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Le forgeron, Rimbaud

Commentaire de texte : Le forgeron, Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 584 Mots (7 Pages)  •  159 Vues

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                         TEXTE 3      Le Forgeron

Le poème, Le Forgeron,  est un extrait des Cahiers de Douai d’Arthur Rimbaud. Ce recueil regroupe 22 poèmes de jeunesse rédigés en 1870. Il a été publié après sa mort.

Nous nous verrons comment cet extrait du poème affirme la puissance du mouvement révolutionnaire et populaire. 

Pour répondre à cette problématique, nous étudierons dans une 1ère partie l’insurrection du peuple des vers 1 à 8 puis, le rejet du peuple et de ses aspirations par la classe dominante, vers 9 à 17, et enfin le refus de la soumission du peuple des vers 18 à 23,

Dans la 1er partie, Rimabud évoque l’insurrection du peuple vers 1 à 8

- Le vers 1 « et depuis ce jour-là, nous sommes tous comme fous ! » est composé de 2 hémistiches. Le 1er hémistiche « depuis ce jour-là », évoque l’évènement déclencheur, c’est à dire la prise de la Bastille et le 2nd hémistiche la transformation qui en découle « nous sommes tous fous ! »

- le forgerons emploie le pronom personnel « nous » car il fait partie du peuple : c’est le peuple qui s’exprime à travers ses mots.

- La comparaison « comme fous » renforcée par la tournure exclamative montre l’enthousiasme du peule. On ne reconnaît plus le peuple autrefois sage et soumis.

- au vers 2, le groupe nominal « le tas d’ouvrier » désigne la foule de manière familière. Les gens se mêlent les uns aux autres et forment un tas, ils font bloc. Cette expression peut être péjorative mais Rimbaud veut rappeler le mépris des classes dominantes pour le peuple considérés comme des animaux sauvages.

De plus, l’emploi du mot « ouvriers » montre qu’une véritable classe est en train d’apparaître à l’époque de Rimbaud.

« le tas d’ouvrier a monté » : on attendait l’emploi de l’auxiliaire « être », « le tas d’ouvrier est monté ». L’auxiliaire avoir est employé pour un phénomène et non pour une personne. On dit l’eau a monté et l’enfant est monté. Avec cet emploi de l’auxiliaire « avoir », Peut-être que Rimbaud a voulu montrer que le soulèvement du peuple est comme un phénomène naturel contre lequel on ne peut rien.

Les Vers 3 et 4  commencent par la conjonction de coordination « et » montre que le mouvement continue et que le phénomène s’amplifie.

- les verbes d’actions s’enchaînent : après « a monté, on relève « s’en vont ».

- on remarque une hyperbole : « le tas d’ouvriers » devient « une foule toujours accrue de sombres revenants»

- l’enjambement des vers 3 et 4 suggère que le vers n’est pas assez long pour contenir toute le foule.

L’hyperbole permet de considérer ce poème comme un poème épique.

- Après avoir présenté les ouvriers comme des « maudits », Rimbaud désigne les ouvriers comme « de sombres revenants » : la misère s’est tellement acharnée sur eux pensant des siècles qu’ils semblent déjà morts.

- Ce peuple effrayant vient frapper « aux portes des richards ». « richard » est un mot argotique et péjoratif qui désigne les riches. Rimbaud emploie le langage du forgeron et jubile de voir que la peur a changé de camp.

Vers 5 et 6 le pronom « moi » est mis en évidence au début du vers 5, et il renforce le pronom personnel « je » : ici, le forgeron parle en son nom même s’il est toujours avec la foule, « avec eux, placé à la césure.

- les nombreux verbes de mouvement « je cours », « assommer », « je vais » montrent que la violence éclate au service de la Révolution.

- Le forgeron choisit ses cibles « les mouchards » c’est-à-dire les traîtres : pour Rimbaud, la lutte des classes est simple, il y a d’un côté les pauvres et de l’autre, on trouve « les « les richards » : Entre ces deux classes, il y a « les mouchards »/ les mots « richards » et « mouchards » riment pour montrer qu’ils appartiennent au même camp.

- le forgeron se décrit « noir » couleur symbole de mort, « marteau sur l’épaule » : le marteau l’outil de l’ouvrier devient une arme et désigne par métaphore la force des ouvriers.

Au vers 7, le rejet de l’adjectif « farouche » révèle la sauvagerie du forgeron et sa violence meurtrière confirmées par la suite du vers « à chaque coin balayant quelque drôle »

Le vers suivant « et si tu me riais au nez, je te tuerais ! » est une menace. Le forgeron veut montrer jusqu’où il est capable d’aller. Le pronom personnel « tu » désigne son interlocuteur mais de manière générale tous les partisans de l’Ancien Régime. La proposition principale au conditionnel présent « je te tuerais » est une supposition mais le lecteur sait que peu de temps auparavant, le roi a été guillotiné.

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