Lecture d’un roman: Thérèse Desqueyroux; François Mauriac

Lecture d’un roman: Thérèse Desqueyroux; François Mauriac

Auteur, Biographie:

François Mauriac est née le 11 octobre 1885 à Bordeaux dans un milieu aisé, catholique et conservateur. À l’âge de deux ans, il perd son père, et vit donc avec sa mère qui est très pieuse, sa soeur et ses trois frères.

En 1903, il échoue son baccalauréat, il l’obtiendra l’année qui suit. De 1904 à 1907, il fait une licence de Lettres, et est reçu à la prestigieuse Ecole des chartes à Paris, qu’il abandonnera presque aussitôt. En 1905, il fait une rencontre qui sera décisive avec Marc Sangnier, fondateur d’un mouvement de jeunes catholiques nommé le Sillon qui lui permet de faire évoluer son catholicisme conservateur vers des préoccupations sociales, démocrates et pacifiques.

En 1913, il épouse Jeanne Lafon, avec qui il aura quatre enfants. Il écrit plusieurs ouvrages dont celui de Thérèse Desqueyroux en 1927, qui connut un très vif succès. Il entre à l’Académie française en 1933. Au cours de l’année 1937, après le bombardement de Guernica, durant la guerre civile, il prend le partie des républicains espagnols. Puis après au moment de la Seconde Guerre mondiale, il publie clandestinement Le Cahier noir sous le pseudonyme de Forez et entre ainsi en Résistance. À la fin de cette guerre, en 1945 durant la Libération, il s’oppose aux épurations.

En 1952, il obtient le prix Nobel de littérature, il publie diverses chroniques dans des revues de droite comme de gauche, prouvant alors son opinion nuancé.

Le 1 septembre 1970, il s’éteint peu avant la mort du général de Gaulle, auprès duquel il est toujours resté fidèle.

Contexte d’écriture et de publication et réception de l’oeuvre:

Thérèse Desqueyroux à été écrit en 1927, au XXème siècle, à cette époque, le contexte historique est un contexte d’après guerre, dans les années 1920, on rapatrie les corps des hommes morts au combat durant la Première Guerre mondiale , les relations avec l’Allemagne sont tendus suite au traité de Versailles, et la monté du nationalisme, le fascisme de Mussolini en Italie, et la percée d’Hitler en Allemagne inquiète la France. La France est fortement bipolarisée politiquement entre le cartel des gauches et le Bloc national, avec un climat de tension et des affrontement parfois sanglants. En 1920, le profil de femmes « garçonnes » éclot, elles ont des cheveux courts, elles fument des cigarettes, elles s’émancipent de l’autorité du mari et vivent indépendamment parfois allant jusqu’à revendiquée leur homosexualité.

Le contexte littéraire c’est l’invention des cadavres exquis et de « l’écriture automatique ».

François Mauriac semble parfaitement imperméable à ces deux courants ils est considéré comme classique. Ses phrases sont limpides, le cadre spatio-temporel de ses récits est réalistes et les intrigues suivent une progression logique, ce qui l’inscrit dans la tradition romanesque du XIXème siècle.

Thérèse Desqueyroux, parut en 1927, qui est roman inspiré de l’affaire des Chartrons, affaire d’une femme qui à été accusée d’avoir voulu empoisonner son mari en 1905 et dont François Mauriac avait assisté au procès connaît un franc succès dès sa sortie, l’éditeur doit produire de nouveaux tirages, avec ce livre François Mauriac acquiert une véritable reconnaissance populaire. Il reçoit des articles élogieux de la part d’éminent critiques littéraires. En 1962, il est adapté au cinéma par Georges Franju puis cinquante ans plus tard par Claude Miller.

Le cadre spatio-temporel de l’histoire racontée

L’histoire se déroule sur quelques mois, au XXème siècle durant les années 1920. Au début, elle commence à se dérouler au palais de justice où Thérèse va obtenir un non-lieu après avoir tenté d’empoisonner son mari Bernard mais aussi à Argelouse qui est un hameau de Saint-Clair c’est ici que Bernard et Thérèse vont se rencontrer, les deux seules maisons intactes d’Argelouse sont celles de leur familles respectives, la famille de Thérèse Larroque et la famille de Bernard Desqueyroux un mariage va alors être arrangé par intérêt financier. À la fin du roman Thérèse se rend à Paris, elle devient libre, elle explique à Bernard pourquoi elle a essayé de le tuer et lui demande pardon. Ils ne divorcent pas mais ne pourra retourner chez elle que pour les évènements officiels de la famille.

Le moment marquant

Le moment qui m’a surprise est au chapitre final, le chapitre XIII (P140-148), lorsque Bernard et Thérèse vont à Paris pour y laissé Thérèse, dans le but qu’elle y habite, elle va y recommencé une nouvelle vie, libre. Ils sont alors à la terrasse d’un café parisien quand Bernard, lui demande si « c’était parce que vous me détestiez? Parce que je vous faisais des horreurs? »( P141), Thérèse est contente que Bernard lui pose enfin cette question bien que ses réponses reste superflues, elle même ne sait pas pourquoi elle a agit de la sorte.

Puis au moment de se quitter elle voudrait même rester avec lui à Saint Clair, elle prononce des excuses à son égard « je veux une dernière fois vous demander pardon, Bernard » (P147)

Cela est surprenant car le personnage de Thérèse est un personnage d’une personne indépendante, qui ne pense qu’à elle, ne s’excuse pas alors qu’ici elle fait comme un aveu à son mari et se livre à lui alors que tout au long du roman ils n’ont jamais eut une telle discussion.

Bernard et Thérèse semble se pardonner l’un et l’autre, leurs tords. Ils se quittent mais se reverront pour les évènements officiels de la famille, ils ne divorcent pas.

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