LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Révision : BAC de français : Manon Lescaut et autres œuvres du parcours : Les personnages choisissent-ils leur marginalisation ?

Dissertation : Révision : BAC de français : Manon Lescaut et autres œuvres du parcours : Les personnages choisissent-ils leur marginalisation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2024  •  Dissertation  •  2 483 Mots (10 Pages)  •  70 Vues

Page 1 sur 10

Révision : BAC de français : Manon Lescaut et autres œuvres du parcours :

Plan : Les personnages choisissent-ils leur marginalisation ?

  1. Certes, cette marginalité relève d’une volonté :
  1. Amour passionnel (Catharsis)
  1. Manon Lescaut : passion de Des Grieux : “le poison du plaisir vous a écarté du chemin”
  2. Thérèse Raquin : amour et infidélité entre Laurent en Thérèse, qui tuent Camille dont le fantôme les hante.
  3. La Peau de Chagrin : Raphaël de Valentin, bourgeois mais rejeté de la société par son manque de moyens financiers, chavire dans une passion débordante pour une aristocrate appelée Foedera, passion qui lui incite à dépenser ses dernières pièces d’argent pour la voir et qui le conduit à des pensées suicidaires après le refus de son amour
  4. Le Rouge et le Noir : Julien Sorel, jeune homme de condition pauvre mais bien éduqué qui se consacre à l’enseignement clérical, tombe amoureux de Mme de Rénal, la femme du maire, alors qu’il est tuteur de ses enfants. Cette passion le conduit à l’exil. Enfin, Julien tombe par la suite éperdument amoureux d’une aristocrate nommée Mathilde, amour secret qui conduit son exécution à la fin du roman
  1. Actions (vols, crimes, tricheries, mensonges, traitrises).
  1. Manon Lescaut : meurtre dans la prison, duperies d’amants de Manon (M. de G. M.)
  2. Les Rougon Macquart, La Bête humaine : Jacques Lantiers criminel insatiable (fils de Gervaise)
  3. Les Misérables : Jean Valjean criminel après avoir commis des vols (un pain, des couverts en argent puis d’autres objets après son évasion)
  1. La société rejetée
  1. Manon Lescaut : libertinage des deux amants (« Nous fraudâmes les droits de l’Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait réflexion »). Mise en marge géographique : fuite à Chaillot.
  2. L’étranger : Meursault rejette des codes sociaux qu’il ne comprend pas. Dès l’incipit, le lecteur a l’impression que le personnage principal n’a pas d’émotions (il tu un homme, l’Arabe, car il était ébloui par le soleil)

  1. Mais leur marginalisation révèle aussi les failles de la société :
  1. Faire un traité de moral (placere docere)
  1. Manon Lescaut : changer la société (Avis au lecteur) : « L’ouvrage entier est un traité de morale, réduit agréablement en exercice »
  2. Lettres persanes : remise en question de certains faits (le roi, la mode, la religion) par une argumentation indirecte : la marginalité des persans, étrangers à la société, révèle une critique de la monarchie et de la religion : “il y a un autre magicien, plus fort que lui” : naïvement, Rica au sujet du roi et du Pape.
  3. L’écrivain Restif de la Bretonne définissait dans Les Françaises le roman comme “un ouvrage d'imagi-nation, en partie fondé sur la réalité” "où l'auteur met une morale vivante, d'autant plus instructive qu'elle joint l'exemple au précepte »
  1. Personnage tragique/ fatalité : la société qui prédestine
  1. Manon Lescaut : fatalité de la passion pour une femme impossible (jansénisme de Prevost) : « C’est l’amour, vous le savez, qui a causé toutes mes fautes. Fatale passion ! Hélas ! »
  2. La peau de chagrin : fatalité et étude du destin à travers le fantastique de la peau (la peau de chagrin, acheté par Raphaël chez un antiquaire, rétrécie à chaque fois que la peau exauce son vœu. Quand elle a disparu, Raphaël meurt)
  3. Zadig ou la destinée : le destin lui a valu des malheurs et une fin heureuse : Zadig est pris dans un tourbillon de péripéties qui n'est autre que sa destinée. (Ex : Le poème d’amour de Zadig, une fois déchiré, semble critiquer le roi. Celui-ci est emprisonné.)
  1. La société corrompue (société pendant la période où Louis XIV se meurt -> elle meurt avec lui)
  1. Condition féminine : Manon Lescaut : Manon est sans cesse décrite selon sa beauté, visible à travers le regard des hommes, qui ne voient pas sa culture (Racine...)
  2. Besoin d’argent : Manon Lescaut (« L’augmentation de nos richesses redoubla notre affection »), La peau de chagrin
  3. Classes sociales : Manon Lescaut (non-mélange des classes sociales), Germinal : remise en question de l’injustice grâce à un naturalisme fidèle à la réalité : (“Le salariat est une forme nouvelle de l'esclavage”), Misérables : dénonciation de la misère sociale : "Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée”.
  4. 1984 : dénonciation de la dictature à travers une société dystopique (argumentation indirecte) : monde futuriste présenté sous un bel angle, mais le lecteur se rend très vite compte qu’il contraint les sentiments humains (amour).

