Voyage Au Bout De La Nuit

Ionesco, Rhinocéros

Cette pièce est généralement interprétée comme une métaphore de la montée des totalitarismes à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale et aborde les thèmes du conformisme et de la résistance (au pouvoir politique, a priori illégitime).

Il s'agit d'une fable dont l'interprétation reste ouverte. Beaucoup y voient la dénonciation des régimes totalitaires (nazisme, stalinisme et autres) et celle du comportement grégaire de la foule qui suit sans résister. . Béranger est censé représenter la résistance à l'occupant qui, petit à petit, s'est formée au cours de la 2GM Ionesco utilise, dans son œuvre, l'absurde et le comique, pour accentuer son propos.

En effet, Jean est atteint d’une maladie incurable qui le gagne petit à petit. Cela se voit par une montée en puissance de ses propos et de son attitude du début à la fin du texte. Ainsi, au début Jean est immobile et il parle clairement. Mais il commence à s’agiter , puis "Il barrit presque" , pour finalement ne plus parler ni distinctement ni correctement L’aspect tragique de la scène découle aussi de l’incompréhension entre les deux personnages, plus particulièrement celle de Jean, qui plaide la cause de l’animalité. Il adopte d’ailleurs une attitude agressive que l’on repère déjà à l’occasion d’une de ses premières répliques, ligne 9: "La morale! Parlons-en de la morale, j’en ai assez de la morale, elle est belle la morale! Il faut dépasser la morale!" La répétition à cinq reprises du mot "morale" en réponse à la réplique de Bérenger crée un effet d’insistance et de surenchère de la part de Jean. Le point de vue de Bérenger est violemment balayé: ainsi, ses répliques sont souvent interrompues, comme en témoignent les didascalies (ligne 19) et les points de suspension.

A la fin du texte, Bérenger se retrouve seul: il n'a plus personne à qui parler car plus personne ne parle sa langue, il se parle donc a lui même (→ monologue). Béranger est le dernier homme; il est donc devenu «anormal» face aux autres puisque tout le monde est rhinocéros, cela constitue désormais une norme. Il fait une éloge des rhinocéros, de leur barissements qui lui apparaîssent comme un champ et de leur peau, leur couleur, leur corne qui sont une nouvelle forme de beauté. Bérenger se sent honteux d'être différent.

Bérenger tente ensuite de devenir rhinocéros, essais d'adopter le barrissement mais sans succès → farce tragique

→ il y a une progression de la figure de B qui assume une forme de résistance car il n'a pas d'autre choix que de rester un homme

→ La première partie nous l’a montré, le texte est tragique. Il possède néanmoins une dimension comique.

Tout d’abord, c’est Bérenger qui offre une perspective comique. En effet, il fait preuve d’un certain détachement vis-à-vis de ce qui arrive à Jean, d’ironie même. Après le premier barrissement de Jean, Bérenger dit: "Je ne savais pas que vous étiez poète." Bérenger réagit également à la vue de la corne sur le front de Jean: "Oh! Vous semblez vraiment perdre la tête!". Ces répliques ont pour effet d’apporter

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