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Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine : Comment Jean La Fontaine dénonce-t-il l'hypocrisie du pouvoir ?

Fiche de lecture : Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine : Comment Jean La Fontaine dénonce-t-il l'hypocrisie du pouvoir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2024  •  Fiche de lecture  •  1 208 Mots (5 Pages)  •  196 Vues

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Jean de La Fontaine est un fabuliste du XVIIème siècle. Ses fables ont vocation à plaire tout en instruisant. A cette fin, il use de la métaphore pour dépeindre le royaume des hommes.

Dans la fable « Les animaux malades de la peste », La Fontaine dénonce les rapports de pouvoir qui profitent aux forts, la cour du Roi notamment, et dont souffrent les faibles, c'est-à-dire le peuple anonyme.

Alors, Comment Jean La Fontaine dénonce-t-il l'hypocrisie du pouvoir ?

Après avoir analysé la situation initiale (vers 1 à 14), nous verrons comment le Roi présente cette même situation de manière hypocrite (vers 15 à 33). Puis, nous analyserons la nature de la réponse des autres animaux (vers 34 à 48) pour enfin montrer la position de faiblesse de l'âne (vers 49-64).

Développement

  1. La dramatisation de la situation initiale (vers 1 à 14)

D'emblée, avec ses premiers vers, le fabuliste dramatise la situation. La répétition du mot « mal », au vers 1 et 2, qui constituent deux périphrases (« Un mal », « Mal que... ») annoncent bien une situation catastrophique, d'autant plus qu'au XVIIème siècle, le mal est associé au « malin », c'est-à-dire le Diable.

La référence à Dieu est elle-même explicite, avec l'utilisation de la majuscule pour « Ciel » et l'idée de châtiment divin, contenue dans le vers « Inventa pour punir les crimes de la terre, »

De même, les rimes convoquées par « fureur » et « terreur » renvoient implicitement à la peur. Cette peur est omniprésente, comme invite à le considérer le chiasme du vers 7, avec la répétition du mot « tous » : Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :

Conformément à la situation, celle de la peste qui est une maladie qui ravage les sociétés, l'abondance de négation confirment la privation à laquelle la société animale est soumise : « Nul mets n'excitait », « Ni Loups ni Renards », « Plus d'amour, partant plus de joie. ».

En outre, La Fontaine prépare la suite de son récit, en établissant déjà le rapport entre les animaux : les prédateurs d'un côté (Loups et Renards), les proies (« innocente » !) de l'autre (les tourterelles, symbole de l'amour). Ils sont cependant encore dans la même situation, puisque chacun est privé d'amour, de proie, de joie.

  1. Le Roi et son hypocrisie (vers 15 à 33).

Le Roi commence d'abord son discours par une auto-critique. Il se met, dans la continuité des vers précédents, sur le même plan que les autres animaux, en les appelant ses « amis ». Cela dit, il y a déjà là la trace de son hypocrisie : tout le monde est conscient que les animaux sont soumis à son bon vouloir. Cela est évident lorsqu'il utilise le mode impératif, qui vient signifier un ordre :

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux

Par ces mots, il ordonne la désignation d'un bouc-émissaire, sujet central de la fable.

Il donne l'exemple, en commençant lui-même son auto-critique. Il semble montrer du courage et de l'honnêteté : il avoue ses crimes, s'accuse du péché de gloutonnerie par un hypallage (figure de style qui fait se lier deux termes de manière inattendue et inappropriée) :

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons

J'ai dévoré force moutons.

Ici, ce ne sont pas évidemment ses appétits qui sont « gloutons », mais le lion lui-même. Pour convaincre de sa transparence, il fait même l'aveu d'avoir tué le berger.

Son hypocrisie est avérée par la conclusion de ce discours qui pourrait faire croire à son sacrifice. L'utilisation du futur de l'indicatif, avec « Je me dévouerai donc » devrait annoncer avec certitude sa fin, mais celle-ci est tout de suite annulée par l'utilisation redondante de deux formules restrictives : « s'il le faut » et « mais ». Cela invite - ou plutôt : ordonne - aux courtisans de le sauver par l'aveu de leurs propres fautes.

  1. Des courtisans qui flattent (vers 34 à 48).

Le Renardflatte le Roi, servi par des formules élogieuses : « Sire », « Roi », « Seigneur ».

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