne et non pas une apparition. Cette ambiguïté disparait au vers 6 : « Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ». Egalement l’anaphore « Voici plus de mille ans » vers 5 et 7 nous confirme cet état de fait. De plus, on observe une répétition de « blanche » à la seconde et dernière ligne, l’une pour ouvrir le poème, l’autre pour le clore, ainsi que l’adjectif « pâle » et la comparaison « belle comme la neige » vers 17. Cette blancheur rappelle l'allure des spectres.
II. Un personnage concret
A. Une femme fragile
La nature, que Rimbaud révère, semble soumise à un instinct maternel : « sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux » vers 12, comme si elle avait senti qu’Ophélie était fragile. Egalement, on dénote une douceur permanente tout au long du poème exprimée notamment par une allitération en [s] et [f] mais aussi par des expressions telles que « flotte très lentement, couchée en ses longs voiles » vers 3 : il y a ici une idée de fragilité, de douceur et de confort.
B. Reprise du personnage d'Hamlet
Mais il faut savoir que le personnage d’Ophélie, présent dans ce poème, remonte à presque deux siècles : Rimbaud a repris le personnage de Shakespeare, qui apparait dans Hamlet pour y mourir ensuite. On remarque de nombreux points commun au passage de la noyade d’Ophélie à celui de son errance dans le poème rimbaldien : tout d’abord, la personnification de la nature, déjà, était présente dans Hamlet, notamment dans la branche responsable de sa noyade : « Un des rameaux, perfide, se rompit ». La nature parait honteuse, pleine de regrets et l’instinct maternel que l’on trouve chez Rimbaud pourrait bien venir de là. Ici se rejoignent les deux poèmes, que l’on peut considérer comme plus ou moins complémentaires
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