Paul Verlaine, Mon rêve familier
Commentaire de texte : Paul Verlaine, Mon rêve familier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emm4nue11e • 26 Mars 2023 • Commentaire de texte • 592 Mots (3 Pages) • 360 Vues
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Paul Verlaine, poète à l'écriture singulière, transmet une tonalité mélancolique à ses lecteurs qui a fait de certains de ces poèmes des incontournables de la poésie, à l'image de Mon rêve familier. Ce poème est un sonnet paru dans son premier recueil, intitulé Poèmes saturniens en 1866, il fait partie de Melancholia, première section du recueil. Le poème dresse le portrait d’une femme idéalisée que le poète semble tant aimer, seulement, comme le titre nous le rappelle, elle n’existe que dans ses rêves. Mon rêve familier est un poème lyrique. Comment Paul Verlaine fait-il vivre son rêve à travers la femme aimée? Nous étudierons tout d’abord la joie fantaisiste que nous transmet ce poème puis nous analyserons l’idéal perturbant et cauchemardesque qu’il nous dépeint.
La joie fantaisiste que partage la femme et Paul Verlaine dans ce poème se transmet à travers le lyrisme. Le poète écrit à la première personne dans tout le poème sauf à la dernière strophe. Il utilise le présent pour donner vie à ses souvenirs et insiste sur la dimension amoureuse réciproque personnelle qu’il y a entre lui et la femme dans le poème, les répétitions rythment le poème : « aime » (3 fois), « comprend »(2fois). Des assonances sont aussi présentes « Pour elle seule » (vers 6,7) « elle» se répète au début de chaque vers de la seconde strophe. Verlaine exprime ses sentiments «mon cœur transparent» (vers 8 à 9). Les assonances en son [ã] «souvent» «étrange» «pleurant» «pénétrant» «comprend» «transparent» ou encore en [ɛ] « aime », « est », « fait », « même », « fait », « aime », « problème », « blême », « sait » exprime la musicalité idyllique que transmet le lyrisme du poème.
Le caractère onyrique se transmet aussi dans ce poème , « inconnue » ( vers 3 à 4) Cela caractériserait la femme idéale. On remarque aussi un enjambement « transparent » et « cesse d'être un problème » qui ferait disparaître les obstacles que l’amour nous soumet dans cette dimension de rêve.
Ce poème se traduit aussi par un cauchemar perturbant. On remarque le champ lexical de l’angoisse. «Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant»(vers 1) ce qui mène à confusion et la contradiction car le familier n'est souvent pas inconnu. Le poète rêve d’un monde étrange mais dans lequel il se retrouve ce qui apporterait un caractère familier. Verlaine nous fait part de sa souffrance physique «les moiteurs de mon front blême »(vers 7) ce qui donne une impression de sueur froide, de peur. La femme apparaît comme un fantôme « inconnue »(vers 2).
La mort est aussi suggérée dans «Son regard est pareil au regard des statues»(vers 12) ainsi qu’ici «des aimés que la Vie exila»(vers 11) à travers une périphrase, ce qui renforce l’inquiétude vis-à-vis de ce cauchemar. Les allitérations en «r» et en «t» expriment la douleur que ce cauchemar transmet au poète.. Mais le doute prend aussi le dessus «Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.»(vers 9)
Pour conclure, l’idéalisation de la femme permet au poète de fuir la réalité qui est douloureuse. La femme fait vivre le rêve de Verlaine à travers des souvenirs comme sa voix et à travers l’amour que le poète et elle même partage. La musicalité du poème se retrouve dans beaucoup de poèmes de Verlaine ainsi que la mélancolie. On pourrait comparer ce poème à Beauté cruelle de Nelligan avec ce même univers de la rêverie.
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