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« Le jour commence au bord de la nuit », Jean-Pierre Duprey, 1946 - Explication linéaire

Commentaire de texte : « Le jour commence au bord de la nuit », Jean-Pierre Duprey, 1946 - Explication linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Septembre 2024  •  Commentaire de texte  •  1 146 Mots (5 Pages)  •  59 Vues

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« Le jour commence au bord de la nuit », Jean-Pierre Duprey, 1946 - Explication linéaire

  1. Introduction :

Phrase d’accroche : Jean-Pierre Duprey est, comme Arthur Rimbaud qu'il admirait beaucoup, une comète de la littérature française. Rebelle, précoce, sa poésie est chargée d'images surréalistes comme nous le verrons dans ce poème, écrit alors qu'il n'avait que seize ans.

Présentation de l'auteur : Né en 1930 à Rouen et mort suicidé le 2 octobre 1959, alors qu'il venait de terminer son dernier recueil tristement intitulé La fin et la manière, Jean-Pierre Duprey était un poète, sculpteur et peintre français proche des surréalistes et considéré aujourd'hui comme un

« poète maudit ».

Présentation de l’œuvre : Le poème “Le jour commence au bord de la nuit” n'a jamais été édité du vivant de Jean-Pierre Duprey. Il s'agit d'un écrit de jeunesse publié tardivement, lorsque le nom de son auteur a refait surface et que son œuvre a enfin été estimée à sa juste valeur.

Sombre et inquiétant, ce texte écrit en vers libres, fait référence à la place du poète face au

« monde ».

  1. Lecture du texte

Problématique : Nous nous demanderons comment Jean-Pierre Duprey évoque avec une violence certaine la difficulté d'être « poète » en interpellant ses possibles lecteurs.

Plan : Afin de répondre au mieux à cette interrogation, nous verrons comment l'auteur réclame, dans la première strophe de son poème, à être entendu de tous avant d'exiger, du vers 6 à 12, une solitude qu'il considère inhérente à son statut. Enfin, nous nous pencherons sur la dernière strophe qui semble définir sa vision du statut de poète.

  1. Mouvement 1 :

Le premier vers débute avec un impératif directement adressé aux lecteurs « Ecoutez-moi » suivi de l'exclamation « je fonce ! ». Dès le départ, l'auteur réclame l'attention de tous et insiste sur son intention d'aller vite avec un verbe appartenant au registre familier (« fonce »). Il y a ici une forme de synesthésie (association de sens comme la vue, l'ouïe...), le poète demandant à ce que l'on l'écoute courir. Ce n'est pas la vue qui est ici convoquée mais bien l'ouïe.

Le deuxième vers semble reprendre directement le dernier mot du premier dans une paronomase

« j'enfonce » qui appuie l'idée de vitesse évoquée auparavant. Le verbe utilisé est violent. Le poète souhaite enfoncer la nuit (la noirceur du monde?) dans sa tête à « coup de couteau ». Notons ici l'assonance en « ou » qui continuera vers quatre et cinq (« toute », « court »). Cette dernière peut évoquer un forme de douleur que l'on retrouvera tout au long du poème. De plus, le son « cou » est répété à trois reprises sur deux vers ce qui ne peut manquer de mettre en lumière la violence de son geste. Le champ lexical de l'outil de frappe est omniprésent (« couteau » v. 2, « marteau »,

« masse », barre rouge » v.3). Il semble que le poète soit destiné a avaler toute l'obscurité du monde. Le vers commence avec une sorte d'anaphore « je l'enfonce », afin d'insister sur la dureté de son geste puis il surprend le lecteur en disant qu'il la « ressor(t) ». Peut-être pour expliquer que son métier consiste à   avaler le monde pour en faire sortir une matière « toute fumante » (sa poésie ?). La comparaison avec un « court-circuit sans étincelles » - péjorative - pourrait évoquer un éventuel échec de la parole qui ne parvient pas à retranscrire le réel.

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