  1. L’auteur marginalise ses personnages pour engendrer un plaisir romanesque :
  1. Identification
  1. Manon Lescaut : variété des personnages de différentes classes sociales
  2. “J'attends d'un auteur qu'il me parle de lui, c'est-à-dire de moi : qu'il augmente la conscience que j'ai de moi-même par identification ou par opposition avec la sienne”, Lire et écrire (1960) de Maurice Chapelan.
  3. Rougon-Macquart : plusieurs personnages qui représentent des vices du peuple
  4. Lettres persanes : description d’un point de vue extérieur les mœurs ridicules de la société
  1. La beauté de l’écriture
  1. Narrateur enchâssé dans Manon Lescaut
  2. Variété du vocabulaire dans La peau de chagrin (vocabulaire spécifique à une culture : « odalisques » -> femmes de chambre ottomane, les nombreuses références culturelles : « Bérézina » ou « Pygmalion »)
  3. Cyrano de Bergerac : poèmes intérieurs à l’œuvre : “Je jette avec grâce mon feutre, Je fais lentement l'abandon Du grand manteau qui me calfeutre” (I, 4) -> octosyllabes et alexandrins, rimes
  1. Capter l’attention
  1. Suspens et action : Manon Lescaut : sans cesse une péripétie (exil, prison, évasions, duperies, …)
  2. Incipit de Pierre et Jean (“zut”) ou l’Etranger (“Aujourd’hui maman est morte”)
  3. Humour : Candide ou l’Optimisme : innocence du protagoniste (qui le marginalise) qui prête à rire, Cyrano de Bergerac

Ouverture : Le Rouge et le Noir, Stendhal, 1830 : la passion de Julien Sorel pour Mme de Rénal ou Mathilde le mène à sa marginalisation sociale et à son exécution

Thèmes : 

  1. La passion amoureuse et la morale : “un exemple terrible de la force des passions” (Avis de l’auteur -> catharsis), caractères tragiques de son histoire souvent mentionnés (Mort de Manon -> châtiment), Tiberge incarnerait le pardon divin. En revanche, le fait que ce récit soit narré sans le moindre regret de la part de Des Grieux célèbre au contraire la victoire de l’amour sur la raison, surtout que Des Grieux ne subit jamais les conséquences de ses actes (Manon meurt, son père meurt, mais lui revient à sa vie normale par la suite)

  1. L’argent et la richesse : lien entre quête amoureuse et quête financière (= société corrompue : “L’augmentation de nos richesses redoubla notre affection”, l’argent pour payer les archers dans la rencontre avec Renoncourt, ...), l’argent pousse sans cesse à l’action et nourri l’intrigue (les jeux contre M de B., G.M., les tricheries dans la ligue de l’industrie) -> pousse à l’immoralité, “Je travaille pour rendre mon chevalier riche et heureux” -> lien entre bonheur et argent selon Manon dans sa première lettre. En Nouvel Orléans, le besoin d’argent s’éclipse, preuve de Paris corrompu

