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Commentaire de la fable Le Vieux Loup De Jean Anouilh

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Par   •  18 Décembre 2012  •  2 016 Mots (9 Pages)  •  6 611 Vues

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COMMENTAIRE COMPOSE

LE VIEUX LOUP, JEAN ANOUILH

Jean Anouilh est un dramaturge français du 20eme siècle qui, après un échec au théâtre se tourne vers l’écriture de fables. Il publie Fables en 1962, un recueil qui rend hommage à la Fontaine, notamment en reprenant « La Cigale et la Fourmi » mais en inversant les rôles. Par contre, dans « Le vieux Loup », ils ne partagent pas forcement la même vision de la nature humaine et adopte un discours plutôt pessimiste. On retrouve une fable qui néglige la narration et privilégie l’argumentation en démontrant une thèse précise. Dans un premier temps nous allons décrire la fable en insistant sur ses caractéristiques, puis nous terminerons par décrypter le discours argumentatif de Jean Anouilh.

Jean Anouilh nous présente une fable assez particulière. En effet, elle comporte très peu de narration : seul les deux premiers vers mettent en scène un seul animal, le vieux loup, dont les péripéties sont réduites à une simple phrase. Cependant, le fabuliste y consacre deux vers longs de quatorze syllabes - ce qui est employé très rarement. Ainsi il souligne bien le fait que la narration est négligée, sans néanmoins la réduire un maximum, d’où l’emploi du long mètre. Nous relevons également des assonances en [l] qui ont pour but d’allonger un maximum ces deux premiers vers. De cette manière, malgré une courte narration, les deux vers dédiés au loup en début de fable, son mis en valeur par leur position typographique dans la fable. Néanmoins, Jean Anouilh n’utilise pas le procédé qui consiste à écrire « le loup » en nom propre comme le fait LaFontaine, il se contente de le laisser au rang de simple animal, sans oublier de le personnifier en le qualifiant de lecteur « le vieux loup qui avait lu les [… ] » (v.1). Il ne le met pas trop en valeur car ce n’est pas la cible principal de son œuvre. Les rimes sont plates et pauvres étant donnés qu’il n’y a seulement que deux vers. La seconde partie de la fable est la plus longue, elle occupe 26 vers et se concentre uniquement sur l’argumentation. D’un point de vue typographique, nous distinguons des vers courts et des vers longs ce qui exprime un certain rythme et une certaine vivacité du discours. En effet, nous avons affaire à une poésie hétérométrique -caractéristique de la fable la plupart du temps. Nous remarquons une alternance entre hexasyllabes, octosyllabes et alexandrins. L’alexandrin n’est employé que dans des citations importantes et riches en signification, ce qui rend le rythme rapide, presque haché par les hexasyllabes et les octosyllabes. De plus, Jean Anouilh joue énormément sur les rimes : malgré le fait qu’elles soient la majorité pauvre, il varie beaucoup sur leur disposition en alternant le plus les rimes plates et croisées, et parfois embrassées. Les enjambements sont très utilisés afin de créer une certaine continuité entre les affirmations du fabuliste, un rythme continue qui accentue l’effet d’enchainement d’idée, d’où la démonstration de la thèse défendue «Les noirs méfaits […] des bons sentiments ? » (v 2 et 3), « Alors que riche […] mêmes dents » (v16 à 18). Ainsi la vivacité du discours est encore une fois mise en valeur. La ponctuation prend une place importante étant donné que les phrases sont, pour la majorité, longues et les enjambements nombreux. La ponctuation a également pour rôle de conserver la vivacité déjà présente, en l’accentuant d’avantage par des pauses en employant la virgule et le point virgule. La troisième partie et présenté de la même façon que la première, une seule et même phrase mais avec un mètre différent, plus fréquent : l’alexandrin. Les allitérations en [s] sont dominantes ce qui montre l’effet de clôture en faisant ressortir une idée de silence, de fin. On pourrait désigner la dernière partie de moral, mais ce qui ressort essentiellement de cette fable est beaucoup plus développé dans la deuxième partie, la plus longue.

L’argumentation est présente tout au long de la Fable. Le discours étant argumentatif, Jean Anouilh défend une thèse précise et l’argumente par divers procédés. Le thème repose sur l’éducation des enfants. L’auteur veut prouver qu’il est important que les enfants réalisent que la vie n’est pas un rêve, qu’ils doivent affronter une certaine réalité en face le plus tôt possible pour renforcer ainsi leur mentalité et ne pas vivre dans un mirage plus tard. On retrouve d’ailleurs le champ lexical du mensonge et du rêve qui illustre bien la thèse « monde faussé » (v.11), « vous les laissez rêver » (v.15), « hypocrites parents » (v.19), « ment » (v.21). Jean Anouilh va introduire son discours par un court récit sur un vieux loup qui renonce de manger la chèvre de Monsieur Seguin après avoir lu les « Lettre des mon Moulin ». Il emploi l’imparfait et le passé simple de l’indicatif pour accentuer l’action et rendre ce passage narratif. Celui ci a son importance car il rejoint la dernière partie de la fable. Le discours argumentatif est alors embrassé par ces deux paragraphes. Ainsi, le fabuliste nous donne l’impression que le vers 1, 2, 29 et 30 renferme son propre discours argumentatif. La relation entre les trois parties est alors essentielle. Le choix du loup comme personnage dans sa fable à également son importance. En effet, dans les fables de Lafontaine, il a souvent le rôle du méchant, du plus fort, du vainqueur sans pitié qui ne rate pas une occasion pour se nourrir. Le choix d’un vieux loup fait toute la différence. C’est d’ailleurs le titre de la fable. Les deux premiers vers de narration sont un début de fable. Le fait de s’arrêter et aller à la ligne représente une sorte de pause temporelle où le fabuliste veut intervenir, où il ne juge pas nécessaire de continuer plus longtemps. Ainsi, dans la deuxième partie, il pose une question rhétorique qui reprend l’histoire précédente du vieux loup « Qui dira un jour,

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