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Le voyage au bout de la nuit, Céline

Commentaire de texte : Le voyage au bout de la nuit, Céline. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  31 Mai 2024  •  Commentaire de texte  •  1 199 Mots (5 Pages)  •  41 Vues

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COMMENTAIRE CELINE

INTRO :

    Le XXe siècle commence dans l’horreur de la guerre 14-18 et ceux qui y ont participé en sortent traumatisés. C’est le cas de Louis Ferdinand Céline. Ce n’est qu’en 1932, avec son roman Voyage au bout de la nuit qu’il va aborder le sujet dans un style et avec des opinions qui vont faire scandale mais dont la nouveauté et le talent vont être récompensés par le prix Renaudot.

     Dans cet extrait, 2eme partie de l’incipit, nous rencontrons Ferdinand Bardamu, le double de l’auteur, et son ami Arthur Ganate plongés dans une discussion de comptoir à deviser sur le monde et la politique.

    Comment l’auteur nous plonge t-il dans l’action pour nous entrainer dans un voyage à travers un monde à la fois sombre et burlesque ?

    Nous aborderons tout d’abord, en quoi cet incipit est surprenant pour le lecteur puis nous étudierons la critique sociale que Céline fait à travers le discours de son protagoniste.

 

      Tout au long de cet extrait, le récit est narré par un personnage de l’histoire : Ferdinand Bardamu. Les pronoms personnels « je » et « moi » prouvent que le personnage parle en son nom. Il s’agit donc d’un narrateur interne avec un point de vue interne. De plus, notre extrait se termine par la phrase « ça s’est fait exactement ainsi », nous comprenons alors qu’il vient de raconter un souvenir et qu’il affirme tout ce qu’il vient de dire. L’adverbe « exactement » insiste sur la sincérité de son histoire. Nous avons aussi accès à ses sentiments par exemple avec les participes passés « fatigué » (l2) ou « froissé » (l27).

      Nous allons voir également que le récit propose une langue romanesque inhabituelle. En effet, l’histoire de Bardamu est racontée avec un langage familier, l’oralité est utilisée, elle est écrite. Nous remarquons l’absence de la négation « ne » avant les verbes « tu peux pas » (l5), « qui s’en font pas » (l10), « ça m’a pas arrêté » (l27). Il y a la contraction de cela en « ça » (l12,27,30) et l’utilisation du pronom personnel « on » (l3,8,29) au lieu de « nous ». Cette langue romanesque inhabituelle est aussi présente dans le vocabulaire comme « soye » (l1), « gueule » (l9), « crever » (l16) ou « sauter la caisse » (l13) et dans l’utilisation de l’argot « bobards » (l7), « rouspignolles » (l9), « saligauds » (l13).

      Nous n’avons aucune information sur le protagoniste mais l’étrangeté de la narration permet de plonger le lecteur dans l’esprit du personnage. Bardamu est un personnage populaire, qui vient d’un milieu social pauvre car il s’exprime avec des tournures populaires comme par exemple « voilà-t-y pas » (l20). Le comportement de notre personnage et le fait qu’il se trouve dans un bar nous laisse penser qu’il est ennivré. Effectivement au cours de cette discussion de comptoir il explique qu’il n’avait « plus la tête très solide » (l2). L’utilisation de phrases courtes, parfois nominales et des exclamations témoignent de la spontanéité de Bardamu. Il ne correspond pas aux héros traditionnels car il s’engage par bravarde, par défi, par stupidité « je vais voir si c’est ainsi » (l23). Il y a d’ailleurs une opposition dans le texte entre l’effet que Bardamu pense produire « l’effet de mon héroisme sur tout le monde » (l26) et l’appréciation d’Arthur « t’es rien c…. Ferdinand » (l25). Le personnage est plein de contradiction puisqu’au début du texte il est contre la guerre et après la conjonction de coordination « mais » (l20) il s’engage « me voici parti à m’engager » (l23) et adopte un comportement hyperbolique avec « un bond d’enthousiasme » (l22).

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