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Lecture analytique, Thérèse Desqueyroux (incipit)

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Par   •  7 Mai 2018  •  Analyse sectorielle  •  430 Mots (2 Pages)  •  2 141 Vues

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LA n°1 : oeuvre intégrale

Thérèse Desqueyroux, François Mauriac, 1927, incipit. 

Idée directrice 1 :  L’isolement (subi et choisi) de Thérèse.

  • Isolement physique : (l.25) “l’ignorance...envers Thérèse“, les deux hommes lui enlèvent toute son individualité.

(l.19) “ce corps de femme” → précision du sexe → réification.

  • Thérèse est consciente de sa mise à l’écart (l.33) → focalisation interne (dans les pensées de Thérèse).
  • Monopole de la parole masculine dans le texte → Thérèse ne prend la parole qu’une seule fois (l.17) au discours direct.
  • Cet isolement est renforcé par le cadre spatial (météorologique) : répétition du mot “désert” → désertion des lieux + Atmosphère sombre et maussade.

Idée directrice 2 : Une innocence douteuse.

  • Indication du “non-lieu” dès le début du roman.

Thérèse est innocentée dès le début aux yeux du lecteur mais pas aux yeux des autres.

  • Coupable aux yeux de son père : L’utilisation de l’adverbe “plus” (l.10) montre déjà que le non-lieu fut une surprise pour lui. Il tient un discours accusateur → Verbe “trouve” (l.41) désignant le mensonge.
  • l’avocat désigne le mari par la périphrase “la victime” montrant ainsi un discours également accusateur. Cette périphrase est reprise par l’avocat avec ironie (l.18).

L’utilisation des nombreux points de suspension qui marquent le doute.

  • L’attitude de Thérèse semble l'innocenter, tous ses sens se mettent en éveille, elle renée, reprend souffle (l.2/l.27/l.29/l.30/l.31).

⇒ L'héroïne semble libérée d’un poids qui l'empêchait de respirer en quelque sorte.

Idée directrice 3 : Une honte sociale

  • Les deux hommes sont préoccupés par le regard des autres : Champ lexical du regard (l.7/l.8/l.19) → Démontre la honte des personnages d’être en présence de Thérèse.

Les deux hommes s’accordent indirectement sur l’attitude discrète (l.7) “parlent à mi-voix” puis (l.34) “élever la voix”.

  • L’entrée en scène se fait en total discrétion (l.2) “Un homme” → donc méconnaissable : (l.3) “dont le col était relevé” “se détacha” montre qu’il souhaite se cacher. Le père s’est également garé loin.

Son attitude est une attitude de honte : “ne l’embrassa, ne lui donna même pas un regard”.

⇒ La pression sociale est plus importante à leurs yeux que Thérèse et l’amour que son père devait lui porter.

L’incipit

  • Début in medias res.
  • Cadre spatio-temporel : Temps→ Automne / Espace→ Région bordelaise dans un Palais de Justice. On comprend qu’on est dans une période contemporaine au XXe siècle.
  • Intrigue délivrée par touche.
  • Personnages : Thérèse + son père + l’avocat.

(Autre incipit : L’étranger de Camus).

Problématiques envisageables :

  • Cet incipit est-il traditionnel ? Caractéristiques ?
  • Thérèse Desqueyroux est-elle victime ou coupable ?
  • Quel portrait du personnage éponyme est-il dressé dans cet extrait ?
  • Qu’est-ce qui fait l’originalité de cet incipit ?

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