Fiche de Lecture Pardonne-moi Natacha de Sergei Kourdakov

Fiche de Lecture "Pardonne-moi Natacha"

Sergei Kourdakov était un ancien agent du KGB , dirigeant d'une section de la ligue de la jeunesse communiste et officier de la marine sovietique né en 1951 à l'Oblast de Novossibirsk et mort en 1973. Il déserta à l'âge de 20 ans vers le Canada.

L'auteur nous incite à élargir notre champ de réflexion à propos des services secrets. Beaucoup d'entre nous identifient le KGB à quelques assassinats politiques par balle mais ses agissements ne s'arrêtent pas là. Par exemple, il arrivait fréquemment à Nichy d'insulter Sergei et son groupe car ils ne battaient pas assez les croyants. De même, lorsque Sergei Kourdakov et sa section d'élite exhibèrent des croyantes nues, battues dans la rue, Nichy les réprimanda pour cela en public mais les incita à violer, battre, tuer comme bon leur semblait tant que cela restait secret. À travers ces pratiques, le but des services secrets était de créer de véritables traumatismes chez les ennemis du gouvernement afin de les dissuader définitivement de faire opposition au parti. De plus, l'auteur nous montre que les moyens mis dans les services secrets sont considérables, les salaires des agents sont colossaux et ils ont par ailleurs droit à de la nourriture et de l'alcool fournis à volonté, dont du caviar, ce qui est assez mal placé pour un pays dont le peuple vit dans la famine et la pauvreté.

Le deuxième thème de réflexion de cet ouvrage n'est autre que l'endoctrinement exercé par le parti, et la corruption qui y règne. Rejoindre les Octobristes donna d'abord à Sergei un sentiment d'appartenance à une famille, comblant un traumatisme de son enfance. Cela permit au système d'avoir une meilleure emprise sur lui, en effet, sachant qu'il risquait de se retrouver orphelin, Sergei obéissait sans problème. Le communisme finit par se transformer en une sorte de croyance pour Sergei, et il n'osait même plus remettre en doute quoi que ce soit, quitte à se mentir à lui-même. Montant en grade, Sergei voyait que l'utopie communiste n'était qu'un tissu de mensonges destiné à enrichir les hauts placés. Un jour, il rencontra à un banquet de gradés, un général qu'il admirait, ivre, disant que le communisme était la pire chose qui puisse arriver à une civilisation. Ne pouvant ni fuir ni dénoncer, Sergei avait été corrompu, et ce malgré lui… il ne pouvait maintenant plus que profiter de ce système dans le plus grand secret, sous peine d'être refroidi par ses propres services secrets.

Notre dernier thème de réflexion est l'évolution du narrateur par rapport à la religion. [Comme je viens de vous l'exposer,] Sergei avait été conditionné dès son plus jeune âge, le communisme était déjà pour lui une religion et une vérité. Nichy fit tout pour lui inculquer la haine de la religion chrétienne, et il réussit. Sergei ne voyait plus dans le christianisme qu'une conspiration ayant pour but de renverser le communisme, summum de la civilisation. Néanmoins, lorsqu'il rencontra Natacha, Sergei sentit que cette croyance avait quelque chose que son parti ne pourrait jamais lui apporter. Enfin lors de ce qui fut son dernier raid,

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