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Explication Linéaire "Le jour commence au bord de la nuit" Jean-Pierre DUPREY

Commentaire de texte : Explication Linéaire "Le jour commence au bord de la nuit" Jean-Pierre DUPREY. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  24 Mai 2024  •  Commentaire de texte  •  1 078 Mots (5 Pages)  •  77 Vues

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« Le jour commence au bord de la nuit », Jean-Pierre Duprey, 1946 - Explication linéaire

Introduction :

Phrase d’accroche : Jean-Pierre Duprey est, comme Arthur Rimbaud qu'il admirait beaucoup, une comète de la littérature française. Rebelle, précoce, sa poésie est chargée d'images surréalistes comme nous le verrons dans ce poème, écrit alors qu'il n'avait que seize ans.

Présentation de l'auteur : Né en 1930 à Rouen  et mort suicidé le 2 octobre 1959, alors qu'il venait de terminer son dernier recueil intitulé à juste titre La fin et la manière, Jean-Pierre Duprey était un poète, sculpteur et peintre français proche des surréalistes et considéré aujourd'hui comme un « poète maudit ».

Présentation de l’œuvre : Le poème “Le jour commence au bord de la nuit” n'a jamais été édité du vivant de Jean-Pierre Duprey. Il s'agit d'un écrit de jeunesse publié tardivement, lorsque le nom de son auteur a refait surface et que son œuvre a enfin été estimée à sa juste valeur.

Sombre et inquiétant, ce texte fait référence à la place du poète face au « monde ».

Lecture du texte

Problématique : Nous nous demanderons comment Jean-Pierre Duprey évoque avec violence la difficulté d'être « poète » en interpellant ses possibles lecteurs.

Plan : Afin de répondre au mieux à cette interrogation, nous verrons comment l'auteur réclame, dans la première strophe de son poème en vers libres, à être entendu de tous avant d'exiger, du vers 6 à 12, une solitude propre à son statut. Enfin, nous nous pencherons sur la dernière strophe qui semble définir sa vision du statut de poète.

Mouvement 1 :

Le premier vers débute avec un impératif directement adressé aux lecteurs « Ecoutez-moi » suivi de l'exclamation « je fonce ! ». Dès le départ, l'auteur réclame l'attention et insiste sur son intention d'aller vite avec un verbe appartenant au registre familier.  Il y a ici une forme de synesthésie, le poète demandant à ce que l'on l'écoute courir. Ce n'est pas la vue qui est ici convoquée mais bien l'ouïe.

Le deuxième vers semble reprendre directement le dernier mot du premier dans une paronomase « j'enfonce » qui appuie l'idée de vitesse évoquée auparavant. Le verbe utilisé est violent. Le poète souhaite enfoncer la nuit (la noirceur du monde?) dans sa tête à « coup de couteau ». Notons ici l'assonance en « ou » qui continuera vers quatre et cinq (« toute », « court »). Cette dernière peut évoquer un forme de douleur que l'on retrouvera tout au long du poème. De plus, le son « cou » est répété  à trois reprises sur deux vers ce qui ne peut manquer de mettre en lumière la violence de son geste. Le champ lexical de l'outil de frappe est omniprésent (« couteau » v. 2, « marteau », « masse », barre rouge » v.3). Il semble que le poète soit destiné a avaler toute l'obscurité du monde.

Le vers commence avec une sorte d'anaphore « je l'enfonce », afin d'insister sur la dureté de son geste puis il surprend le lecteur en disant qu'il la « ressor(t) ». Peut-être pour expliquer que son métier consiste à  avaler le monde pour en faire sortir une matière « toute fumante » (sa poésie ?). La comparaison avec un « court-circuit  sans étincelles », péjorative pourrait évoquer un éventuel échec de la parole qui ne parvient pas à retranscrire le réel.

Mouvement 2 :

La deuxième strophe débute également avec un impératif à valeur d'ordre mais cette fois-ci, le poète demande à ce que son auditoire le laisse seul dans sa course. Le vers 7 semble montrer une sorte d'appétit (« je fourre la nuit dans ma bouche »). Notons, parallèlement que la bouche est l'organe premier de la parole et fait donc vraisemblablement référence encore une fois à la poésie.

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