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Commentaire littéraire : fable l'aigle, la laie et la chatte

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Par   •  21 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  4 971 Vues

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Introduction :

L'Aigle, la Laie et la Chatte est la sixième fable du livre III de Jean de La Fontaine. Cette œuvre classique est située dans le premier recueil des Fables, édité pour la première fois en 1668. A travers ses apologues, La Fontaine veut plaire et instruire, du latin « placere et docere ». Cette fable pathétique met en scène la stratégie et la fourberie d’une Chatte qui par ses mensonges va mener à leur perte l’Aigle et la Laie. Quels sont donc la finalité et les moyens de la stratégie mise en œuvre par la Chatte et quel enseignement et quelle morale La Fontaine veut-il nous adresser ? Dans un premier temps, nous étudierons l’approche adoptée par la Chatte pour son plan machiavélique. Puis nous examinerons la mise en garde qu’en déduit l’auteur à l’encontre du mensonge et des fourbes qui profitent de la crédulité des naïfs et des sots.

La Chatte adopte une stratégie très efficace pour parvenir à ses fins : en exploitant la force persuasive de ses discours mensongers, elle va briser la paix qui régnait et faire disparaître son voisinage.

1) Tout d’abord, la fourberie de la Chatte vient bouleverser un univers paisible.

Au cours des quatre premiers vers, les trois protagonistes vivent dans un statut quo, paisiblement, chacun occupant un territoire différent dans l’arbre : « L’Aigle avait ses petits au haut d’un arbre creux, la Laie au pied, la Chatte entre les deux » (v. 1-2). La Fontaine présente donc trois espaces parfaitement structurés dont l’égalité devrait garantir la paix.

C’est en effet le fruit d’un compromis : « Et sans s’incommoder, moyennant ce partage, mères et nourrissons faisaient leur tripotage. » (v. 3-4) La Fontaine emploie un registre familier pour mieux souligner le caractère intimiste et rassurant de la situation.

Contre toute-attente, le vers 5 fait basculer cette sérénité par la violence des termes employés. Le verbe au passé-simple « détruisit » indique un changement radical et brutal dans cet accord qui existait. La Chatte est définie et réduite à sa fourberie : « sa fourbe » : ce qui va sous-tendre l’ensemble du récit dont la mécanique va être la tromperie.

2) En effet, la Chatte invente deux mensonges catastrophistes pour arriver à ses fins.

Le récit bascule lorsque la Chatte « grimp(e) chez l’Aigle » (v. 6). L’ensemble du paragraphe du vers 6 au vers 15 fait apparaître le champ lexical de la mort : « mort » (v. 6) ; « ruine » (v. 12) ; « dévorés » (v.13) . La Chatte emploie ses termes afin de tétaniser l’Aigle qui ne pense qu’à la survie de ses petits.

De plus, elle s’associe elle-même au danger inéluctable en employant le pronom personnel « notre mort » (v. 6), et l’expression « s’il m’en restait un seul, j’adoucirais ma plainte » (v.15). Cette manipulation a pour but de donner du crédit à son stratagème et d’empêcher l’Aigle de s’en méfier.

La Chatte prend à témoin sa victime : « voyez-vous à nos pieds fouir » (v.9) la Laie qu’elle qualifie de « maudite » (v.10) lui prêtant la volonté destructrice de « déraciner le chêne » (v.11) en creusant une mine.

Une fois l’Aigle « remplit de crainte » (v.15), la Chatte déploie la deuxième partie de sa stratégie pour la Laie.

Afin d’endormir toute méfiance, elle se présente une nouvelle fois sous l’apparence d’une amie de confiance : « ma bonne amie et ma voisine, lui dit-elle tout bas » (v.20-21). Elle lui confie une terrible menace : « si vous sortez, (l’Aigle) fondra sur vos petits » (v.23). Le verbe « fondre » est violent et instantané qui ne permet aucune issue.

La manipulation est complète lorsque sur un ton à la fois héroïque et humble, elle feint de prendre un grand risque de l’avertir ainsi : « Obligez-moi de n’en rien dire ; son courroux tomberait sur moi. »(v.23-24).

La Fontaine, comme pour l’Aigle exprime le fait que la Chatte a un fois de plus terrorisé sa victime : « dans cette autre famille ayant semé l’effroi » (v.25).

Cette stratégie conduit vers l’isolement des deux naïfs et va permettre à la Chatte de dominer.

3) Finalement, le stratagème de la Chatte fonctionne puisqu’en répandant la peur, l’Aigle et la Laie sont conduits à la mort.

L’auteur souligne la sottise (« sottes » (v.29) ) et le

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