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Commentaire de Texte - Voltaire - L'Ingénu

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Par   •  1 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 805 Mots (8 Pages)  •  765 Vues

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L’INGENU – VOLTAIRE, EXPLICATION LINEAIRE

 
Déroulé sous le royaume de Louis XIV, époque antérieure à l’époque de Voltaire, « 
L’Ingénu » est un conte philosophique sous forme de roman de formation publié en 1767, le 3 septembre. Il a autant le rôle de divertir (particularité du conte) que le rôle d’instruire (particularité de la philosophie). En fait, Voltaire utilise la forme du conte, alors à la mode, pour répandre dans les intelligences les plus simples des idées philosophiques, un point de vue sur la morale, la politique, la religion, qui sollicite à la fois l’imagination et la raison.
L’objectif de Voltaire est celui de faire une satire religieuse, que nous pouvons voir déjà par l’indication sous le titre « histoire véritable – tirée des manuscrits du P. Quesnel », un janséniste (religion critiquée dans l’œuvre-même, en totale opposition avec les opinions Voltairiens).

Dans la même veine, son objectif est aussi celui de nous montrer les défauts de la société française du XVIIème siècle, en faisant une comparaison avec un regard étranger. Dès lors, son point de comparaison est l’Ingénu.

« L’Ingénu » est le nom donné au héros par les Anglais, un jeune homme originaire du Canada, dont l’esprit est occupé par très peu d’idées et de préjugés.

Comme Candide, le nom du héros nous montre sa qualité morale qui lui donne les caractéristiques et qui permit à Voltaire de faire une critique du système social et de la civilisation.

Notamment, le nom « L’ingénu » fait référence à la sincérité et spontanéité du héros, qui le poussent à dire toujours ce qu’il pense.


En faisant un premier regard sur le texte, nous pouvons voir qu’il est réparti en chapitres, qui ont des sous-titres.

En particulier, ce premier chapitre est sous-titré « 
Comment le prieur de Notre-Dame de la Montagne et mademoiselle sa sœur rencontrèrent un Huron ».


Tout cela nous montre déjà les personnages principaux du conte, leurs habitudes et leurs choix de vie : le prieur de la montagne, mademoiselle sa sœur et le Huron, c’est-à-dire l’Ingénu, héros du « roman de formation ». L’accent est donc mis sur la rencontre avec le Huron, vrai pont de départ du conte.

Voltaire nous montre donc, déjà avec seulement un sous-titre, une rencontre avec un étranger, mais aussi une péripétie, le dépaysement.
La rencontre avec un étranger nous témoigne une technique très en vogue chez les philosophes du temps, c’est-à-dire « le regard étranger », notamment un nouveau jugement sur le monde. Dans le cas présent, le jugement d’un Huron, celui qui habite près du lac au même nom au Canada, appellatif relatif au peuple indien des Hurons. Le Huron qui se rapprochera, dans les chapitres suivants, avec les habitudes, l’éducation, la religion et la culture des Bretons.
En nous montrent une rencontre, l’auteur annonce une péripétie : l’arrivé d’un personnage nouveau qui provoque le dépaysement aux personnages déjà annoncés.


L’introduction du texte respect des éléments du conte traditionnel, qui retournent très souvent dans le conte Voltairien. Donc, en premier lieu l’incipit, ici avec la présence du merveilleux (l’histoire de St. Dunstan), en second lieu une situation initiale (la promenade des frères Kerkabon), et en dernier lieu la vraie annonce de la suite du récit avec la mise en place de l’intrigue (le départ d’un frère et l’arrivée d’un bateau qui suivra).


1-10 L’incipit commence par « 
un jour », commencement traditionnel du conte.

Premièrement, même s’ils sont rares chez Voltaire, nous trouvons des éléments merveilleux, introduits par l’histoire du nom du prieuré de la Montagne. L’incipit peut être donc considéré comme un incipit merveilleux, avec la fausse légende inventée par Voltaire pour l’occasion : la légende de Saint Dunstan et de la montagne qui bouge et qui retourne à son point de départ. En fait, un très grand nombre de contes Voltairiens ont comme point de départ une fausseté.

Au même temps, l’incipit du conte peut être considéré aussi un incipit philosophique.

Le rôle de la fiction, qu’on obtient avec les éléments merveilleux et la fausse légende, et de l’incipit philosophique est de tirer déjà des premières réflexions.

Le personnage de Saint Dunstan, avec lequel Voltaire va s’amuser à faire de l’ironie, est « saint de profession », même si on ne peut pas choisir la sainteté comme profession, puisqu’elle est établie quand on peut voir que le saint est parfait aux yeux de Dieu. En fait, Voltaire utilise l’ironie comme une arme : l’objectif de Voltaire est de se moquer, en utilisant ce registre satirique, de l’église et le clergé qui reconnaissaient souvent les saints sans raison valable ; il fait une sorte de dénonce vers les faux miracles reconnus par le christianisme.  

La « montagne qui lui fit de profondes révérences et s’en retourne en Irlande par le même chemin qu’elle était venue » semble se moquer du merveilleux chrétien. Cet élément peut être considéré aussi comme une annonce de l’auteur-même sur comment situera-t-il l’action de l’ouvrage.

Ici, Voltaire utilise le passé simple, temps typique de la légende, mais aussi utilisé pour parler d’un fait lointain dans le temps, sans ancrage temporel, étant donné qu’on n’a pas de références temporelles précises.

Par contre, le lieu est désigné : « à la baie de Saint Malo », mais aussi vague « dans ces quartier-là »


11 Alors que nous avions quitté la toute première partie, Voltaire change le temps de l’histoire en nous donnant une date précise, le 15 juillet 1689, sous le royaume de Louis XIV, monarchie absolue pendant laquelle il n’y avait pas de libertés individuelles ou d’expression. Nous devons donc nous souvenir aussi que, en 1685, il y a eu la révocation de l’Édit de Nantes, donc un conflit entre les catholiques et les protestants, très important pour comprendre l’œuvre voltairienne.  

Il change aussi le temps grammatical, en utilisant l’imparfait.

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