  1. Le mensonge et le jeu : mensonges dès leur rencontre à Tiberge et au cochet, Manon lui cache ses relations avec M. de B., jeux autours du badinage amoureux (épisode du prince italien, G.M., ...), tricheries aux cartes     -> introduit une suspicion quant à la sincérité de sa confession à Renoncourt. Mais la sincérité leur fait défaut aussi, comme lorsqu’ils avouent ne pas être marié au gouverneur (= société corrompue)
  1. Un roman d’aventure : densité des péripéties qui s’enchaîne, opposants à l’union des deux amants (père, G.M., le gouverneur, Lescaut qui les fait devenir délinquants), toujours en mouvement, les protagonistes engendrent aussi leurs mésaventures (tricheries, M. de B., fuite d’Amiens) -> conduit à leur exil aux USA à l’instar d’un roman d’aventure comme Robinson Crusoé
  1. Un roman de mœurs : tableau réaliste de la société sous la Régence, milieux sociaux variés, évènements du quotidien (promenade dans Boulogne, fin de l’année scolastique, sortie au théâtre), vrais lieux et vrais personnages (Melchior de Blair pour M. de B.), autres personnages crée un arrière-plan réaliste (soldats, clerc, prostitué, colons, ...) -> mieux dénoncer la société
  1. Un roman sentimental : les sujets principaux sont les contradictions du cœur humain (combat passion/raison), Des Grieux aime et hait Manon en même temps, l’amour amène des réflexions d’ordre moral (les différentes discussions qu’entretiennent Des Grieux et son père ou Tiberge l’amène à reconsidérer ses sentiments) -> complexité des sentiments
  1. Un récit à la première personne : les auteurs cherchent à faire vrai (première personne comme un journal intime), par la stratégie du récit enchâssé, Renoncourt certifie la véracité de la narration de Des Grieux (“rien n’est plus exact et plus fidèle que cette narration”), dévoile la sensibilité du narrateur, mais subjectivité du narrateur enchâssé, Des Grieux cherche à justifier son amour
  1.  Le libertinage : liberté de pensé et oppositions aux normes sociales, valeurs religieuses (Dom Juan de Molière), vivre le bonheur (par exemple en exerçant pleinement son amour en dehors de la fidélité), Manon a un “penchant aux plaisir” -> trahis Des Grieux, cependant -> attachement à la vertu car aucun personnage ne veut rentrer dans la débauche
  1. Manon, le désir d’échapper à la marge : jeune femme éduquée et qui semble de condition aisée lorsque Renoncourt la remarque dans le coche d’Arras, elle entend conquérir sa liberté en se marginalisant de cette société qui la rejette (société corrompue), il y a dans son comportement une évolution morale tout au long du roman, elle est en marge de la narration car Des Grieux raconte son histoire (discourt direct très peu répandu)
  1. Des Grieux : le choix assumé de la marge : transgresse toutes les règles malgré sa condition avantageuse de naissance, sa passion est renforcée à chaque obstacle
  1. Des hommes incarnant des normes patriarcales : tous les hommes à part M. de T. et Renoncourt contribuent à leur marginalisation, chaque personnage incarne une valeur sociale (père : valeur aristocratique, Tiberge : valeur cléricale, hommes dupés : la corruption)

Citations :

