Manon Lescaut – Abbé Prevost – La mort de Manon
Fiche de lecture : Manon Lescaut – Abbé Prevost – La mort de Manon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar NINALISE.CALIS • 3 Juin 2023 • Fiche de lecture • 1 110 Mots (5 Pages) • 313 Vues
Texte 11 – Manon Lescaut – Abbé Prevost – La mort de Manon
Introduction :
Ce texte est un extrait de Manon Lescaut écrit par l’Abbé Prévost au XVIIIe siècle. Ce roman libertin est le 7e tome des mémoires d’un jeune homme de qualité, œuvre la plus connue de l’abbé Prévost.
Cette œuvre tient à la fois de la tragédie classique et du roman d’aventure, mais c’est aussi une œuvre à dimension morale qui vise a mettre en garde contre les ravages de la passion amoureuse. En effet dans cette œuvre le chevalier des Grieux raconte à Renancourt son histoire d’amour qu’il a entretenue avec Manon lescaut, pour laquelle il a eu un coup de foudre.
Cet extrait se situe vers la fin du roman après l’arrestation de Manon pour ses nombreuses escroqueries, elle est déporté en Louisiane la où des Grieux la suit. C’est la scène de la mort de Manon et le point final du récit de des Grieux.
Ainsi nous verrons quelles conclusions cette mort apporte-t-elle à la relation entre Manon et Des Grieux.
Nous avons tout d’abord l’annonce de la mort puis son agonie dans l’amour et enfin sa mort et les lamentations de Des Grieux.
I- L’annonce
Le récit s’ouvre sur un impératif à la deuxième personne « Pardonnez », dont la P5 nous permet de constater que nous sommes en dehors du récit. C’est une intervention du narrateur destinée à créer un effet d’attente chez le lecteur. ; le Chevalier Des Grieux implore l'indulgence de son destinataire ; l'Homme de Qualité (Le roman fait partie des Mémoires et Aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde, les mémoires du narrateur, le marquis de Renoncour ). Le lexique utilisé ici montre que ce récit est tragique grâce au champ lexical :« malheur » (id.), « destinée » (l. 2), « pleurer » (id.), « tue » (l. 1).
Des Grieux explique ici sa difficulté a parlé de la mort de Manon, ses pleurs prennent le relais du langage. Les hyperboles (« qui me tue »et « qui n'eut jamais d'exemple ») crée un effet pathétique et montre que Des Grieux est mort d’un point de vue sentimental en même temps que Manon et crée un effet d'attente chez le lecteur. Habilement, l'auteur retarde ainsi le récit et souligne la difficulté de Des Grieux à s'exprimer
Cependant il semble avoir déjà raconté cette histoire qui le fait atrocement souffrir, on a donc un paradoxe, il s’inflige une punition éternelle (grâce aux champs lexical du récit « récit » ; « raconte » ; « exprimer »).
Le retardement du récit de la mort de Manon apporte une moment d’attente mais aussi du pathétique ce qui permet de crée de l’empathie envers Des Grieux.
II- L’agonie dans l’amour
Le 2nd mouvement du texte s’ouvre sur le plus-que-parfait « nous avions passé » et nous plonge ainsi dans le passé. Le récit se déroule dans le désert de Louisiane où ont fui les amants. L’abbé Prévost active ici un motif préromantique de la mort dans la nature, à l’écart de la civilisation corrompue (un motif littéraire est un thème ou une image qui revient souvent en littérature).
La mort de Manon est évoquée avec délicatesse et pudeur, dans un tableau touchant où la mort est associée au sommeil : « je croyais ma chère maîtresse endormie ».L’adverbe « tranquillement » (qui se déploie longuement, sur 4 syllabes) ainsi que le modalisateur « croyais » dans « Je croyais ma chère maîtresse endormie » créent une sorte d’ironie tragique. En effet, le lecteur connaît déjà l’issue fatale de cette scène que le chevalier semble ignorer.On remarque que Manon n’est jamais nommée. Elle est idolâtrée par la périphrase « ma chère maîtresse ».
Les allitérations en « m » (tranquillement/ ma / maîtresse/ endormie/ moindre/ sommeil) évoquent les murmures, les paroles retenues, la douceur. Les dernières paroles se font murmures avant de céder au silence. Elles sont restituées au discours indirect « elle me dit » / « je ne répondis que » comme si la voix de Manon, de plus en plus faible, s’éteignait devant nous. La mort est désignée par la périphrase « la fin de ses malheurs » qui suggère la violence que la société a infligée aux amants.
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