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Victor Hugo, J'aime l'araignée, j'aime l'ortie

Cours : Victor Hugo, J'aime l'araignée, j'aime l'ortie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2024  •  Cours  •  1 609 Mots (7 Pages)  •  99 Vues

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OEUVRE IMPOSEE

: BAUDELAIRE – LES FLEURS DU MAL

Parcours associé

: Alchimie poétique

: la boue & l’or

Lecture linéaire n°15

: Victor Hugo, Les Contemplations, «

J’aime l’araignée, j’aime

l’ortie

», XIXème siècle

Introduction :

→ quelques recherches rapides sur l’auteur

→ chef de file du mouvement romantique

→ présentation du recueil : le recueil Les Contemplations est publié en 1856. Il se compose de plus de 150 poèmes qui traitent du thème de l’amour mais aussi du souvenir, du deuil, de la mort. En effet, cet ouvrage est un hommage à sa fille Léopoldine, disparue dans des circonstances tragiques. → présentation du texte : le poème « j’aime l’araignée, j’aime l’ortie » est composé de sept quatrains hétérométriques qui alternent décasyllabes et pentasyllabes ce qui relève d’une certaine modernité poétique. Ce texte dévoile, de façon surprenante, la beauté d’éléments considérés comme rejetés et mal aimés : l’araignée car son apparence provoque la peur et l’ortie qui est source de souffrance.

→ problématique : En quoi ce texte, par le travail poétique, opère-t-il une sublimation de l’araignée et de l’ortie ?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons que le texte s’articule en deux mouvements :

→ vers 1 à 17 : l’auteur fait la description de l’araignée et de l’ortie en montrant qu’elles sont rejetées et met en avant leur médiocrité voire leur laideur.

→ vers 18 à la fin du texte : adresse au lecteur et prise de conscience d’une forme de beauté qui se cache dans l’araignée et l’ortie.

Ce premier mouvement met à l’honneur l’araignée et l’ortie qui sont deux élements provoquant habituellement des sentiments de peur, rejet et dégout. C’est donc une thématique assez audacieuse , qui souligne déjà une certaine modernité poétique par le désir de défendre ce qui est jugé comme indigne de poésie et d’intérêt.

• 1er quatrain :

→ dès le début du poème, on voit que l’auteur prend clairement position en exposant personnellement son point de vue puisqu’il emploie la première personne du singulier « je » qui revient de façon anaphorique au vers 2 pour créer un effet d’insistance. On retrouve le lexique de l’amour, avec la répétition du verbe « aimer » ce qui laisserait presque penser à un poème d’amour, ou du moins mettant en œuvre un registre romantique si le lecteur n’avait pas confirmation, dès le titre, que la muse du poète n’est pas ici la femme aimée mais bien la nature. C’est ce que confirme le premier pentasyllabe « j’aime l’araignée » qui exprime, dans une syntaxe assez simple, presque enfantine, l’amour du poète pour l’araignée : or ce premier élément peut surprendre car c’est un animal qui provoque habituellement la peur et le rejet. On voit donc ici, par cette expression antithétique, un désir de surprendre.

→ dans ce premier quatrain, l’auteur n’en reste pas à l’araignée, ce que confirme le rythme binaire du vers 2, au cours duquel il rajoute l’ortie : plante rejetée et évitée car elle provoque de l’urticaire lorsqu’on la touche. Pourtant, l’amour du poète est renouvelé avec insistance comme le montre la polysyndète qui parcourt tout le quatrain : on retrouve à trois reprises la conjonction de coordination « et » qui le confirme.

Vers 1 à 17

: description péjorative et pathétique de l’araignée et de l’ortie

Le vers 3 propose une antithèse entre « exauce » et « châtie », renforcée par les adverbes intensifs « rien » et « tout » et souligne ainsi les sentiments de rejet dont elles font l’objet. L’antithèse est encore plus frappante entre le verbe « aimer » et le verbe « haïr ». Le « on » généralisant renforce bien le sentiment unanime qu’elles provoquent. Ces effets d’oppositions sont d’ailleurs renforcés par l’opposition sonore entre l’allitération en [r], plutôt agressive et les allitérations en [ch] et [j], plus douces. A la fin de ce quatrain, on retrouve une expression qui tend vers le registre pathétique avec la mention « morne souhait » : elles sont ici personnifiés et semblent déplorer leur vie médiocre.

• Deuxième, troisième et quatrième quatrains :

→ ces trois quatrains fonctionnent comme des explications et des justifications, comme l’indique la conjonction « parce que », placée en anaphore de chaque quatrain et qui permet au poète d’expliquer davantage sa pensée. Ici, Victor Hugo montre que le poète a pour rôle de nous faire (re)découvrir la beauté du monde qui nous entoure et, par l’art poétique, il a le pouvoir de sublimer ce qui est considéré comme laid et indique de poésie. Il emploi un vocabulaire péjoratif pour évoquer ces

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