  1. Manon Lescaut :
  • « L’augmentation de nos richesses redoubla notre affection » (p.69)
  • La quête amoureuse est toujours suivie par une quête d’argent, ce qui dégrade les idéaux amoureux du XVIIIème siècle, ce qui marginalise encore plus les deux amants. Seulement, lorsqu’ils vivent en Nouvel Orléans (marge spatiale), ce besoin d’argent n’est plus une si grande nécessité, il y a comme un renouveau moral, décrivant la société de Paris, qu’ils ont fui, comme corrompue.
  • « Nous fraudâmes les droits de l’Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait réflexion » (p.33)
  • Le libertinage des deux amants se détache des couples traditionnels et des valeurs de l’Eglise dont Des Grieux s’apprêtait à faire partie. Ce non-respect des normes sociales et ecclésiastiques entraîne une nouvelle forme de marginalisation pour les protagonistes.
  • « Le poison du plaisir vous a fait écarter du chemin »
  • « L’ouvrage entier est un traité de morale, réduit agréablement en exercice »
  • « C’est l’amour, vous le savez, qui a causé toutes mes fautes. Fatale passion ! Hélas ! »

  1. Autres auteurs :
  • « Le roman est devenu une enquête générale sur l’homme et le monde », Emile Zola, Le roman expérimental, 1880
  • « Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route », Stendhal
  • « [Il n’y a] plus de mœurs tranchées et de comique possible que chez les voleurs, chez les filles, et chez les forçats, il n’y a plus d’énergie que dans les êtres séparés de la société. » Honoré de Balzac, préface de Splendeurs et misères des courtisanes, 1845

Exemples :

  • Don Quichotte, Cervantes, 1615 : marge psychologique (folie)
  • La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette, 1678 : idéalisé, éducation (Mlle de Chartres et Mme de Chartes)
  • Lettres Persanes, Montesquieu, 1721 : marge géographique et sociale (étrangers)
  • Manon Lescaut, Abbé Prévost, 1731 : passion, libertinage, marge géographique, marge sociale (prostitué)
  • Zadig ou la destinée, Voltaire, 1747 : personnage de Zadig idéalisé par sa sagesse, fatalité et jeux du Destin
  • Candide ou l’Optimisme, Voltaire, 1759 : innocence et naïveté du personnage éponyme
  • Le Rouge et le Noir, Stendhal, 1830 : passion entre Julien Sorel et Mathilde ou Mme de Rénal
  • La Peau de Chagrin, Balzac, 1831 : passion entre Raphaël de Valentin et Foedera ou Pauline, fatalité
  • Mme Bovary, Flaubert, 1857 : marge sociale (entre deux classes sociales)
  • Les Misérables, Victor Hugo, 1862 : marge sociale (Jean Valjean criminel et voleur)
  • Les Rougon Macquart, Zola, entre 1870 et 1893 : marges sociales des personnages par leurs pauvretés/leurs excès (alcoolémie pour Gervaise dans l’Assommoir par exemple)
  • Le Horla, Maupassant, 1886 : marge géographique (isolé dans un manoir), marge psychologique (folie)
  • Pierre et Jean, Maupassant, 1887 : marge sociale (Pierre est jaloux de Jean, Jean n’est pas l’enfant légitime)
  • Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, 1897 : marge physique (long nez de Cyrano), passion entre Cyrano et Roxanne, entre Roxanne et Christian
  • L’Etranger, Albert Camus, 1942 : marge sociale (innocence et folie de Meursault), marge géographique (Algérie française)

Idées :

  • Manon est sans cesse décrite, visible à travers les regards des hommes : Des Grieux, Renoncourt, les Archers, le prince italien, Synnelet, M de G M, etc., qui, tous, tombent brutalement et éperdument sous le charme de la courtisane. Elle est toujours d’une beauté qui fascine. Ainsi, on peut se demander s’il s’agit de l’amoralité de Manon qui ne cesse de chercher à séduire, charmer, ou s’il s’agit du désir de ceux qui la regardent. De plus, Manon est sans cesse décrite par sa beauté, mais elle a pourtant de grandes connaissances, sait lire et connait Racine, qu’elle n’hésite à citer. Derrière le personnage marginalisé de Manon, une figure féministe qui dénonce le patriarcat et la corruption de la société ?

...

Télécharger au format  txt (14.9 Kb)   pdf (131.2 Kb)   docx (200.9 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com