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Marivaux, Les fausses confidences

Fiche de lecture : Marivaux, Les fausses confidences. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2024  •  Fiche de lecture  •  1 478 Mots (6 Pages)  •  127 Vues

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I - Témoignages d’affection des valets envers leur maître

Du début de la scène 11 à «Voilà aussi mon dernier mot, qui vaut bien des paroles.»

- La scène finale débute avec l'entrée de Trivelin, précédemment éclipsé à la fin de la scène 5. Présent uniquement au début et à la conclusion de la pièce, il arrive pour évaluer les enseignements que maîtres et valets ont pu tirer de leur séjour sur l'île.

-Dès les premières paroles, le langage émotionnel est omniprésent : «vous pleurez, vous vous embrassez». Ces indications scéniques internes révèlent visuellement les manifestations physiques d'une réconciliation empreinte d'effusions et de joie.

- La tournure exclamative «que vois-je» ainsi que la ponctuation interrogative de la phrase traduisent la joie de Trivelin, qui devient le témoin oculaire des réconciliations.

- L’emploi de l'apostrophe «mes enfants» lui attribue un caractère paternaliste. Il incarne ainsi la figure d'un père ayant prodigué éducation et leçons de vie à ses "enfants". Dans la pièce, il demeure le détenteur du savoir et de l’expérience.

- Le pronom «vous», répété à trois reprises, fait référence aux quatre personnages principaux : Cléanthis, Arlequin, Euphrosine et Iphicrate. Cette récurrence souligne leur réconciliation et leur unité, comme le témoigne l'expression : «vous pleurez mes enfants, vous vous embrassez !».

- À la joie de Trivelin, succède l'enthousiasme exalté d'Arlequin, souligné par l'interiection «Ah ! ainsi que le rythme de sa réplique où les propositions juxtaposées s'enchaînent rapidement.

Arlequin rebondit sur les propos de Trivelin : le verbe voir est décliné dans un polyptote (= répétition d'un terme sous des formes grammaticales différentes) : «Que vois-je» et «Vous ne voyez rien». Arlequin, tout à sa joie, semble indiquer que Trivelin n'a encore rien vu de la force de leurs réconciliations.

- Ainsi, deux propositions juxtaposées se succèdent, construite sur un parallélisme, et structurées par l'anaphore «nous sommes». Ces deux tournures hyperboliques «nous sommes admirables» et «nous sommes des Rois et des Reines» renouent avec le comique de la pièce. En effet. Arlequin, personnage comique par excellence. s'empare d'un langage habituellement réservé aux nobles et aux puissants de ce monde. Ce décalage est d'autant plus fort qu'Arlequin vient de retrouver son statut de valet Certes, ces deux hyperboles traduisent la fierté d'Arlequin d'avoir été «honnête homme» et d'avoir su pardonner son maître.

- Cependant, nous pouvons aussi lire dans ces deux expressions l'une des leçons de la pièce : c'est la noblesse de cœur, fondée sur la vertu, bien plus que la noblesse de sang qui rend l'homme digne d'admiration et en fait un «Roi. »

Ce pluriel de majesté: «les Rois et les Reines» désigne bien le valet Arlequin et la servante Cléanthis.

- Cette scène marque le triomphe des valets. : « paix est conclue »; « la vertu à arrangé tout cela »Arlequin en fait part habilement à Trivelin: ce sont eux qui ont fait preuve de «vertu» et apporte la «paix».

- Il est intéressant de relever que les figures des maîtres sont les grands absents de cette dernière scène. La parole est confiée uniquement à Arlequin et Cléanthis, qui répondent à Trivelin. L'absence des maîtres dans cette scène finale renforce le thème de l'inversion des rôles et met en lumière la transformation des relations entre maîtres et valets.

- Arlequin mentionne ensuite l'éventualité de leur départ dans une tournure restrictive «il ne nous faut plus que». Soulignant l'aboutissement favorable de la situation.

- Le but de leur expérience sur l'île est atteint: les maîtres ont réfléchi à la manière de diriger leurs valets, tandis que les valets ont renoncé à leur vengeance. Arlequin demande lui-même à retourner à leur vie athénienne et signe la fin de l'utopie.

- C’est au tour de Trivelin de faire preuve d'honnêteté en remplissant sa part du marché. Il doit maintenant leur fournir un « bateau et un batelier »

- La parole est ensuite donnée à Cléanthis par Trivelin.

- Il s'assure que la servante partage le même «sentiment que son binôme Arlequin. Cléanthis, si loquace dans la scène précédente, annonce: «Je n'ai que faire de vous en dire davantage».

- Elle préfère désormais les gestes à la parole. La didascalie «baisant la main de sa maîtresse» est une preuve physique de sa réconciliation avec Euphrosine, comme s'il fallait le voir pour le croire. Ce geste d'affection est volontaire, comme elle l'explique à Trivelin «voyez ce qu'il en est».

- Arlequin reprend l'initiative de Cléanthis et baise à son tour la main de son maître comme l'indique la didascalie « prenant aussi la main de son maître pour la baiser ».

- Le choix de cette marque de respect n'est pas anodin car le baisemain est réservé aux nobles. Ce

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