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Le misanthrope, Molière

Commentaire de texte : Le misanthrope, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  924 Mots (4 Pages)  •  155 Vues

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LL  du parcours associé « comédie sociale »

Le misanthrope, Molière

ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE

PHILINTE, ALCESTE.

PHILINTE

Qu'est-ce donc? Qu'avez-vous?

ALCESTE

 Laissez-moi, je vous prie.

PHILINTE

Mais, encor, dites-moi, quelle bizarrerie...

ALCESTE

Laissez-moi là, vous dis-je, et courez vous cacher.

PHILINTE

Mais on entend les gens, au moins, sans se fâcher.

ALCESTE

Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre.

PHILINTE

Dans vos brusques chagrins, je ne puis vous comprendre;

Et quoique amis, enfin, je suis tous des premiers...

ALCESTE

Moi, votre ami? Rayez cela de vos papiers.

J'ai fait jusques ici, profession de l'être;

Mais après ce qu'en vous, je viens de voir paraître,

Je vous déclare net, que je ne le suis plus,

Et ne veux nulle place en des cœurs corrompus.

PHILINTE

Je suis, donc, bien coupable, Alceste, à votre compte?

ALCESTE

Allez, vous devriez mourir de pure honte,

Une telle action ne saurait s'excuser,

Et tout homme d'honneur s'en doit scandaliser.

Je vous vois accabler un homme de caresses,

Et témoigner, pour lui, les dernières tendresses;

De protestations, d'offres, et de serments,

Vous chargez la fureur de vos embrassements:

Et quand je vous demande après, quel est cet homme,

À peine pouvez-vous dire comme il se nomme,

Votre chaleur, pour lui, tombe en vous séparant,

Et vous me le traitez, à moi, d'indifférent.

Morbleu, c'est une chose indigne, lâche, infâme,

De s'abaisser ainsi, jusqu'à trahir son âme:

Et si, par un malheur, j'en avais fait autant,

Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant.

PHILINTE

Je ne vois pas, pour moi, que le cas soit pendable;

 Et je vous supplierai d'avoir pour agréable,

Que je me fasse un peu, grâce sur votre arrêt,

Et ne me pende pas, pour cela, s'il vous plaît.

ALCESTE

Que la plaisanterie est de mauvaise grâce!

PHILINTE

Mais, sérieusement, que voulez-vous qu'on fasse?

ALCESTE

 Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur,

On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

Axe de lecture : En quoi cet extrait peut-il être une dénonciation de la comédie sociale ?

 

Allez, vous devriez mourir de pure honte,

Une telle act/i/on ne saurait s'excuser,

Et tout homme d'honneur s'en doit scandaliser.

 

Cond

/i/ diérèse

Lexique de la condamnation

Adj / modalisateur/périphrase

Hyperbole

Présent de vérité gle

Réponse à P. » Je suis, donc, bien coupable, Alceste, à votre compte ? »

On ne sait ce qui motive cet excès de colère. Mais la condamnation est sans appel, excessive sous la forme d’un conseil “devriez” et d’une projection “on ne saurait”.

Alceste désapprouve l’attitude, insistance avec la diérèse.

Pas de demi-mesure

Pour lui, « homme d’honneur », l’amitié touche à la sincérité, à la transparence. Il réclame l’authenticité et un accord entre les actes et les pensées.

Je vous vois accabler un homme de caresses,

Et témoigner, pour lui, les dernières tendresses ;

De protestations, d'offres, et de serments,

Vous chargez la fureur de vos embrassements :

 

Verbe de perception

Accumulation

Généralisation

Voc du corps

 

Retour en arrière, description

Dénonciation de l’hypocrisie ou de la flatterie

Inconnu pour le lecteur mais aussi on le verra plus tard pour P.

Jalousie d’A. ? devant ces marques physiques de la flatterie

Et quand je vous demande après, quel est cet homme,

À peine pouvez-vous dire comme il se nomme,

Votre chaleur, pour lui, tombe en vous séparant,

 

PSC CC de Tps

Interro indirecte

Déterminant démonstratif

Locution adv

 

 

Alceste s’explique, justifie son humeur

Passage de « je vous vois » à « je vous demande », de l’observation à la demande de comptes

Indétermination puisque précisément P. ne sait de qui il s’agit

On comprend ce qui est reproché à P : son hypocrisie Il condamne donc l’incohérence de Philinte qui fait preuve de « fureur » dans ses « embrassements mais dont « la chaleur (…) tombe ». 

 

Et vous me le traitez, à moi, d'indifférent.

Morbleu, c'est une chose indigne, lâche, infâme,

De s'abaisser ainsi, jusqu'à trahir son âme :

 

 

Et si, par un malheur, j'en avais fait autant,

Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant.

 

Conj de coord

Juron

Accumulation, rythme ternaire

Hyperbole/excessivité

PSC, CC de cond./Conditionnel

Relance d’A Condamnation et jugement / début de la tirade,

Emportement

Comportement dans l’excès et la démesure

Projection pour inciter à un parallélisme de sanction

Je ne vois pas, pour moi, que le cas soit pendable ;

 Et je vous supplierai d'avoir pour agréable,

Que je me fasse un peu, grâce sur votre arrêt,

Et ne me pende pas, pour cela, s'il vous plaît.

 

Que la plaisanterie est de mauvaise grâce !

 

Vbe de perception

Ironie, voc juridique

 

 

Phrase exclamative

Procédé d’enchainement et de reprise terme à terme : je vois/je ne vois, à moi, pour moi, pendre/pendable

Il se moque de la condamnation d’Alceste en employant le vocabulaire juridique, et prône l’ordre de la comédie sociale. Il feint en outre d’adopter un ton suppliant afin de mieux montrer à Alceste combien la posture de juge qu’il s’attribue est déplacée.

Ce qui déplait à A.qui a bien saisit cette ironie

 

Mais, sérieusement, que voulez-vous qu'on fasse ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur,

On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

 

Conj de coordination

Procédé de reprise Plaisanterie/sérieusement

Interrogative directe partielle

 

 

Verbe de volition

Négation partielle

Ne seul

Philinte relance , la conj montre un changement de posture , « Plaisanterie/sérieusement » se montre à nouveau pondéré il cherche à comprendre son ami.

 

La réplique finale, scandée en deux alexandrins, fait aujourd’hui figure de maxime. On retrouve le cœur et l’honneur, dilemme cornélien… Mais le misanthrope refuse la concession, le choix. Intransigeance

 

Alceste dénonce l’hypocrisie, les faux-semblants de son siècle, ce culte du mensonge qui règne à la cour, il s’interroge donc sur les relations entre les hommes et propose une définition très exigeante de l’amitié. Il oppose l’être et le paraître, il n’est pas l’homme de la demi-mesure. Il dénonce donc l’hypocrisie comme LB sur la comédie sociale et le theâtrum mundi mais aussi parce que Alceste forme un caractère, l’atrabilaire amoureux !

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