Caligula, Albert Camus
Dissertation : Caligula, Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Homar33 • 23 Mars 2020 • Dissertation • 605 Mots (3 Pages) • 844 Vues
Les trois personnages que sont l'empereur Caligula, dans la pièce éponyme de Camus publiée en 1944, le roi Béranger Ier, du Roi se meurt d'Eugène Ionesco édité en 1962, et Alexandre le Grand de Macédoine, héros du Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé paru en 2002, sont confrontés ici à l'imminence de leur mort. [Etape 2] Nous nous demanderons comment les trois extraits mettent en scène le désespoir de l’homme confronté à sa propre mort. [Etape 3] Nous montrerons dans un premier temps que les trois personnages expriment leurs émotions face à la mort qui approche. Puis nous mettrons en évidence que les personnages font le bilan de leur existence à ce moment. Enfin, nous soulignerons que ces trois hommes de pouvoir perdent en ces instants ce qui faisait leur grandeur.
[Développement ]
[Partie 1] Face à cette échéance, ils traduisent leur désespoir en exprimant leurs émotions : la peur pour Caligula et le roi : « j'ai peur », confesse le premier devant le miroir qui permet cette introspection, « au secours » s'écrie le second à la fenêtre en appelant son peuple à l'aide, puis « j'ai peur ». Mais tandis que Caligula ressent aussitôt du « dégoût » devant cette « lâcheté » et se ressaisit en défiant les patriciens qui arrivent de tous côtés pour le tuer, « leur fait face avec un rire fou », en déclarant sous leurs coups : « Je suis encore vivant ! », Béranger se montre incapable de se débarrasser de cette peur, « il crie » et se borne à répéter jusqu'au bout : « Ce n'est pas possible. J'ai peur », ce qui lui vaut le mépris de son entourage qui parle de « scandale », de « porc qu'on égorge » et qui le supplie de « mourir dignement » en lui donnant comme modèles les morts exemplaires de Louis XIV, Philippe II et Charles Quint. Alexandre, lui, n'a pas peur de mourir et s'adresse d'ailleurs directement à la mort dans son long monologue. Il se montre résigné et prêt à mourir : « Il est temps […] Je ne reculerai pas », mais il éprouve pourtant une profonde tristesse de devoir renoncer à sa soif de vivre, de découvrir, de conquérir : « Je pleure sur toutes ces terres que je n'ai pas eu le temps de voir […] Je ne vais plus courir,/ Je ne vais plus combattre […]/ Je suis l'homme qui meurt/ Et disparaît avec sa soif. »
[Partie 2] Face à la mort, ils éprouvent aussi le besoin de faire le bilan de leur existence avec un résultat mitigé. C'est ce que fait longuement Caligula dans son face-à-face solitaire avec son miroir qui permet ce retour sur soi : il admet qu'il a échoué dans sa quête de l'impossible, symbolisée par la lune qu'il a chargé Hélicon, son confident, de lui rapporter : « L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même […] et c'est toi que je rencontre […] et je suis pour toi plein de haine. Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait. Je n'aboutis à rien. Ma liberté n'est pas la bonne. » Ces trois phrases négatives montrent qu'il reconnaît avec amertume l'échec de son règne de tyran fou. C'est ce que fait aussi Alexandre quand il évoque « le tigre bleu de L'Euphrate » qui symbolise également un rêve inassouvi mais qu'il « n'a pas osé suivre
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